la morale peut faire référence:
1) Soit à des valeurs universelles en droit susceptible de promouvoir l’entraide et la coopération pacifique, donc la concorde civile. C’est la morale politique de la justice
2) Soit à des valeurs qui visent à instaurer des rapports purement généreux et désintéressés (et donc gratuits) entre les hommes et exigent le sacrifice consenti (obligation) de tout ou partie de l’intérêt personnel au profit des autres et de la communauté voire de l’humanité toute entière. C’est la morale "religieuse" de l’altruisme universel, de l’amour, de la charité et de la compassion. active.
3) Soit il s’agit de règles de comportement qui rendent possibles l’accord durable entre des partenaires en vue de la promotion de leurs intérêts mutuels. Il vise la confiance des partenaires les uns vis-à-vis les autres qui passe par le respect des contrats et des droits des parties contractantes, sans souci de l’universel humain, ni valeurs ou principes d’action transcendant le jeu des intérêts particuliers. C’est la morale économique des affaires et du droit y afférant (sans jeu de mot)
Il est clair que le capitalisme, du point de vue de ses finalités, n’a rien à faire de la notion 2 de la morale ; sa visée c’est le profit de ceux qui investissent et le moyen, la satisfaction des clients et le contexte, la plus ou moins libre concurrence (le but étant pour chaque entreprise de détenir le monopole ou la position hégémonique ou au moins dominante sur le marché)
Le capitalisme n’a pas à être moral au sens 2, mais à l’être au sens 3, sauf à perdre la confiance indispensable à son fonctionnement efficace (ex: l’importance de l’image de marque et de l’honnêteté commerçante et contractuelle). Quant u sens un cela relève de la responsabilité de la politique au sens démocratique du terme. La démocratie est donc le moyen d’obliger le capitalisme d’être moral au sens 1 (justice sociale), sauf à s’auto-détruire et à accepter la violence comme mode normal des relations entre les hommes .En l’absence de religion compensatrice politiquement dominante la violence civile est a conséquence nécessaire de l’injustice sociale.
Et encore lorsque celle-ci devient insupportable et la violence sociale prend alors la forme de la violence religieuse: le pire de toute car marquée par le délire de l’absolu.
Donc le
capitalisme n’est pas spontanément moral au sens 1 et encore
moins au
sens 2 et il est absurde de demander qu’il le devienne par
lui-même,
c’est à la puissance publique de le contraindre à
l’être au sens 1 en
vue de la paix civile. Le capitalisme
démoralise spontanément la
société au sens 1 et 2. En cela il est par nature amoral,
voire immoral
au sens 1 si on le laisse faire (ou si on ne régule pas son
fonctionnement en vue de réduire les inégalités).
La capitalisme a sa morale la 3 qui
n’est pas
négligeable en cela qu’elle fait du contrat et non de la
violence
physique ouverte la norme des relations humaines (Le commerce vaut
mieux quel la razzia et le meurtre).
La morale publique et laïque (la 1) ou mieux la justice sociale et les droits des hommes relèvent de l’autorité de la politique et non de l’économie (capitaliste fractionnée ou d’état, comme l’expérience historique l’a montré). Laissons donc le sens 2 à la foi religieuse privée, elle ne peut valoir comme valant pour tous dans une société pluraliste et libérale (donc démocratique), sauf à vouloir l'abattre par une révolution qui instaurerait un état totalitaire qui prétendrait opérer une révolution morale de l’économie par la force, voire par la terreur physique ou religieuse (symbolique pour le non-croyant, mais très réelle pour le croyant).
Le 27/05/07
Le
capitalisme est le système de production et d'échanges de biens
marchands dans lequel celui qui dispose d'un capital de départ vise à
maximiser son profit propre (privé) en faisant usage du travail ou des
services de salariés qui vendent ou louent leur force de travail au
profit de qui les emploie et les paie, à savoir de qui dispose par son
propre fonds ou par emprunt d'un capital financier pour ce faire. Le
profit privé, plus value ou bénéfice ou intérêt du capital investi, est
donc le seul but du capitaliste, comme la maximalisation de son salaire
celui du salarié, (ce qui implique un conflit ouvert ou latent entre
profit et salaire ). Ainsi le capitalisme transforme le capital investi
est une relation sociale d'exploitation entre la capital et la travail
en vue du profit du capitaliste. De ce fait, le capitalisme instaure le
règne de l'égoïsme dans les relations économiques et des rapports
sociaux de production et d'échange qui en découlent procèdent. En cela
le capitalisme n'est pas et n'a pas à être moral au sens d'altruiste. Mais la notion de morale est ambiguë : On peut distinguer 2 sens dans l’usage que l’on fait de ce terme 1) Soit le terme de "morale fait référence à une vision de la relation aux autres purement altruiste, selon
des valeurs qui visent à instaurer des rapports généreux et
désintéressés (et donc gratuits) entre les hommes et qui exigent le
sacrifice consenti (obligation) de tout ou partie de l’intérêt
personnel au profit des autres et de la communauté, voire de l’humanité
toute entière. C’est la morale "religieuse" de l’altruisme ou amour
universel, qui fonde la charité et la compassion. Ou bien elle fait
référence à la tentative rationnelle de Kant pour qui la morale
concerne le sphère de l'action par devoir et non pas celle de l'intérêt
et/ou du désir qui ne peut qu'être "conforme"à la morale, à savoir
respecter les droits et la dignité d'autrui, sans être morale en
elle-même. Le capitalisme ne peut être moral selon la vision
rationnelle de Kant, mais n'est pas forcément immoral. Le capitalisme
dans le meilleur des cas ne peut être qu'a-moral c'est-à-dire conforme
aux règles intéressées de la réciprocité universelle contractuelle. Si,
pour Kant, le capitalisme est compatible avec la moralité à la
condition que chaque partenaire de la transaction et du contrat
commercial ou de travail respecte sa parole propre et les droits
d'autrui, il n'en est pas de même du point de vue d'une morale
chrétienne qui fait de l'amour universel (absolu chez Dieu) et de la
charité les fondements de la morale. Ces deux valeurs fondamentales ne
s'incarnent que dans le don gratuit, sans revendication, même cachée,
d'un retour ou d'une réciprocité matérielle ou affective. L'attitude
morale consiste à renoncer à tout espèce d'égoïsme ou d'intérêt
personnel jusqu'au sacrifice de soi dans l'amour de Dieu et des autres
dont le Christ, fils de Dieu et Dieu incarné, est l'icône et le modèle
absolu. En cela le capitalisme, voire le commerce marchand, est, pour
un chrétien authentique, à l'exemple même de la passion (sacrifice) et
du message du Christ, doublement immoral : - Son
but est le profit égoïste financier dans la compétition, voire
l'exploitation et donc la négation de l'amour désintéressé envers autrui.
La charité dans le contexte du capitalisme n'est jamais que l'alibi et
le masque trompeur de l'égoïsme qui cherche à se légitimer aux yeux de
ses victimes. L'hypocrisie et le détournement du Christ sont donc plus
immoral encore en cela que l'injustice et le refus d'amour de l'autre
qu'incarne le capitalisme dans les faits prétend se justifier au nom
même de la liberté personnelle par le recours au don hypocritement
désintéressé du riche au profit des pauvres dans le but de masquer
l'injustice de la domination du riche sur la pauvre en le transformant
en assisté dépendant de ce prétendu don. - Son moyen est la compétition pour le profit privé, c'est-à-dire la concurrence libre et non-faussée. Ce
moyen unique génère et exacerbe l"égoïsme individuel aux dépens des
autres en faisant du don une mystification morale ou un alibi pour le
commerce. Mais plus encore en faisant des désirs somptuaires (voire la
pub) et de la consommation auto-valorisante la source du seul sens
possible de la vie ici-bas, il dissout tout espèce d'altruisme sincère
sauf à en faire une occasion de se faire valoir aux yeux des autres
pour en profiter. Donner pour recevoir telle est la règle du commerce
et le don en apparence gratuit appelle nécessairement un contre don en
faisant à autrui obligation de rembourser la dette matérielle et morale
ainsi consentie. Le don apparemment charitable est perverti ou converti
en dette perpétuelle, en assistance liberticide de l'autre, par
la culpabilité permanente qu'il entretient chez l'autre qui ne peut la
rembourser, e,n obligation, voire en allégeance vis-à-vis du
bienfaiteur. En
cela le capitalisme est profondément immoral, car il est, par principe,
incompatible avec les valeurs chrétiennes. Se dire chrétien et
pratiquer le capitalisme, c'est dévoyer le christianisme en son essence
idéale. Pire encore, c'est tenter de justifier le capitalisme au nom de
la liberté personnelle. Ce qui est proprement diabolique, car cela
revient est assurer la triomphe de la liberté égoïste de chacun contre
la liberté des autres dans le refus de toute solidarité et de la
fraternité humaine aimante. Si le capitalisme est anti-chrétien dans son but et ses moyens, un chrétien authentique ne peut être qu'anti-capitaliste. C'est pour cela que le christianisme authentique ne peut considérer comme moral que le communisme universel intégral, c'est
bien ce que l'on voit dans les actes des apôtres concernant les
premières communautés chrétiennes dans lesquelles tout appartenait à
tous et où la redistribution était de l'ordre du partage et du don de
la communauté à chacun . Marx reprendra
cette utopie communiste en refusant le propriété privée des moyens de
production et d'échange et plus largement en prévoyant l'abolition dans
la société réconciliée, égalitaire, sans riches ni pauvres des
relations monétaires et commerciales. Il
ne convient pas d'abolir la religion chrétienne a-t-il dit, mais de la
réaliser pratiquement en ce monde par la révolution communiste,
c'est-à-dire par l'abolition de la propriété privée des moyens de
productions et d'échange pour en faire la propriété de tous ceux qui
créent et consomment les richesses produites dans l'égalité de fait et
non seulement de droit selon le principe, à chacun selon ses besoins !
Le capitalisme est par nature immoral car il est fondé sur la recherche
du profit sans limite, c'est-à-dire l'avidité, voire la cupidité des
plus riches et l'exploitation de l'homme pauvre , transformé en simple
moyen de production, par l'homme riche. Il est aussi immoral en cela
que, par la publicité omniprésente dans l'espace social, il tend à
faire de tous des consommateurs frénétiques pour lesquels les désirs
matériels égocentriques, narcissiques, l'emportent sur l'amour et le
partage. Il aggrave nécessairement les inégalités qui lui sont
nécessaires pour vivre, du fait que la hausse du taux de profit, voire
son maintien, dans la mesure où il tend à baisser, implique la hausse
du taux d'exploitation afin de l'emporter dans la concurrence (ex :
réduction des salaires moyens dans la monde et délocalisation). Mais
il est clair que la morale chrétienne (ou communiste ou même kantienne)
est utopique car trop ambitieuse pour être humaine, elles ne vaut que
pour des saints religieux ou purement rationnels ou des moines vivants
hors du monde ou coupés de la société réelle et/ou pour des hommes qui
n'existent pas, dès lors qu'ils seraient dépourvus de désirs propres et
surtout de tout narcissisme ! Sans parler du salut post-mortem, rien ne
dit que les plus saints ou déclarés tels renoncent à tout intérêt
personnel ne serait-ce que le sentiment auto- valorisant (dignité et
estime de soi) de faire le bien autour d'eux en servant Dieu. De
plus cette vision de l'amour universel et sacrificiel de soi ne fait
pas d'autrui nécessairement une personne libérée de la dette à l'égard
de l'acte d'amour et de générosité dont elle est l'objet ainsi que du
sentiment de culpabilité qu'engendre l'inégalité dans le pouvoir de
répondre, à son tour, à la mesure de cet amour infini : Elle crée les
conditions d'une dépendance permanente aux autres et à Dieu liberticide
dès lors que la liberté est aussi d'agir pour soi comme fin, à savoir
pour ses propres fins. Elle sacrifie le liberté individuelle réaliste à
une exigence utopique et impraticable de solidarité infinie. Elle fait
de l'égoïsme le contraire de la liberté en faisant de l'altruisme une
libération de soi alors que c'est dans le bon l'usage de cette passion
qu'est l'amour de soi que peut s'inscrire une authentique et réaliste
solidarité entre des personnes libres 2) Soit
le terme de morale fait référence à des valeurs universelles en droit
susceptible de promouvoir l’entraide et la coopération pacifique, donc
la concorde civile. C’est la morale politique de la justice
dans le respect la liberté et des intérêts individuels. Elle promeut
des règles de comportement qui rendent possibles l’accord durable entre
des partenaires en vue de la promotion de leurs intérêts mutuels. Il
vise la confiance des partenaires les uns vis-à-vis les autres qui
passe par le respect des contrats et des droits des parties
contractantes, sans souci de l’universel humain, ni valeurs ou
principes d’action transcendant le jeu des intérêts particuliers. C’est
la morale économique des affaires et du droit y afférant (sans jeu de
mot). Il
est clair que le capitalisme, du point de vue de ses finalités, n’a
rien à faire de la notion de la morale purement altruiste ; sa visée
c’est le profit de ceux qui investissent et le moyen, la satisfaction
des clients et le contexte, la plus ou moins libre concurrence (le but
étant pour chaque entreprise de détenir le monopole ou la position
hégémonique ou au moins dominante sur le marché) Si le capitalisme n’a pas à être moral au sens 1, doit-il et peut-il l'être au sens 2 ? Certainement
oui, sauf à perdre la confiance indispensable à son fonctionnement
efficace (ex : l’importance de l’image de marque et de l’honnêteté
commerçante et contractuelle), mais ce sens 2 relève de la
responsabilité de la politique au sens démocratique du terme, car le
capitalisme est spontanément anti-concurrentiel, voire mafieux, donc
injuste, en vue de faire le maximum de profit. La démocratie est donc
le moyen d’obliger le capitalisme à être moral au sens 2 (justice
sociale), sauf à s’auto-détruire et à accepter la violence comme mode
normal des relations entre les hommes .En l’absence de religion
compensatrice politiquement dominante la violence civile est en effet
la conséquence nécessaire de l’injustice sociale. Mais lorsque celle-ci
, par défaut de la politique, devient insupportable, la violence
sociale risque alors de prendre la forme de la violence religieuse : le
pire de toute car marquée par le délire de l’absolu. Donc
si le capitalisme n’est pas spontanément moral au sens 2 et il est
absurde de demander qu’il le devienne par lui-même, c’est à la
puissance publique de le contraindre à l’être en vue de la paix civile.
Le capitalisme démoralise spontanément la société au sens 2. En cela
s'il est par nature au moins amoral au sens 1, mais il devient immoral
au sens 2 si on le laisse faire (ou si on ne régule pas son
fonctionnement en vue de réduire les inégalités). La capitalisme a
besoin d'une morale libérale et soucieuse du droit contractuel, ce qui
n’est pas négligeable en cela qu’elle fait du contrat et non de la
violence physique ouverte la norme des relations humaines (Le commerce
vaut mieux quel la razzia et le meurtre). La
morale publique et laïque (ou mieux la justice sociale) et les droits
des hommes relèvent de l’autorité de la politique et non de l’économie
(capitaliste fractionnée ou d’état, comme l’expérience historique l’a
montré). Laissons
donc le sens 1 à la foi religieuse privée, il ne peut valoir comme
valant pour tous dans une société pluraliste et libérale (donc
démocratique), sauf à vouloir abattre elle-ci par une révolution qui
instaurerait un état totalitaire qui prétendrait opérer une révolution
morale de l’économie par la force, à savoir une révolution idéologique
ou culturelle totalitaire, n'hésitant pas à utiliser la terreur
physique ou religieuse.Contentons
nous de viser à contraindre démocratiquement, par le droit du travail
et les luttes sociales, le capitalisme à adopter des règles de
fonctionnement qui l'oblige à prendre en compte la réduction des
inégalités sociales de droit et de fait . La
question de savoir comment le faire dans un monde capitaliste
irréversiblement sans frontières est l'enjeu du débat politique dans
lequel l'internationalisme doit prendre le pas sur la nationalisme,
encore plus aujourd'hui que du temps de Marx. Ce n'est pas gagné, comme
le montre le succès relatif du Front national en France et de ses
frères jumeaux en Europe. Le 12/03/2011 Commentaire critique: Voyons maintenant nos points de désaccord. Réponse : Excellent commentaire auquel je vais m’employer (tenter) de répondre point par point.Le capitalisme peut-il être moral ?
1. Je
ne suis pas sûr qu’il faille mettre à part les morales altruistes. En
réalité, aucune morale n’est purement altruiste. Tout homme cherche à
réaliser ses désirs. Ces derniers peuvent être égoïstes ou altruistes,
mais ce sont toujours les désirs d’une personne. Ainsi, en étant
altruiste, on réalise aussi son propre but. D’ailleurs, que dit Kant ?
Traite toute personne - que ce soit toi ou un autre - comme une fin en
soi, et pas comme un simple moyen. Pour Kant, le respect doit aller à
tout autre humain, y compris à soi-même.
Il
en va de même pour le christianisme. Si le commandement suprême est
"Aime ton prochain comme toi-même", alors il s’ensuit logiquement qu’on
ne peut bien aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même. Enfin, la
morale communiste n’implique aucunement l’immolation des individus à la
communauté. Pour Marx, la société communiste sera une libre association
d’individus, non un kholkoze stalinien.
2. Puisque
les morales "altruistes" tiennent aussi compte de l’intérêt personnel,
il n’est pas sûr qu’elles soient aussi irréalisables que vous le dites.
Si le christianisme et le communisme ont échoué à créer une société
vraiment morale, c’est parce qu’une minorité a utilisé ces deux
doctrines à des fins idéologiques, pour asservir les masses en leur
faisant croire que leur devoir était de se sacrifier à une idole (Dieu,
l’Eglise, Staline, le Parti, etc.).
3. Je
relève une contradiction (au moins apparente) dans vos propos. Vous
dites que le capitalisme suppose une "concurrence libre et non faussée"
puis, un peu plus bas, vous concédez que la concurrence est en fait
plus ou moins libre, car chaque entreprise a pour but "de détenir le
monopole ou la position hégémonique ou au moins dominante sur le
marché".
4. Vous
appelez à un encadrement démocratique du capitalisme. L’intention est
louable, mais elle me paraît peu réaliste. Pourquoi les capitalistes
ont-ils consenti dans l’histoire à modérer leur avarice ? Pourquoi y
a-t-il eu d’importants progrès sociaux aux 19ème et 20ème siècles ?
Parce qu’il fallait couper l’herbe sous le pied des révolutionnaires.
Bismarck, les travaillistes anglais, la droite gaulliste ont consenti à
des compromis historiques parce qu’il fallait sauver le système. Ainsi,
les réformes sociales-démocrates ont-elles vu le jour sous la pression
de mouvements révolutionnaires. Depuis que ces mouvements se sont
affaibli, la sociale-démocratie est devenu social-libéralisme, et les
réformes sont devenues des régressions.
La politique de Nicolas Sarkozy et la moralisation du capitalisme
La politique de NS n’est pas (plus)
ultra-libérale mais nationale, voire étatiste pseudo-libérale ; c’est
pourquoi son discours peut séduite largement de la droite à la gauche
tous ceux qui pensent encore qu’il existerait une économie nationale.
Or on sait que les entreprises du CAC 40 sont, d’une part largement
financées (plus de 40%) et donc leurs sous-traitants par des capitaux
américains ou étrangers et que d’autre part leurs marchés et activités
en France ne représentent que 15% de l’ensemble de leur chiffre
d’affaire. Ce que cherche à faire NS est de construire des ensembles
multinationaux qui soient profitables au maximum de capitalistes
patrons et cadres très supérieurs prétendument français et de maintenir
en France une part un peu plus importante de leurs activitésau service
de son but qui est aussi le but concurrent de tous nos partenaires
européen.
Il est faux d’affirmer qu’Adam Smith ne
comptait que sur l’égoïsme exclusif pour faire tourner l’économie à
l’équilibre, car celui-ci devait s’exercer sur ce fond de sympathie qui
seule permet de prendre en compte que son propre iintérêt suppose que
l’on soit capable de comprendre l’intérêt des ses partenaires dans le
cadre d’un relation durable mutuellement profitable. Le fond de la
relation économique est pour lui la confiance qui suppose la
mutualisation en effet automatique, mais dans ce cadre seulement, de
l’intérêt bien compris. De plus A. Smith était parfaitement conscient
que les inégalités économiques engendraient protections et monopoles
anti-libéraux et que l’état était enclin au monétarisme et au
protectionnisme des plus puissants contre les plus défavorisés ; les
travailleurs salariés. Il serait bon que l’on relise A. Smith et que
l’on ne se contente pas de répéter, comme les petits marquis incultes
du prétendu l’ultra-libéralisme (ou anti-libéral despotisme du
capital), la fable du boucher sorti de son contexte, celui de la
théorie morale de la sympathie naturelle.
Pour conclure la question est de savoir si l’on peut, non pas moraliser
le capitalisme contre l’intérêt des capitalistes , ce qui n’a pas de
sens, mais obliger polltiquement les capitalistes à comprendre leur
intérêt en société de telle sorte qu’ils n’utilisent pas leur pouvoir
comme des despotes irresponsables au point de perdre la confiance sur
laquelle repose leur intérêt bien compris, y compris celle, toujours
minimale et objet de conflit, de ceux qui travaillent pour eux .
Lire mon étude et les textes d’A. Smith sur la pensée libérale