Débat autour du texte: "Une éthique scientifique est-elle possible?"
Entre Pascal Doyelle et Sylvain Reboul
Comme d'habitude , je suis d'accord avec votre
position globalement; elle semble relever d'une conscience accrue de
tous
les enjeux possibles , et mettre en scène , cad aussi
révéler
, les dits possibles à la lumiére d une raison
raisonnable
... et
articulée à l universel ; de sorte
que vous paraissez , non seulement à propos de la morale ici,
toujours
pouvoir réunir le meilleur ; le plus d avantages , adjoint au
minimum
d inconvénients!!
S'agit-il de l'honnête homme
retrouvé
?? alliant la mesure , et cela suppose connue la démesure .. ,
et
l'intelligence précise au
mieux de chaque partie du tout , ce qui suspend
la totalisation , mais ne l'ignore pas .. Je ne vous brosse pas dans le
sens du poil(!) , mais je trouve cette position inattaquable ; aussi
vais-je
m y attaquer un peu... pas vraiment , en fait ; sinon de ce que si il
est
vrai que les intrusions technologiques , l'envahissement plutôt,
de l'idéologie médicale , outre que cela fait marcher le
commerçe des labos , qui ont d'énormes intérets en
jeu , ces intrusions sont relayées par le mass-média , et
celui et celles-là se gargarisent et forment une profonde
alliance
objective,non un complot , mais une congruence d interets ; de sorte qu
en fait le champ(du discours en général) est
occupé
absolument non seulement d une moralisation du médical , mais d
une conscience close sur elle-même, d'une conscience empirique ,
dont je dirais qu'elle repousse toute interrogation sur les fondements
, ne questionne jamais la raison , sinon donc empiriqueement , ce qui
aboutit
un peu en telle ou telle
prise de conscience (il est bien utile de savoir
que les lobbies du tabac firent pression sur l onu , voici 15 ou 20
ans..)mais
jamais ne parviendra à rendre effectif
un quelconque changement ;la théorie du libéralisme (qui
est une extraordinaire machine , je joue un peu l avocat dudiable )
n'est
pas encore élaborée ; parce qu il faudrait pour cela , l
opposer à un devenir possible autre ,et apparemment personne ne
s y risque ;
D'autre part concernant le sujet ; sa
motivation
en somme, dont on ne peut pas dire que la "moralité" puisse
constituer
d un
enthousiasme débordant ; de là
que la morale devienne une éthique qui mette en jeu l
unité
du sujet ; soit d une éternité ,ou valorisation de soi ,
prenne en charge l égocentrisme ; une vie heureuse et
"augmentée",en
tout sens, est une compréhension trés
intellectualisée
, qui en fait réléve en nous cette nécessaire
conscience
de soi qui nous permet de vivre démocratiquement , et autonomes
, personnellement , qui aussi manque trés fort en nos ensembles
sociaux ; cela cette honnêteté n'est dite ,
exprimée
nulle-part ;aucune raison n est assurément manifestée ;
mais
à l inverse une sorte d obsession et d hystérie , un
acharnement
à un plus-jouir , une cupidité ,(concupiscence), qui en
somme
prend le sujet là où il est
....motivé ; en une unité , en
lui, que l on flatte , que l on exhibe , et qui constitue l
idéal
reconnu , idéal à la fois individuel et
comportement social (par un raccourci non-dit
nulle-part); ma question serait alors ; cette motivation du sujet
est-elle
pensable par la raison , ou ne doit elle pas forçer la raison
à
une pensée du sujet qui le prendrait là où il est
excessif , incontrolable , atteint de folie mortelle, là
où
il se retourne contre son intéret "augmenté"
,intellectualisé,
et s enfonçe dans l immédiat , le plaisr plutôt que
la satisfaction ..
Si cet immédiat n était que le
simple , le facile , opposé à l effort , la construction
, il "suffirait" d éduquer , ou d attendre une
ruse de la raison qui transformerait cette
facilité
en conscience-de ; (ce sur quoi je m interroge à vrai dire ) ;
mais
je crains fort qu il y ait plus que le simple et le complexe ; il est
une
conscience de soi en chacun qui ne peut être réduite que
pensée...
ce qui impose ce que l on redoute
énormément
; lançer une métaphysique du sujet , de l absolu ,
dogmatique
(pour chatouiller un peu ) , autoritaire mais autoritaire au sens de
sans
nuance , (et non prétendant s imposer à qui que ce soit
),
qui se déciderait non de l'empirique mais de la logique de la
réflexion
du sujet sur lui-même , bref absolument philosophique.
Pascal Doyelle
Comme d'habitude , je suis d'accord avec votre
position globalement; elle semble relever d une conscience accrue de
tous
les enjeux possibles , et mettre en scéne , cad aussi
révéler
, les dits possibles à la lumiére d
une raison raisonnable ... et articulée
à l universel ; de sorte que vous paraissez , non seulement
à
propos de la morale ici, toujours pouvoir réunir le meilleur ;
le
plus d avantages , adjoint au minimum d inconvénients!!
S'agit-il de l'honnête homme retrouvé ? Alliant la mesure , et cela suppose connue la démesure .. , et l intelligence précise au mieux de chaque partie du tout , ce qui suspend la totalisation , mais ne l'ignore pas ..
Je ne vous brosse pas dans le sens du
poil(!)
, mais je trouve cette position inattaquable ; aussi vais-je m'y
attaquer
un peu...pas vraiment , en fait ; sinon de ce que si il est vrai que
les
intrusions technologiques , l' envahissement plutôt, de l
idéologie
médicale , outre que cela fait marcher le commerçe des
labos
, qui ont d énormes intérets en jeu , ces intrusions sont
relayées par le mass-média , et celui et celles-là
se gargarisent et forment une profonde alliance objective, non un
complot
, mais une congruence d'interets ; de sorte qu en fait le champ(du
discours
en général) est occupé absolument non seulement d
une moralisation du médical , mais d'une conscience close sur
elle-même,
d une conscience empirique , dont je dirais qu' elle repousse toute
interrogation
sur les fondements , ne questionne jamais la raison , sinon donc
empiriquement
, ce qui aboutit un peu en telle ou telle prise de conscience (il est
bien
utile de savoir que les lobbies du tabac firent pression sur l onu ,
voici
15 ou 20 ans..)mais jamais ne parviendra à rendre
effectif un quelconque changement ;
Voulez-vous dire qu'il n'y a pas d'alternative non-violente crédible au libéralisme rationnel et pragmatique? j'en suis bien d'accord, mais est-ce conjoncturel ou de principe? Si c'est de principe alors, en effet le libéralisme est et doit être l'horizon indépassable de notre temps; quant à son élaboration, n'attendons pas que la théorie présuppose ce que seule la pratique des hommes peut produire, dans le cadre des droits des hommes pour faire le meilleur usage possible de l'autonomie dans le cadre de la démocratie afin de réguler les désirs au bénéfice de tous.
Ceci dit, si l'on dit que il faut des axiomes éthiques comme il faut des principes de la physique qui débordent l'expérience, j'en suis d'accord; mais soyons clairs, il ne s'agit que d'hypothèses qu'il faut tester dans leurs conséquences comportementales et heureuses pour savoir si elles tiennent les promesses qu'elles nous font. Donc ils ne convient pas d'en faire des vérités ou des normes ou impératifs absolus (dogmatiques) et sur ce point, nous sommes d'accord.
Quant à Descartes, sa tentative de
retourner
métaphysiquement l'argument ontologique au service de la
vérité
scientifique est un échec: Pascal, Kant et la logique moderne
ont
montré qu'un argument ontologique est toujours un sophisme
dogmatique.
C'est justement la leçon de cet
échec
qui conduit Kant à récuser la métaphysique comme
science
et comme fondement des sciences; et, j'ajoute contre Kant, comme
ensemble
de croyances éthiquement nécessaires (Liberté
absolue,
Dieu, âme immortelle, salut post-mortem etc..):
l'impératif
catégorique ne rend possible aucun comportement éthique,
humainement viable, rationnellement et expérimentalement
responsable,
en vue du bien vivre (heureux ici-bas) avec
les autres et avec soi.
Je vous suis en ce qu il ne faut pas
mépriser
les "gens " , qui me plaisent beaucoup de tous leurs travers et
qualités
,ni les sous estimer ; mais justement je les sais trop pris au
piéges
multiples d un systéme réel ;qu ils peuvent en
partie influençer ,mais qu aucun
empirisme
,lié à l immédiat , ne peut même donner
à
comprendre ;et le piége dont il est question est que le pouvoir
est aux mains de personnes trés estimables souvent , mais qui
favorisent
une certaine orientation du réel humain , et au détriment
de tout autre , sinon envers et contre ; je ne les accuse pas d
être
ce qu il ont envie d être , là où ils
réussissent
, je dis que cela élabore une organisation unijambiste , borgne,
limitée ,et si il est trés souhaitable de rechercher une
régulation interne ou réfléchie du
libéralisme
, comme vous le faites , je ne crois pas que cela travaille beaucoup
les
acteurs eux-mêmes ; si changements il peut y avoir au fur et
à
mesure des marchés , par ex ,ce sera plus par épuisement
du potentiel , et non par réflexion , comme d une mode
remplacée
par une autre c'est ici qu une réflexion sur le devenir humain
(..)doit
intervenir ; et non afin de propagander à tout va , mais afin
que
le probléme majeur soit posé;simplement posé , ce
qu il n est pas où est le pouvoir ? le vrai réel pouvoir
, celui qui décide sans rendre de compte ; or on ne peut aborder
le pouvoir sans le poser théoriquement , sinon il n est pas de
distance
possible , on ne voit pas de où il vient ni comment (pour ainsi
dire , il est invisible par essence !); et j entends bien que cela ne
se
peut que dans le jeu interne du libéralisme démocratique
, seulement j'ai peur que cela ne puisse se régler sans
contradiction
à la limite du supportable ; rien n a suffisamment de ressort
interne
pour tout absorber
La métaphysique est trés
spéciale
; elle fût entendu selon des objets supposés réels
; comme dieu, le monde , le sujet substance etc . et dont de ce fait
les
essences ne sont pas du tout vérifiables et hors de toute saisie
, hormis par ces constructions intellectuelles ; leur utilité de
jadis ne fait pour moi aucun doute ; enjeux culturels essentiels ; par
ex en ce qui concerne descartes , je ne discute pas de l'échec ,
bien évident , de ces "preuves " , je dis que soudainement le
théos
de StThomas trouvait ici bas , et ici même , une unité ,
un
fondement absolu ;et ce en l'individualité , active structure ,
qui dame le pion au dieu ,une autonomie de fondement , qui ne signifie
pas grand-chose ,sauf qu elle affirme la plénitude du fini ...
quelque
part dans la glande pinéale ...!
C' est de ce genre là que relève
la métaphysique ; de même que je tiens Hegel ou Sartre ou
Heidegger , Nietzsche ou Marx pour d'énormes
métaphysiciens
; en ce qu ils continuent la réflexion sur le sujet face au
même
réel ; la métaphysique n'est pas ce qui se "contente " de
la raison raisonnable ; elle est la réflexion qui s'effectue au
travers du raisonnable ; elle utilise ce moyen afin de traverser
l'opacité
du sujet ; , afin de réellement ramener le sujet dans le
réel
; les dogmatiques, non , j'en suis bien d accord; les créateurs
ou les originaux oui ...toutes les métaphysiques tendent
à
renier du systéme construit au profit d une réflexion
active
et dont les nouveaux objets sont souvent tirés des sciences et
cherche
immédiatement à lier tout cela en une synthése
magique
(Kant et la révolution française et Newton), je vous
l'accorde
tout à fait parce que ce qui m'y intéresse n'est pas
cette
magie ; mais le réel qui se découpe dessous les
déconstructions
(qui sont aussi des constructions et systématiques et
dogmatiques
); ce qui se fait voir dessous ,accélére toujours le
sujet
, et le dogmatique révolutionnaire (kant vis à vis de
Descartes
par ex; Hegel vis à-vis de Kant etc) est utilise en ceci qu'il
performe
le sujet , le pousse absolument là où le sujet est
lié
à l'être ; vous avez totalement raison de dire que ces
hypothéses
doivent être vécues afin de les valider ou invalider et
cela
vaut aussi pour les positions métaphysiques ; comme de hegel qui
nous dit que rien de grand ne se fait sans passion , cad sans
l'engagement
absolu de tout le sujet parce que dans cet engagement quelque chose se
dit , se manifeste , (en l'occurence rationnellement , sous cette forme
cohérente) qui autrement ne se dit pas ; c'est pour cette raison
que je dis que la non expression du métaphysique laisse dans
l'ombre
une synthése (mentale si vous voulez ) qui ne peut être
prise
en conscience , rendue consciente qu au travers d une nouvelle
synthése
, une autre synthése qui , de révéler une nouvelle
avançée vers le réel , ne l'inventera pas ; elle
est
inventée , là maintenant continuellement par tous et
toutes
, mais elle sera exprimée philosophiquement ; de là que
la
métaphysique n est pas une construction rationnelle mais une
construction
réflexive