Vérité, certitude et illusion

La vérité, comme identité de la pensée et de l'être, à la fois immédiate et transcendante, est impossible, car si elle était possible on ne la chercherait pas: on l'aurait, mieux: on y serait,  jeté hors de nous-même (extase) en elle. Mais dès lors que l'on serait dans  l'être même, on serait hors du problème de la vérité.

Si elle était possible, on ne pourrait pas la penser, car penser c'est toujours penser "sur" ou penser "à" , c'est à dire introduire la séparation irréductible entre le sujet qui pense et l'objet pensé, donc le risque de l'erreur et de l'illusion.

Si on pouvait la penser, elle serait indicible, car dire, c'est utiliser des mots trop généraux qui décompose la pensée intuitive immédiate et la fige, donc la trahit (voir Bergson).

Donc, l'idée de vérité certaine, absolue et immédiate n'est rien d'autre que l'illusion même. Seule a un sens une vérité relative prouvée par l'exspérience objective

De ce point de vue, Il n’y a pas de symétrie possible entre l’existence et l’inexistence: aucune expérience ne peut en effet prouver que quelque chose n’existe pas, car l’inexistence est hors du champs de toute expérience possible ; c’est donc à l’existence d’être prouvée et, tant qu’elle ne l’est pas objectivement, on ne peut dire que la chose existe hors de notre esprit.

Ainsi affirmer qu’une chose pourrait véritablement exister hors de notre esprit sans que l’on puisse le prouver, c’est ouvrir la porte à la croyance qu’il suffirait que l’on imagine quelque chose pour qu’elle puisse exister réellement. C’est donc ouvrir la porte à l’illusion dite "idéaliste". L’illusion consiste en effet à prendre notre désir ou notre crainte de l’existence d’un objet que l’on imagine (par exemple du dieu que l’on imagine) pour une réalité, pour le seul motif subjectif qu’on le désire ou qu’on le craint. C’est ce qui se passe dans toutes les hallucinations et délires qui ne sont que des représentations imaginaires, prises comme des vérités, sans preuves objectives (expérimentales reproductibles et validées universellement) d’existence .

Ceci dit on peut faire l’hypothèse de l’existence d’une chose qui n’ a pas encore été prouvée mais il ne peut s’agire pas d’une affirmation de vérité avant cette preuve. Donc tant que l’existence de Dieu n’est pas prouvée l’affirmation de son existence ne peut être une vérité. Or comme l’existence de Dieu n’est pas prouvable, elle ne peut jamais être une vérité (elle est par définition hors du champs de l’expérience objective possible), il est donc stérile de prétendre que Dieu pourrait exister en l’absence de toute preuve possible.

En cela c’est tout un d’être agnostique (ne pas savoir) et athée (ne pas y croire et donc n’en tenir aucun compte dans nos arguments), c’est à dire se passer le l’existence de Dieu pour connaître le monde et nous connaître.


Peut-on dire: "C'est vrai, j'en suis certain !"?

Qui veut convaincre croit pouvoir y parvenir par l’usage de la formule apparemment tautologique : « C’est vrai, j’en suis certain ! » En effet la vérité est une proposition dont la correspondance avec la réalité dont on prétend rendre compte (décrire et/ou expliquer) implique l’absence de doute ; Descartes ne disait-il pas qu’il fallait considérer toute proposition douteuse comme fausse, dès lors qu’elle pouvait nous séduire ou nous influencer malgré nous ? La vérité n’est-elle donc pas certaine par définition ?
Or il convient d’admettre que l’absence de doute, la certitude, est une donnée subjective et qu’elle peut être tout autant, sinon plus, être la marque de l’illusion que de la vérité. Qu’est-ce, en effet, que l’illusion, sinon la certitude que l’on détient la vérité sans pouvoir le prouver ? Cette insistance (« vrai, certain ») ne signale t-elle pas, d’ailleurs que celui qui énonce cette proposition est conscient qu’il ne peut entièrement « convaincre » son interlocuteur et qu’il a besoin de le « persuader » psychologiquement (affectivement), à défaut de lui apporter les preuves objective qu’il n’a pas ? L’usage répété du pronom je ne signifie-t-il pas que cette prétendue Vérité, n’est qu’une conviction personnelle, une croyance forte du sujet et non un savoir reconnu comme objectif ?
C’est pourquoi il convient de nous interroger sur les rapports entre la vérité subjective, ou croyance personnelle indubitable pour le sujet, que signifie ici la certitude exprimée et la vérité objective qui seule peut, semble-t-il, satisfaire à l’exigence de l’universalité objective, seule véritablement convaincante. Certitude et vérité sont-elles identifiables, comme semble l’affirmer, par un curieux pléonasme, la formule ; ou, au contraire faut-il les distinguer, voire les opposer, pour penser les critères, conditions et limites de la vérité ? Quel crédit accorder à la certitude subjective dans la production et la transmission de la vérité ?
 

1) La certitude subjective contre la vérité objective

1-1 Croyance et savoir
Croire = admettre une idée sans raison ou preuve suffisantes. (conviction subjective). Savoir = admettre une idée prouvée objectivement d'une manière suffisante (connaissance objective)
La croyance est personnelle : elle relève d’une expérience subjective donc des sensations et des désirs personnels, en cela elle ne peut valoir comme vérité objective. Le savoir est une production collective qui doit répondre à des critères universalisables que sont ceux de la logique (non contradiction et déductibilité des idées entre elles) de l’expérience scientifiques non-sensible (quantitative, instrumentale et donc objective et reproductible). Elles s’opposent donc terme à terme.

1-2 Croyance et illusion
L’illusion consiste à confondre vérité subjective, non prouvée, voire non prouvable (ex : vérité religieuse) et vérité objective (scientifique) prouvée ou tout au moins ayant résistée à l’épreuve de la réfutation de la logique et de l’expérience (encore faut-il qu’elle soit expérimentable, ce que ne sont pas les propositions métaphysiques). On a toujours le droit de croire, à condition que l'on évite l'illusion de croire que l'on sait; c'est à dire que l'on sache que l'on croit. Pour savoir, il vaut toujours mieux savoir que l'on ne sait pas, que croire que l'on sait.
N’est pas dans l’illusion celui qui n’affirme qu’une croyance ou conviction personnelle qu’il sait objectivement douteuse ; est dans l’illusion celui qui est persuadé et veut persuader les autres qu’il s’agit d’une vérité pour lui et les autres.

1-3 Certitude et persuasion
Persuader c’est faire appel à la confiance de l’interlocuteur pour l’influencer sans qu’il puisse douter de la sincérité et de l’honnêteté du locuteur, sauf à s’en faire un ennemi potentiel. Dire « C’est vrai, j’en suis certain ! » c’est donc mettre l’autre au défit de contester ce que l’on dit et/ou pense sans prendre le risque d’un conflit dommageable pour les deux personnes, c’est à dire de la qualité non-violente de leur relation. Dans certains cas, lorsque le locuteur se présente comme un expert, sa crédibilité est légitimée par la société, voire labellisée par ses institutions de production et de transmission du savoir, et l’affirmation de sa conviction personnelle peut sembler valoir comme une vérité prouvée. Or il n’en est objectivement rien : une croyance sociale officielle peut-être une illusion collective (ex : la théorie de l’immobilité de la terre au centre du monde) et une vérité même prouvée objectivement par l’expérience scientifique, peut aller à l’encontre des expériences sensibles universelles (ex : la terre tourne autour du soleil). Il n’y a donc d’autre manière de transmettre une vérité objective (correspondance entre ce que l’on affirme et ce qui est) que de la prouver à ceux à qui on s’adresse, de les convaincre par les moyens de la logique et de l’expérience. Et la formule devient non seulement inutile mais suspecte, car elle prétend assimiler persuader d’une manière irrationnelle par la foi personnelle intensément vécue (ex : religion) et convaincre d’une manière rationnelle ; elle entretient la confusion entre la croyance et le savoir et donc joue de l’illusion que provoque cette confusion pour contraindre l’interlocuteur à admettre un point de vue purement personnel comme ayant une valeur de vérité objective.

Conclusion : Il faut donc renoncer à faire usage proprement rhétorique de cette formule et la dénoncer lorsqu’elle est employée car elle source d’illusion.
Transition : Mais faut-il écarter toute idée de certitude comme marque de la vérité ; Descartes ne cherchait-il pas la certitude par l’emploi du doute méthodique afin de parvenir à des vérités rationnelles indubitables et donc objectivement certaines ? Une Vérité incertaine est-elle encore une vérité ? Ne faut-il pas distinguer la certitude subjective et la certitude objective  pour penser l’exigence de vérité (correspondance entre ce que l’on pense, (pro)pose et ce dont on parle (la réalité) ?

2) La certitude objective contre la vraisemblance objective

2-1 Certitude objective et certitude subjective
Descartes et Spinoza considéraient que toute proposition est soit vraie, soit fausse (principe logique du tiers-exclu) ; au sens ou elle est identique et/ou isomorphe à la réalité qu’elle décrit ou non-identique/isomorphe. Dans le premier cas la vérité se confond avec la certitude objective et se distingue de la certitude subjective en cela qu’elle résiste au doute et s’affirme tout au moins dans ses principes (proposition première dont tout les autres peuvent être démontrées par déduction logique tels que les postulats des mathématiques) comme des évidences indubitables de tout esprit humain. Encore faut-il démontrer que ces évidences de la pensée rationnelle soient constitutives de toute réalité hors de nous et que cet accord entre nos propositions rationnelles fondées sur des évidences intellectuelles (« la vérité est son propre critère » disait Spinoza) soit l’essence même du réel tel qu’il est en soi (et non seulement pour nous). Sauf à affirmer en axiome, à l’instar de Spinoza, que la pensée et l’étendue sont deux attributs qui expriment une même substance, ce qui suppose le problème toujours déjà résolu, la seule démonstration possible est celle de Descartes, laquelle passe par la démonstration de la conditions de possibilité de cette harmonie entre notre pensée et le réel : la démonstration de l’existence de Dieu, créateur du monde et de notre raison, en tant qu’il est parfaitement bon et qui n’a pu logiquement nous tromper en nous donnons la raison pour connaître le monde et les hommes tels qu’ils sont en eux-même.
La certitude objective rationnelle suppose donc une vérité première rationnellement démontrable (preuve ontologique) ou évidente par elle-même : soit l’unité de la substance de Spinoza, soit l’existence de Dieu créateur transcendant de Descartes. La vérité est donc dans tous les cas possibles fondée sur une vérité métaphysique, c’est à dire la vérité rationnelle de l’existence réelle (substance unique ou dieu) d’un être qui transcende l’expérience empirique directe ou indirecte possible. Elle n’est donc opposable à l’illusion subjective irrationnelle (certitude subjective) qu’à ce titre.
Or, c’est la possibilité de cette vérité métaphysique comme connaissance fondatrice et vérité première qui va être remis en question par Kant et toute la pratique scientifique.

2-2 Vérité métaphysique et vérité scientifique

Kant est le premier a avoir démontré clairement que l’existence d’aucun objet, fut-il parfait, n’est prouvable et démontrable indépendamment d’une expérience possible : toute proposition métaphysique peut être démontrée comme logiquement possible ainsi que la proposition inverse (Dieu créateur du monde existe/Le monde est incréé ; l’homme est libre/l’homme est déterminé ; Il y a une survie après la mort/La mort est anéantissement de toute vie possible etc..). Donc toute proposition métaphysique est de l’ordre, non du savoir, mais de la croyance (qui peut être moralement utile , mais c’est une autre question : la valeur de vérité n’est pas identique à la valeur du bien : celle-là concerne l’être et celle-ci le devoir être). Ainsi s’efface la distinction entre la certitude objective et la certitude subjective : Dieu est objet de foi, non de raison (Pascal) et ne peut fondé aucune vérité certaine (indubitable) objective.
Kant n’a fait que formaliser la proposition de Newton : « en science on ne fait pas d’hypothèse métaphysique (non expérimentable) sur la nature des phénomènes et leur réalité: Les vérités scientifiques générales (lois théorie) n’ont qu’une valeur hypothétiques réfutables par l’expérience et révisable : elles ne sont que relatives à telle ou telle classe de phénomènes que l’on peut objectivement et universellement produire expérimentalement et contrôler (tester).

2-3 Vérité scientifique et certitude.
Il est donc erroné de prétendre que les vérité scientifiques puissent être certaines ; leur validité est plus ou moins probables selon les tests qu’elles ont subies : il y a même une double impossibilité logique de prétendre qu’un énoncé général en science, une loi ou un principe d’explication, puisse valoir dans tous les cas possibles : il est absurde d’expérimenter une infinité de cas et un principe faux peut logiquement engendrer des conséquences vraies ; or comme la plupart des principes ne sont pas tirés de l’expérience et la débordent (jugement synthétiques a priori dit Kant), ils ne peuvent être ni absolument, ni définitivement être tenus pour vrais (correspondre à tous les phénomènes possibles)
Par contre un seul cas d’expérience peut invalider la valeur de vérité générale d’une théorie (réfutabilité) ; il n’y a donc de certitude objective en science que de la fausseté d’une théorie générale d’explication, non de sa vérité !

Conclusion : Toute certitude positive est non scientifique, c’est a dire indémontrable rationnellement ; elle ne peut être que de l’ordre de la conviction subjective (dogmatisme) qui, lorsqu’elle se prétend objectivement vraie est une illusion qui fait obstacle à la recherche de la vérité relative objective et expérimentale, la seule qui nous soit rationnellement accessible. La vérité métaphysique même apparemment rationnelle (voir Descartes) est une illusion transcendantale : l’esprit prétend tenir pour réel ce qu’il pense comme possible, selon ses propres concepts, qui, en dehors de l’expérience sont vides de tout contenu de réalité. C’est pourquoi celui qui affirme : « C’est vrai, j’en suis certain ! », ne fait, sans même s’en rendre compte, qu’avouer qu’il ne sait pas vraiment ce qu’il affirme.
Transition : Comment penser alors la compatibilité de l’incertitude scientifique avec l’exigence de vérité dont elle se réclame, N’y at-il pas là une contradiction ?
 

3) L'incertitude et le doute rationnel et critique comme condition de la vraisemblance, seule forme possible de la vérité objective

3-1 Vérité et réalité
La vérité dans le champs de la connaissance, si tant est que cette notion de vérité soit pertinente sans risque de confusion dans le champs éthique et politique, est la correspondance entre la pensée, exprimable en propositions logiquement et sémantiquement sensées, et la réalité dont on prétend rendre compte; en cela la vérité est objective ou n'est pas. Cette réalité peut être inhérente au sujet ou extérieure, elle n'en est pas moins objective dès lors qu'il n'est pas possible de confondre la pensée pensante et l'objet pensé, fut-il la pensée elle-même. Tout le problème est donc de définir les critères pertinents de cette correspondance de la pensée et de son objet; ces critères doivent répondre à une condition: il doivent être nécessaires et suffisants quant à la reconnaissance universelle de leur efficacité objective; or les seuls qui répondent à cette condition sont la cohérence logique du discours et l'expérimentation rationnelle objective et reproductible que ce discours permet de construire. En l'absence (souvent volontaire) de cette double validation logico-expérimentale, toute proposition est non seulement contestable, mais dépourvu de contenu de vérité et affirmer un tel contenu de vérité c'est produire de l'illusion.

3-2 Illusion et vérité
Or l'illusion se présente souvent  comme une vérité absolue; c'est à dire comme certitude indubitable, rationnellement et expérimentalement arbitraire, sans preuves (mise à l'épreuve) ni conditions, ni limites. C'est très exactement le cas de ce que Kant appelle la métaphysique dogmatique (illusion transcendantale) dès lors qu'elle prétend dire le vrai en ce qui concerne l'existence de Dieu, le libre-arbitre, l'immortalité de l'âme etc.., autant d'objets qui, par nature, échappent à toute expérience objective possible; ce qui n'est pas le cas des propositions mathématiques qui concernent les formes mêmes de l'expérience. L'illusion est pour Kant une erreur non perçue, voire que  l'on ne désire pas percevoir, car elle relève d'un besoin de la raison. Cette illusion  provient d'une confusion entre des valeurs hétérogènes que sont: la vérité, le bien,  le beau, etc.., ainsi qu'entre leurs  conditions de possibilité et leurs limites; dans le domaine de la connaissance ce que l'on peut traduire par "illusion transcendantale", relève bien d'un besoin de la raison; or, ce besoin est,"à mon sens", indissociable du besoin (désir) sécuritaire de certitude; comme nous l'indique explicitement  Descartes. La certitude est donc inhérente à l'illusion dès lors qu'elle ne relève d'aucune démonstration ou preuve possible; elle est toujours l'expression d'un désir (ne serait-ce, dit Kant, qu'un besoin de la raison) qui prends ses objets pour réels afin de se satisfaire dans l'imaginaire dont les projections sont élevés au rang de réalité suprême (suprêmement satisfaisante).

3-3 Incertitude et vérité
Par contre il convient de définir des degrés de la certitude et de l'incertitude objective expérimentale en distinguant les vérités factuelles et pratiques et les vérités générales et théoriques; si les premières peuvent être certaines c'est relativement à des protocoles expérimentaux scientifiques ou des pratiques efficaces reproductibles; les secondes sont toujours incertaines, mais sont valides qu'autant qu'elles autorisent des prévisions et des anticipations audacieuses réfutables mais non-encore réfutés par l'expérience; leur degrés de certitude est donc historiquement variable.
prévisions et des anticipations audacieuses réfutables mais non-encore réfutés par l'expérience; leur degrés de certitude est donc historiquement variable.
Ainsi, si l'on admet une proposition générale comme postulat (par définition indémontrable) portant sur la réalité objective, elle ne peut valoir que comme d'une hypothèse qui reste à valider dans ses conséquences expérimentales (preuves indirectes) encore faut-il qu'elle soit testable (donc expérimentalement réfutable, cf: K.Popper); si elle l'est, alors son degrés de (l'in)certitude objective (la certitude subjective portant sur un objet hors de toute expérience scientifique et/ou pratique, est pure illusion). La certitude objective est donc toujours relative à un type d'interprétation théorique et à un champs de l'expérience (classe de phénomènes) déterminé et si elle se croit absolue, elle doit être considérée comme une illusion.

Conclusion :

C'est pourquoi, le problème que posent les propositions métaphysiques (qui débordent le champs de l'expérience) est qu'elles sont par nature intestables expérimentalement, sauf si elle ont un sens mathématico-physiques, ou biologique ou économique, c'est à dire si elle mettent en jeu des paramètres qui renvoient à des observations quantifiables et à des mesures reproductibles; mais je ne l'appellerais pas, alors, métaphysique afin de les distinguer des propositions dont l'objet et le référent objectif est situé hors du champs de l'expérience possible et donc de la connaissance. Il y a illusion lorsque l'on déclare vraie une proposition invérifiable; donc lorsque l'on méconnaît les limites de validité et les différences de statut  entre nos différentes nos propositions: proposition réalistes (décrire et expliquer la réalité) , normatives (définir des valeurs et des règles) métaphysiques (poser comme réalité ontologique, au delà de toute réalité ontique, un valeur et/ou un être réel, bien souvent confondus, sans preuve possible). Toute illusion idéologique est confusion des genres distincts de propositions (descriptives, explicatives, normatives) et des champs du savoir et de la pratique, elle met en jeu le refus de considérer les limites de nos savoirs et de reconnaître la relativité de nos certitudes; et derrière ces confusions, il y a toujours l'expression d'un désir dont les projections sont considérées comme vraies, c'est à dire conformes à la réalité ou, pire encore, au réel.  Or la certitude est par définition anti-critique (dogmatique). Ainsi L’idée de certitude indubitable est donc la matrice de l’illusion idéologique : on n’a jamais raison de dire, si l’on veut éviter le risque de l’illusion et celui de parler en illusioniste, pour produire et transmettre du savoir: « C’est vrai, j’en suis certain »



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