2) Ce débat aurait donc, à mon sens, mérité autant une aurocritique de l’église catholique qu’une reférence pour le moins unilatérale à un texte trop daté et unilatéralement anti-musulman pour valoir de propédeutique à un réel débat.
3) Dans un tel débat il aurait mieux valu poser quelques questions aux musulmans concernant les délits de blasphème et d’apostasie, ainsi que la liberté d’expression en général et celle les athées en particulier; liberté d’expression qu’il ne faut pas confondre avec celle d’insulter, (ex: les caricatures peuvent être admises comme des insultes , au contraire du discours du pape dont l’argumentation bien que discutable peut faire l’objet d’une réfutation raisonnée)
Conclusion: le discours du pape est pour le moins maladroit en cela qu’il argumente sans chercher à interroger ceux que sa référence semble condamner et sans s’interroger lui-même sur les pratiques violentes que l’église catholique a pendant de longs siècles, très officiellement, légitimé au nom de la vraie foi et même d’une raison poltico-religieuse, disons, instrumentale, pour ne pas dire cynique: bruler les hérétiques et torturer à mort en place publique les blasphémateurs, en tant acte d’amour pour sauver l’âme des suppliciés, il fallait le faire! Et l’église catholique l’a fait. La raison ne protège en rien contre la violence et n’est pas au service de la foi, dès lors qu’elle est en droit de contester son contenu et les pratiques qu’elle génère plus ou moins radicalement.
Ceci dit la foi elle-même peut devenir violente dès lors qu’elle s’emploie à convertir au nom d’une vérité transcendante sacrée unique, exclusive et faussement affirmée comme universelle. Seule une démarche sceptique et raisonnée vis-à-vis des croyances qui se prétendent vérités absolue de l’absolu peut réduire le risque de violence.
La raison n’est
non-violente que si elle s’affirme comme auto-critique de toutes les
croyances qui prétendent à une vérité
révélée incontestable.
le 19/09/06
Foi et raison
Je rappelle que les
dogmes les plus
fondamentaux des religions sont des mystères qui, en tant que
tels,
sont pour le moins extra-rationnels, voire lui sont contraires en cela
qu’il sont sinon contradictoires, au moins sans fondement rationnels
(incompréhensibles pour la raison) comme le savait Pascal
(vérité" du
coeur, vérité de raison...)
Ex: la trinité, la
résurrection, la double nature du Christ, l’Eucharystie,
l’infaillibilité pontificale; sans parler des miracles
"ordinaires". La
religion dans son contenu fondamental exige de croire sans savoir (donc
sur le plan rationnel aveuglément) , du reste le premier
péché est
celui de la connaissance par soi-même. Croire en Dieu est
toujours donc
se soumettre à sa prétendue vérité
splendide et à ses commandements, en
dehors de toute exigence rationnelle de preuve . La
religion est mystique ou elle n’est pas et il n’ y a aucune bonne
raison pour que la raison se soumettre à une
vérité qu’elle ne peut
même pas comprendre: il n’ y a pas de limite à son libre
examen que la
raison se doive d’accepter. L’athéisme est aussi
ratrionnellement
légitime, et c’est un euphémisme, que la croyance dans le
divinité
réelle du Christ ou que le pain est réellement la
présence du corps du
Christ , le vin son sang, par transsubstanciation. Ceci
dit il y a des interprétations et des usages plus ou moins
raisonnables
(et non pas rationnels), des mystères religieux ... à
condition de ne
pas en faire des dogmes symboliquement indisponibles; à
condition de ne
pas en faire des vérités mais des croyances dont le sens
est ouvert
donc polysémiques. Je rappelle enfin et
j’insiste que ne dispose d'un droit rationnel de m’interdire de faire
la critique de la religion, à condition de ne pas insulter les
croyants
ce que je ne fais pas, car comme disait Socrate, la critique fait du
bien à celui qui adhére à des croyances qu’il ne
comprend pas; c’est
une manière de le respecter en respectant son intelligence.
Libre
ensuite à lui d’en faire ce que bon lui semble. Ne serait-ce que
pour
mettre sa foi à l’épreuve...
le 19/09/06
Dialogue et
tolérance Socrate n’a jamais interdit
quiconque de
parole: récuser des opinions, en faisant que ceux qui les
soutiennent
prennent conscience des paradoxes qui les affectent, ce n’est pas
manquer de tolérance, c’est appeler chacun à la
réflexion pour se
libérer de l’erreur et de l’illusion...C’est une marque de
respect.
C’est le dogmatique irréflechi qui se manque de respect en se
refusant
l’épreuve du dialogue. La tolérance exige le libre
débat argumenté
sinon elle fait le jeu de l’intolérance la plus obtuse et
potentiellement la plus violente: Lorsque l’on ne peut plus convaincre
par la raison, alors que l’on se réclame d’une
vérité absolue
faussement universelle, on est tenté de vaincre par la force... En cela toute religion
porte le risque de violence
dès lors qu’elle s’affirme sur le plan politique et qui plus est
sous
la forme de la religion d’état, entant vérité
globale sur le sens de
l’existence individuelle et collective que l’on pose comme comme
indissociable.
C’est pourquoi il faut faire des
distinctions entre une religion dépolitisée ou
inidvidualisée et une religion
politique, comme machine de pouvoir politique et idéologique, et
ne pas
se tromper de question et de débat: Ce n’est pas telle ou telle
religion qui est plus ou moins responsable de la violence mais le fait
qu’elle soit ou non fondatrice d’un système politique
théocratique donc
de sa légitimité. Toutes les religions ont connu cette
forme et sont
parfois encore tentées par elle. Pourquoi ? Pour une
raison très simple: elles exigent toutes la soumission
collective à une
autorité supérieure aux autorités et idéaux
proprement politiques dans
le mesure même où elles affiment détenir une
prétendue vérité révélée
universelle, sans aucun fondement rationnel suffisant pour faire qu’un
accord minimal soit possible autour de valeurs communes ; au contraire
de ce l’on le constate chez nous, mis à part des
minorités
réactionnires intégristes, à propos des droits de
l’homme qui ne sont
plus soumis au droit divin (démocratie), mais découle de
leur puissance
rationnelle d’universalisation ou de réciprocité des
libertés (Kant)
(et non universalité emprique). Toute la question
est donc de dépolitiser toutes les religions, si cela est
possible, et
cela ne peut l’être que si les religions abandonnent toutes leur
caractère sacré de vérité absolue
universelle pour accepter de n’être
plus que des croyances parmi d’autres. Cela vaut autant pour le pape
que pour quelque iman que ce soit. La querelle ouverte pas Benoit XVI
est donc l’excpression en miroir de la même illusion
théocratique: Je
suis la vérité (la justice universelle) qui n’utilise la
violence que
pour le bien et vous êtes le mal qui fait de la violence une pure
destruction de la vérité et de la justice. Le 02/11/06