Ne dites pas libre-arbitre (absolu), mais
autonomie
(relative).
Ne dites pas égalité mais
égalisation
des chances et mutualisation du droit au bonheur
Ne dites pas fraternité, mais
solidarité
conditionnelle réciproque.
Ne dites pas nature humaine (indiscutable
et éternelle), mais idéal de l’homme (discutable)
Ne dites pas droit naturel, mais droit civil.
Ne dites pas dévouement ou sacrifice,
mais respect des contrats mutuels
Ne dites pas libéralisme conservateur
mais conservatisme anti-libéral.
Ne dites pas sujet ou personne, mais acteur
; c’est à dire actant et acté de rôles
privés
et sociaux.
Ne dites pas lien social, mais échange
social contractuel à durée indéterminée.
Ne dites pas communauté, mais
société.
Ne dites pas nation, mais :« mes
concitoyens
».
Ne pas dire peuple(s), mais population(s)
Ne dites pas patrie, mais biens privés
et publics solidarisés.
Ne dites pas intérêt commun,
mais intérêts mutuels et intérêt général et/ou intérêt public
Ne dites pas Bien commun, mais conditions
sociales générales de l’expression du droit au bonheur de
chacun.
Ne dites pas Volonté
générale
ou commune, mais agrégation contractuelle des volontés
concitoyennes.
Ne dites pas : « Je suis
Français
(ou allemand) » ou « J’appartiens à mon pays ou
à
ma patrie », mais : « Je suis un citoyen qui, pour
l’instant
et pour une durée indéterminée , vit et vote en
France
(ou en Allemagne) ». « Je n’appartiens qu’à moi, mon
pays est la société dans laquelle, jusqu'à nouvel
ordre, j’ai décidé de vivre, je m’engage à
respecter
mes devoirs, conditions de mes droits, vis-à-vis de mes
concitoyens
»
Ne dites pas : « société
capitaliste libérale », mais : «
société
capitaliste plus ou moins libérale »
Ne dites pas : « La
propriété
privée est sacrée », mais : « La
propriété
est une des conditions de la liberté individuelle, c’est
à
dire de l’exercice du droit au bonheur de chacun ; elle ne doit pas
mettre
en cause le même droit des autres »
Ne dites pas : « Le capitalisme, c’est
la liberté économique », mais dites : « le
capitalisme,
c’est la liberté économique en proportion du pouvoir
d’achat
(marchandise ou travail). Celle de l’investisseur contre celle du
salarié
; celle du client contre celle du vendeur ; celle du client solvable
contre
celle de l’individu insolvable.
Ne dites pas l’état c’est l’ennemi
de la liberté, mais l’état est libéral et
démocratique
lorsqu’il encadre les doits économiques par des droits
politiques
et sociaux.
S.Reboul, le07/04/2000