Chaque formation sociale définit ses
normes régulatrices en fonction de principes axiomatiques qui en
tant que tels ne sont ni vrais, ni faux, ni justes, ni injustes; ils ne
sont appréciables, validables et donc critiquables que par les
effets
de cohérence ou d'incohérence qu'ils produisent dans
telle
ou telle formation sociale et culturelle déterminée. Ces
effets peuvent générer, dans telles ou telles conditions,
de la violence ou de la régulation, de l'autonomie ou de la
domination,
de la solidarité et de la compétition constructive ou
destructive
et c'est par ces effets réels et les pratiques qu'ils autorisent
et non par leurs valeurs intrinsèques qu'ils doivent être
jugés.
Il est clair que dans ces conditions on ne
peut comparer, ni hiérarchiser des principes régulateurs
et les valeurs de formations sociales et culturelles
différentes,
incompatibles entre elles. La seule supériorité des
valeurs
laïques et démocratiques et des règles
égalitaires
qu'elles promeuvent, c'est qu'elles autorisent dans notre culture une
adaptation
permanente du droit à l'évolution rapide des techniques
et
aux formes de vie relationnelles plus autonomes et plus ouvertes donc
plus
universelles qu'elles rendent possibles et nécessaires. En cela
le modèle démocratique est le seul qui aujourd'hui dans
un
monde ouvert et pluriel peut être universalisable sans
contradictions
autodestructrices (voir aussi la question des armes nucléaire et
autres, de la pollution qui concernent la survie de
l'humanité
tout entière). Cette supériorité n'est pas
métaphysique
mais historique. La question est donc pour nous de savoir si nous
voulons
changer de type de société ou non: avancer dans la
construction
de la démocratie mondiale pour la rendre plus libérale et
raisonnable ou reculer vers de formes pré démocratique de
régulation inadaptées au monde moderne et donc
nécessairement
hyper violentes. Ce sont les conditions de la modernité qui,
à
mon sens, imposent comme seul choix rationnel, pour réguler les
relations intra et inter étatiques, un droit universel
(international)
de type techno-démocratique, laïque, c'est à dire
non
religieux (non-transcendant et pragmatique) ; lequel commence
déjà
à se mettre en place dans ses fondations juridiques mais reste
à
construire et à mettre en oeuvre dans des institutions disposant
de l'autorité et de la légitimité
nécessaires.
Enfin c’est à chacun, dans ce cadre
libéral, de construire une, voire des éthiques
régulatrices
du bonheur toujours négociables selon les jeux sociaux et
stratégiques
dans lesquels il investit son désir d’être : jeux
économiques,
jeux sportifs, jeux politiques, jeux amoureux, jeux familiaux etc,
souvent
plus ou moins combinés et dont les valeurs, règles et
enjeux
diffèrent profondément, voire s’opposent.. Ces
éthiques
sont pragmatiques en cela qu’elles peuvent faire intervenir la
théorie
des jeux en vue d’une optimisation des intérêts en jeux et
au vue de l’expérience du succès et de l’échec ;
en
cela, elles sont donc partiellement et techniquement rationalisables.
Mais
les choix stratégiques relèvent du sujet dans la saisie
du
plaisir qu’il prend ou non à jouer ses différents jeux et
à y construire sa recherche du bonheur, or cela ne peut faire
l’objet
d’une science.
Critique de la raison morale suivi de "Raison et désir"
Puissance du désir et réciprocité
Morale et éthique
Une éthique scientifique est-elle possible?(nouveau)
Ethique, métaphysique et pragmatisme (nouveau)
La question de l'inhumanité des hommes (nouveau)
L'origine du mal(heur) suivi de "Violence et éducation"
Ethique et sexualité
Le tabou de l'inceste, le droit et la moralité
Spinoza et la liberté
Autonomie et Liberté
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