Une philosophie écologique de l’existence est possible, à condition que, comme toute philosophie, elle soit consciente du fait qu’elle est subjective dans ses fondements (l’amour de la nature et des animaux s’éprouve mais ne se démontre pas plus que celui des hommes entre eux) et qu’elle évalue sa rationalité en se soumettant à l’épreuve de l’expérience universelle et argumentée des hommes, qu’ils soient scientifiques ou non, tout à la fois consommateurs et citoyens-acteurs de leurs conditions de vie,. La nature ou plutôt l’environnement n’est aimable que parce qu’il est rendu artificiellement (culturellement) utile et /ou esthétiquement, voire érotiquement agréable à la majorité des hommes, Si l’agréable n’est pas forcément utile et vis-versa , dans les domaines de l’expérience pratique et, plus encore, de l’expérience esthétique, les arbitrages entre des contraintes et des exigences contradictoires sont nécessaires, mais l’unanimité est toujours impossible car par nature problématique ; les décisions obligent à des choix entre des critères, des attentes et des risques dont aucune théorie rationnelle ne peut décider a priori.
Ainsi l’écologie doit-elle impérativement prendre conscience de ses limites si elle ne veut pas se transformer ou être utilisée en machine de domination idéologique et politique : elle n’est pas une science, mais un art, c’est à dire un usage régulé de nos pouvoirs en vue du moindre mal ; Elle est fondée sur la croyance prescriptive affective, non descriptive et non démontrable en raison, que les hommes peuvent et doivent vivre et se reproduire sans trop se faire souffrir. La règle d’or d’un art est la prudence. Celle-ci implique que face à un risque de danger catastrophique potentiel non maîtrisable on pratique la prévention par l’usage de la règle d’abstinence limitée à ce risque, jusqu’au moment où l’on pourra satisfaire notre désir en réduisant ce risque au minimum supportable. La fonction essentielle de l’écologie est d’éclairer les termes du débat démocratique, qui, seul peut décider si le risque vaut où ne vaut pas d’être supporté. Son action principale est d’obliger les sciences à un effort renouvelé de synthèse (et de publication) des connaissances utiles aux conditions générales et systémiques de la vie, contre un usage économique à court terme. Elle est donc politique dans la stricte mesure où elle permet de renforcer le contrôle démocratique vis-à-vis des lois du marché en vue de leur nécessaire régulation. La sensibilité écologique, l’amour de la nature, peut être la pire et la meilleure des choses selon l’usage que l’on en fait : seule une réflexion critique pour réduire la dérive irrationnelle de cet amour qui prétendrait opposer les hommes à la nature et refuserait d’admettre que la nature ne vaut que par et pour les fins culturelles des hommes, peut permettre à la sensibilité écologique d’être démocratiquement efficace.
Ainsi la question de la relation des hommes à leur
environnement
pose à la fois celle de la relation des hommes entre eux et
celle
des hommes à leur humanité. ; dès lors que l’on
refuse
toute soumission religieuse des hommes à une
réalité
ou à un ordre surhumains et surnaturels, quelle conception de la
nature dans l’homme et de la nature de l’homme peut être
rationnellement
argumentée pour fonder une attitude intellectuelle et pratique
raisonnable
vis-à-vis des deux premières questions ?
Il est clair que tant qu’on en reste à une
vision métaphysique globale de nos rappport à l’environnement, on est
en présence de deux positions (tradition figée/modernité évolutive)
mutuellement incompatibles qui, tout à la fois, s’impliquent et se
neutralisent l’une l’autre. Cette vision est donc stérile et laisse en
état les évolutions non contrôlées en cours.Il faut
donc se poser des questions précises dans les termes scientiques de la
prévention expérimentale (que je refuse de confondre avec la précaution
qui est refus de tout risque connu ou inconnu et donc de tout
changement) des risques évalués et évaluables; évaluation que seule
peut convaincre rationnellement de faire des efforts difficiles. Mais
il ne faut pas réver, c’est face aux dangers vécus, voire aux
catastrophes, que les habitudes de vie et de consommation évoluent
d’une manière significative.Il est clair que tant qu’on en reste à une
vision métaphysique globale de nos rappport à l’environnement, on est
en présence de deux positions (tradition figée/modernité évolutive)
mutuellement incompatibles qui, tout à la fois, s’impliquent et se
neutralisent l’une l’autre. Cette vision est donc stérile et laisse en
état les évolutions non contrôlées en cours. On n’apprend à vivre
que dans la douleur! Le négatif est la condition nécessaire du positif;
ce qui n’exclut en rien la risque systémique catastrophique: notre
espêce est, comme toutes les autres, mortelle; mais, à la différence
des autres, nous sommes capables de le savoir. Notre indépendance
vis-à-sis de notre environnemement entièrement arfificiel est une
illusion, nous sommes interdépendants et, en cela, autonomes d’une
manière plus ou moins relative selon les idées, plus ou moins justes et
rationnelles, des dangers qui nous attendent.
Dernière mise à jour: le 04/05/06