Liberté d'expression et islamophobie.

La loi de 1992

« Seront punis de cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article précédent, auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n'aurait pas été suivie d'effet, à commettre l'une des infractions suivantes :
[...]
Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement. »

Loi de 1992 applicable en 1994

De la nécessaire distinction entre critique et insulte

Qu'est-ce qu'une critique argumentée?, C'est une critique qui respecte les personnes en ne les assimilant pas aux croyances qu'elles professent en cela que ces personnes sont considérées a priori comme susceptibles de les interroger et de permettre leur mise à l'épreuve par des arguments de raison et de faits sur la validité rationnelle et factuelle de leur contenu (par exemple historique), de leur fondement et de leurs conséquences.

Qu'est-ce qu'une insulte ou un appel à la haine?. C'est le fait de ne pas reconnaitre les personnes, comme ayant une valeur identique à soi, c'est à dire susceptibles de raisonner sur leurs croyances et donc leur refuser le droit à être respectées dans leur croyance sous conditions d'inventaire. C'est s'arroger le droit de les humilier ou de les mépriser en tant que personne, sans les écouter. Il est clair que toute intolérance qui interdit aux personnes le droit à exprimer leur croyance est insultante, et que la critique des idées d'intolérance, de quel bord qu'elle viennent, est justifiée dès lors qu'elle rend possible le débat critique.

De l'islamophobie: Est islamophobie toute peur, méprisante, irraisonnée et globale de la religion musulmane et de tous ceux qui la pratique, au nom d'une interprétation a-historique, réductrice et insultante de cette religion, interprétation qui l'identifie sans distinction au terrorisme et au fanatisme extrémiste.


Commentaires publiés sur AgoraVox en Février 06

Les caricatures sont islamophobes


Dans cette affaire, il s’agit de savoir si les caricatures représentant Mahomet comme un terroriste peuvent à bon droit être considérées comme une insulte à l’égard de tous les musulmans et non pas seulement une condamnation des islamistes violents et si la liberté d’expression implique la liberté de stigmatiser une croyance religieuse et d’attiser le haines entre les hommes, en l’occurrence d’accroître l’islamophobie, jusqu’à provoquer le guerre des Dieux.

À la première question, le réponse ne peut être que positive :

Dans leur contenu comme dans leur forme ces caricatures présentent celui qui est considéré comme le prophète par tous les musulmans comme un dangereux terroriste. C’est indiscutablement une insulte, dès lors que Mohammed est la référence de tout musulman, terroriste ou non, et que pour un musulman le représentation de Dieu et du prophète est un sacrilège et ne peut être vécu que comme la marque d’un mépris insupportable à l’égard d’une religion à laquelle ils s’identifient. Cet amalgame méprisant entre la figure infigurable du prophète et les islamistes violents ne peut qu’attiser la haine entre les musulmans et ceux qui sont sensibles à l’islamophobie. De même à une autre époque la représentation du juif Shüss, justement interdite aujourd’hui en tant qu’incitation à la haine raciale et/ou ethnique, était l’expression d’un anti-sémitisme dont on sait les conséquences. Je ne vois entre ces caricatures islamophobes et celles, antisémites de hier, et qui sont aujourd’hui interdites, aucune différence quant aux effets qu’elles visent (ou peuvent) à produire ;

D’où la deuxième question : A-t-on raison d’interdire une liberté d’expression qui vise à insuffler le mépris généralisé d’une religion ? La réponse est encore oui.

La liberté a pour condition le respect de celle des autres ; or toute expression outrageusement caricaturale qui est (et/ou peut être précisément interprétée comme) une insulte infamante visant à attiser la haine est une atteinte à la liberté de ceux que l’on méprise ouvertement, voire un appel à la violence à leur égard. Ce qui définit l’insulte n’est pas seulement un fait objectif mais l’aspect humiliant d’une relation, non pas seulement du point de vue de l’insulteur présumé, mais tout autant, sinon plus, de celui qui se sent insulté.

Ces caricatures n’ont, en ce sens, rien à voir avec la critique argumentée des idées et comportements de ceux qui se réclament de cette religion, voire de ceux qui prétendent avoir autorité sur les croyants. Mais critiquer n’est pas insulter ; dès lors que des arguments rationnels sont avancés et que l’on cible les idées et les actes et non une communauté de croyants dans son ensemble, on respecte chacun d’entre eux en faisant appel à son esprit critique et à sa capacité de réflexion, tout en lui laissant le droit de répondre dans les mêmes conditions.

Que ceux que l’on critique soient eux-mêmes intolérants ne change rien à l’affaire : c’est leur intolérance qui est condamnable et non leur religion dans son ensemble, ni les symboles plus ou moins sacralisés, du reste toujours polysémiques, auxquels ils sont attachés.


Défendre ces caricatures comme la manifestation de la liberté d’expression, c’est pervertir la liberté en son contraire.

1) L'absolue ou totale liberté d'expression n'existe pas en France, ni dans aucun pays démocratique raisonnable pour des raisons d'ordre public: le négationnisme est interdit en France, ainsi que les publications nazis, l'appel à la violence ou l'incitation à la haine raciale et religieuse , l'insulte et la diffamation etc... car toutes peuvent être sources de violences collectives ou individuelles.

2) La violence ne se limite pas au meurtre mais inclut tout autant la violence morale qui humilie et méprise un groupe d'homme sur la seule base de sa race et de sa religion. C'est souvent l'humiliation qui génère la violence physique meurtrière des deux côtès et aucune agression physique n'est par elle-même violente si elle respecte les droits de son adversaire (ne serait-ce que le droit non seulemeemt à la vie, mais d'exister et d'être reconnu comme partie prenant d'un possible dialogue, y compris physique, comme dans un combat de boxe par exemple...

3) Je suis tout autant que vous radicalement opposé au délit d'apostasie pratiqué par une certaine interprétation de l'Islam; mais justement, s'il s'agit de faire reculer cet obsurantisme, il ne faut pas utiliser l'amalgame tout aussi obscurantiste qui consite à insulter tous les musulmans bien plus divers sur cette question que vous ne semblez le penser sans discernement. C'est ce que la principale caricture à fait lorsqu'elle a fondu la religion musulmane en elle-même avec le terrorisme. Et ce n'est pas ici affaire d'interprétation personnelle, car il n' y aucune ambiguïté possible sur le sens de ce dessin représentant la prophète, reconnu par tous les musulmans, en porteur de bombe.

Du reste ces dessins ne sont pas des arguments critiques, dès lors qu'ils affichent un mépris certain pour les idées et les comportements réels de millions d'hommes qu'ils excluent par là de toute possibilité de réflexion, ils ne peuvent qu'apporter de l'eau au moulin des pires adversaires en miroir de la liberté d'expression , qu'ils soient islamistes ou islamophobes; la suite des évênements est là pour nous le prouver: cette provocation ne sert en rien les libertés, mais favorise la violence de part et d'autre. Oui à la critique des idées et des comportements réels et ciblés, non à la caricature insultante et fausse d'une religion dans son ensemble qu'il faut toujours considérer comme susceptible d'évolution sous la diversité des interprétations de ses références symboliques. Ce qui s'est produit chez nous peut se produire ailleurs et nous devons favoriser la liberté critique en respectant les autres dans leur intimes convictions, sans donc les exclure a priori de cette nécessaire évolution vers la tolérance.

Il n' y a pas de liberté possible sans la condition de respecter autrui et pas de liberté d'expression qui prétendrait stigmatiser aveuglément un groupe humain sous le prétexte que ses opinions ou croyances religieuses seraient définitivement et intrinsèquement violentes.

D'où venons-nous nous-même? À-t-on oublié notre propre histoire? Les journalistes se sentent-ils tout à fait libres d'insulter leurs lecteurs habituels ou les investisseurs de leur journal? En l'occurence ils ont traités les autres (musulmans) en ennemis méprisables; de deux choses l'une: ou ils étaient inconscients des conséquences de leur provocation et alors ils sont nuls; ce que je ne crois pas; ou ils en étaient conscients et alors ils ont cherché les violences qu'ils ont provoqué et ils sont alors d'autant plus justifiables des lois qui exigent que la liberté soit respectueuse des autres et donc de l'ordre public qu'il ne faut surtout pas systématiquement opposer.

Quelle liberté individuelle peut survivre lorsque n'importe qui peut agresser n'importe qui impunément? La liberté sans règle et limite est liberticide; c'est un des fondements de la société libérale. Rien n'est absolu, sauf la violence extrême et c'est au nom de l'absolu que l'on s'autorise la terreur.


Droit et liberté
Si notre droit reconnaît un certain de nombre de limites à la liberté d'expression, c'est en vertu d'une principe de réciprocité positif très rationnel: nul ne peut impunément faire usage de sa liberté pour agresser de son mépris et humilier publiquement d'autres hommes qui globalement ne sont coupables de rien, sauf à confondre encore une fois (argument que vous rejetez sans explication) terroristes islamistes et musulmans. En effet assimiler le prophète à un terroriste c'est diffamer tout musulman qui n'est pas terroriste. Si on suit votre propos sur l'absolue liberté de publier des propos offensants , pourquoi en exclure la diffamation et l'appel à la haine contre un groupe qui n'est en tant que tel coupable de rien? Il y a violence dès lors qu'un musulman est objectivement considéré comme un terroriste dangereux sans avoir rien dit ni fait pour "mériter" un telle agression.

Le droit est toujours à la croisée d'exigences très souvent contradictoires entre elles et on ne peut donc affirmer aucun de ses principe comme ayant une valeur absolue (inconditionnelle); il n'est qu'à relire la déclaration des droits de l'homme dans son article premier sur l'égalité pour s'en convaincre ; du reste aucun philosophe de la liberté n' a jamais prétendu que la liberté devait s'exonérer de toute responsabilité; bien au contraire la liberté nous rend d'autant plus responsables des conséquences de nos actes ou propos vis-à-vis des autres et je le redis de l'éventuel climat de violence qu'entraine forcément un sentiment justifié (voir plus haut) d'humiliation provoqué par une pure provocation insultante.

Toute religion est susceptible d'évoluer de l'intérieur dans le cadre d'une relation de dialogue critique avec l'extérieur; c'est le cas du christianisme chez nous par rapport à la pensée démocratique ; il y a un siècle le droit au divorce, voire à l'avortement, aurait suscité des réactions d'une extrème violence de la part des catholiques les plus croyants, mais ce n'est en insultant en permanence leur christianisme que la tolérance est devenue une valeur reconnue par eux. La violence aveugle (en cela qu'elle met tous les individus sans distinction dans le même sac au nom d'une prétendue croyance commune consédérée comme intrinsèquement violente) dans ce domaine ne peut qu'engendrer dev représailles et une surenchère croissante dans la riposte violence et l'on sait déjà qui en profite.

Calmer le jeu peut donc être un devoir politique pour qui veut raison garder et éviter le cycle infernal et liberticide de la violence: le fait que vous ayez cru que je m'en prenais à vos propos et non aux caricatures manifeste bien à quel niveau la passion idéologique peut perturber, chez un esprit aussi éclairé que le vôtre, le jugement critique et produire les amalgames les plus insensés

Enfin un croyance religieuse n'est pas une simple opinion mais un engagement de toute l'existence ( en particulier face à la mort) indissociable d'un lien social identitaire qui valorise les individus qui y adhèrent. On ne peut insulter le fondement de leur croyance (mais on peut, en choisissant ses termes montrer en quoi celui-ci est douteux pour qui raisonne) sans les insulter eux-mêmes (cf Hume); on ne peut que tenter par la pratique de montrer que la tolérance (que vous écartez un peu vite) est nécessaire au dialogue qui permet chacun de se redéfinir d'une manière plus autonome. Ce genre de provocation provoque non l'autonomie citoyenne mais le renforcement pulsionnel du lien fusionnel. elle est donc anti-libérale dans son résultat; or on juge un arbre à ses fruits

Violence physique, violence morale et incitation à la haine religieuse

Le droit et l'éthique ne limitent pas la violence à la seule violence physique, en oubliant que celle-ci est d’abord morale : rien n’est pire en ce sens pour les individus qui en font partie que l’humiliation et le mépris généralisé affiché contre un groupe d’homme sans discernement. cela s’appelle l’incitation à la haine religieuse ou raciale et est punissable en droit français ; mais on peut trouver des équivalents en droits anglo-saxon : le Ku-Klux-Klan est interdit aux USA ; l’interdiction du blasphème (il est vrai anti-chrétien...) est inscrit dans le droit anglais etc..

Un journal relève du domaine de l’échange public et non de l’échange privé et donc est justiciable d’une procédure en droit sous le motif de trouble à l’ordre public, lequel n’est pas incompatible avec les libertés individuelles dès lors que toute violence même verbale ou graphique peut les mettre en danger. La violence morale est toujours la source des violences physiques les plus extrêmes (insultes, racisme...) et elle n’a rien à voir avec une critique soucieuse de respecter l’adversaire. On peut critiquer l’Islam à condition de ne pas interpréter ses dogmes fondamentaux dans un sens très réducteur, voire en l’occurrence fallacieux, unilatéralement négatif. Or traiter dans une caricature tout musulman en terroriste à travers le symbole même de sa religion c’est infliger à tout musulman une blessure morale injustifiable.

La caricature du prophète en terroriste est de (argument politique)plus la meilleure manière de provoquer ce que l’on prétend éviter : la solidarité violente de tous les musulmans avec les plus violents et les plus anti-démocratiques d’entre eux qui, du reste les évènements le démontrent, en profitent aujourd’hui sans vergogne. Quand ce n’est pas, en miroir, les islamophobes d’extrême droite. Sur le plan démocratique et juridique aucun droit n’est absolu car tout droit libéral a une double fonction :: assurer les libertés fondamentales (dont la liberté d’expression) et la sécurité physique et morale des personnes ; c’est pourquoi le racisme et la diffamation sont interdites au nom de la liberté qui ne peut aller sans respect des convictions intimes, même les plus critiquables ; la critique en effet n’est pas l’insulte mais l’argumentation qui appelle au dialogue . Or ces caricatures sont diffamantes pour tout musulman quel que soit ses actes et pensées personnelles.

La démocratie ne peut tolérer la violence même verbale (ou graphique) et l’insulte dans le débat politique sans se mettre en danger et faire le jeu de ses pires ennemis. En ce sens, tout idée ou expression n’est pas tolérable et l’expression manifeste et haineuse de l’intolérance doit être combattue, à commencer par la nôtre, à plus forte raison lorsque l’on prétend donner des leçons de démocratie à des populations qui ne vivent pas dans ses conditions. Tous les abus de la liberté ne sont pas bons et ce n’est pas en attisant la haine que l’on fera reculer l’intolérance. Il n’ y a pas plus de liberté absolue dans le domaine de la presse que dans le domaine de la circulation routière ; l’interdiction de rouler à 200 à l’heure sur les routes est une condition de la liberté relative de tous.

Enfin je ne comprends pas votre argument qui consiste à dire que les juges seuls ont le droit de juger et d’avoir une opinion sur la question des abus de la liberté d’expression, comme si les juges avait la vérité révélée et que les citoyens n’avaient pas en s’en mêler. Curieuse de vision de la démocratie ! Ce qui ne vous empêche pas du reste de prendre position. Serait-ce que selon vous seule votre position est politiquement correcte et que seuls les juges ont le droit éventuel d’en exprimer une autre ?

Contrairement à ceux qui pensent que rien n'est pire que la la  souffrance physique et que la violence est nécessairement accompagnée et la conséquence d'une souffrance physique, je tiens à dire que cela est démenti par l'expérience humaine la plus générale: la souffrance physique, même extrême, peut être bien vécue, comme un honneur et non comme une violence, par exemple dans un combat à la loyale (boxe par exemple), qui respecte la dignité de l'adversaire. Elle n'est plus alors ressentie comme une violence mais comme une épreuve valorisante nécessaire. Comme le plaisir peut être mal vécu dès lors qu'il nous soumet à la dépendance dévalorisante d'un autre ou d'une drogue.

On peut accepter en effet de risquer sa vie pour une humiliation subie insupportable. On peut être tenté par le suicide, dès lors que l'on se sent, à tort ou à raison rejeté, méprisé et méprisable et que l'on méprise sa propre vie. On peut ressentir le grand malheur dans le sentiment de la perte de toute reconnaissance de soi (échec amoureux ou professionnel, voir aussi le cas du harcellement sexuel qui transforme le sujet victime en pur objet du désir d'un autre et qui est bien reconnu par le droit comme une violence criminelle)

L'amputation d'une partie du corps peut être une nécessité médicale et n'est plus alors ressentie comme une souffrance morale insupportable mais le devient lorsque cette amputation est le résultat d'une torture. Que la viol même s'il ne laisse aucune trace physique  peut-être ressentie comme une souffrance pire que le fait d'avoir été hystérectomié ou estropié à la suite d'une accident de la route.

Ainsi la qualité de la vie et son sens dépendent toujours de la relation positive ou non que l'on entretient avec soi et les autres. La souffrance physique devient insurmontable lorsqu'elle nous réduit à une impuissance toujours humiliante et qu'il vaut mieux parfois mourrir que de continuer à ne pas souffrir grace aux médicaments qui nous réduisent à l'état de légume sans espoir d'en sortir.

Par contre la souffrance physique peut être source de joie, dès lors qu'elle nous confère un statut positif (ex: la souffrance du sportif, de la femme qui accouche etc..)

Mourrir pour préserver et prendre le risque de souffrir physiquement pour préserver sa dignité, est-si difficile à comprendre?
La plupart de ceux qui affirment que rien n'est pire que la violence physique seraient-ils prêts à se coucher devant quelqu'un qui les insulte pour l'éviter?

Permettez moi d'en douter, toute l'histoire des hommes démontrent le contraire, à savoir que la violence physique est bien souvent la réponse à la violence morale pour qui croit à tort ou à raison qu'il ne dispose d'aucun autre moyen pour laver l'affront dont il souffre.
Il est donc juste de dire qu'il n'y a de violence physique dans les rapports humains que s'il y a violence morale, c'est à dire violation de la dignité et de l'intégrite psycologique d'une personne
Beau débat philosophique en perspective

Dans le débat à propos des caricatures de Mahomet, certains qui défendent la liberté absolue d’expression considère que ces caricatures ne sont pas violentes dès lors qu’elles n’impliquent aucune agression physique contre les musulmans ; c’est ne pas (vouloir) comprendre que la relation entre souffrance physique et violence morale est inhérente à toute expérience de la violence, et qu’il n’accepteraient pas eux-mêmes d’être victime d’une humiliation radicale (qui atteint l’individu dans le sens et la valeur qu’il donne à sa vie)


La liberté absolue est la violence sans limite

ll me paraît significatif que ceux qui défendent le droit absolu de caricaturer, au nom d’un prétendu droit à la liberté d’expression sans limite ni règle n’analyse jamais le contenu du dessin qui a fait scandale chez la grande majorité des musulmans, à savoir le « visage » de Mahomet représenté en terroriste, ni non plus le contexte politique danois dans lequel cette caricature fait sens pour les lecteurs du journal incriminé. D’où cette question : L’incitation à le haine religieuse, interdite aujourd’hui de même que l’anti-sémitisme et l’homophobie devrait-elle être aujourd’hui autorisée ? Faudrait-il changer le droit et supprimer toute les lois qui limitent la liberté d’expression publique ?

 
1) Sur le plan juridique, nous le savons, toutes les caricatures n’ont pas le même sens ; en particulier celles qui insultent globalement les croyants de telle ou telle religion en s’en prenant fallacieusement à ses symboles centraux doivent être distinguées par rapport à celles qui brocardent tel ou tel courant ou personnages réels disposant d’une autorité cléricale humaine discutable et discutée ; ainsi ce n’est pas la même chose de représenter publiquement (et un journal est une publication) le Christ en ivrogne en train de faire l’amour avec Marie-Madeleine que de montrer un pape en complice d’Hitler. Le pape n’est pas, à notre époque, un symbole unifiant et identifiant les chrétiens, voire les catholiques eux-mêmes. Nul n’ignore que certaines caricatures ou affiches ont été condamnées par la justice française pour des raisons d’ordre public libéral qu’elles soient négationnistes, anti-sémites, homophobes ou anti-chrétiennes (ex :la Cène représentée comme une scène érotique). Ainsi, selon le droit, la liberté d’expression ne peut et ne doit pas être confondue avec celle d’insulter sans discernement une religion en tant que telle et, à travers elle, l’ensemble des croyants qui y adhèrent, d’autant plus que tous les symboles religieux fondamentaux sont tous susceptibles d’interprétations opposées. Ceci ne doit pas nous interdire de mener une critique sans complaisance, mais respectueuse des personnes, des interprétations anti-démocratiques de ces symboles fondamentaux. Il faut donc distinguer une critique argumentée et une caricature violente dont le dessin peut susciter et/ou attiser la haine globale vis-à-vis d'un groupe humain pour motif religieux .

2) Sur le plan politique, le résultat de cette provocation est en effet totalement contraire à ce que nombre d’entre les défenseurs de la liberté d’expression en espèrent : tous les gouvernements démocratiques ont condamnés ces affiches et ont fait appel au sens de la responsabilité des journalistes et il est sûr, qu’à moins de vouloir la guerre contre plus d’un milliards de musulmans en les solidarisant avec les plus extrémistes d’entre eux ,’ils ne pouvaient pas faire autrement au regard des conséquences anti-démocratiques et anti-libérales qu’une attitude d’approbation et de soutien de cette provocation aurait générée. (ex : le gouvernement danois n’arrête pas, depuis, de se confondre en excuses au vue de la menace de boycott économique et du gel des relations diplomatiques dont leur pays est l’objet). Quant aux conséquences de cette provocation (explicite chez leurs auteurs, je le répète) dans les pays musulmans elle sont sans équivoque possible négatives ; dès lors qu’elles permettent cette instrumentalisation de la religion par des forces politiques les plus réactionnaires elles ont du pain béni pour leur stratégie de guerre des civilisation.. Il ne faut pas non plus oublier le fait que c’est la droite extrême qui risque chez nous d’en tirer bénéfice au risque d’aggraver des tensions entre musulmans et non-musulmans français pouvant prendre un caractère ethnique, pour ne pas dire raciste (il n’est que de lire certains commentaires sur ce bloque pour le montrer).À l’heure du développement d’une situation très compliquée au Moyen-Orient dans laquelle l’Europe joue une partie diplomatique de pacification très difficile (Iran, Palestine, Syrie etc..), celle-ci se serait bien passé d’une provocation guerrière aussi politiquement contre-performante, dès lors qu’elle affaiblit sérieusement sa crédibilité pacifique (à la différence de la politique US et cette différence est cruciale pour la paix).

3) Sur le plan philosophique la plupart des commentateurs favorables à la publication de cette provocation minimisent le rôle et l’importance de violence de la caricature (Mahomet= terroriste) et de l’offense qu’elle exprime, car ils méconnaissent ou édulcorent le fait qu’une violence morale peut être vécue comme pire qu’une violence physique et de plus générer les violences physiques et des troubles pour l’ordre public contre un ensemble d’humains définit par leur religion ; mais cette disproportion apparente entre les caricatures et les violences physiques (dont il ne faut pour l’instant exagérer la gravité, au vue par exemple de certaines violence sociales chez nous) que beaucoup soulignent ne relève que de notre point de vue subjectif et n’existe pas en soi ; car la violence est toujours vécue d’abord comme humiliation. Il est même possible de montrer que l’insulte est une violence et même l’essence de toute violence, car le malheur suprême est toujours la perte de toute dignité et d’estime de soi (au point parfois de désirer en mourir ou s’exposer au risque de la mort pour laver l’outrage) .Ainsi on peut avancer que la violence physique n’est vécue comme violence que parce qu’elle nie l’intégrité de la personne dans la relation moins physique que psychique (estime de soi) qu’elle entretient avec elle-même.

Il ne faut donc pas confondre liberté et licence ou laisser aller insultant et aveugle aux conséquences de ce que l’on dit ou fait ; c’est pourquoi un certain nombre de lois de tolérance existe qui, loin d’interdire la libre critique, l’oblige à prendre une forme raisonnable et respectueuse, la seule admissible dans un pays qui se veut démocratique.

Conclusion : Sur un plan juridique et philosophique (et la philosophie du droit fait partie du droit, même si -et cela est regrettable- elle n’est plus enseignée à l’Ecole Supérieure de la Magistrature) ) il n’ y a d’autre liberté absolue ou illimitée que celle de la violence extrême...Le droit a et doit avoir une double finalité non exclusive l’une de l’autre : la garantie des libertés essentielles et le soucis de réduire le risque de violence ; ne voir que le premier aspect et négliger le second, c’est tout à la fois menacer l’un et l’autre. La liberté sans limite, même d’expression, est nécessairement liberticide car violente.


De l'imbécilité politique de ces caricatures

1) Il me semble que les lois qui interdisent l’homophobie ou des propos antisémites, la haine raciale ou religieuse etc.. ne sont pas seulement des lois protégeant la vie privée, mais qui vise la protection de l’ordre public "libéral" en général.

2) La provocation imbécile que constitue ces caricatures n’améliore en rien une situation déjà très tendue entre les populations. C’est plutôt le contraire qui se produit et il faut être aveugle ou vouloir l’affrontement dont nul ne peut maîtriser les conséquences, ni même prévoir l’issue, pour ne pas percevoir que le danger islamiste sort renforcé de la situation ainsi créée. Si un baril de poudre traîne quelque part celui qui lance l’allumette est responsable au moins moralement, sinon juridiquement, de l’explosion qu’il provoque et je ne vois pas en quoi cette provo-action islamophobe renforce l’esprit laïque (si ce n’est dans le fantasme de certains) dans notre pays et ailleurs

3) Dans une certaine mesure, la riposte hystérique de la part des extrémistes islamistes dans certains pays musulmans, aussi détestable et condamnable soit-elle, était prévisible ainsi que la solidarité des musulmans vis-à-vis de cette attaque fausse (tous les musulmans ne sont pas terroristes) et injurieuse contre le fondement même de leur croyances (Mahomet) présenté comme criminel par la caricature en question et donc cette caricature (Mahomet=terroriste) va tout à fait à l’encontre de notre objectif stratégique, à savoir désolidariser la masse des musulmans par rapport aux obscurantistes islamistes. Objectif indispensable pour qui milite pour la démocratie chez nous et ailleurs

En politique, mais aussi dans le vie en général, une éthique qui évalue nos actes en fonction de leurs conséquences est indispensable ; c’est même une ardente obligation pour qui veut se conduire d’une manière responsable.

Il n’ y a donc pas plus de liberté absolue dans le domaine de la liberté d’expression que dans celui de la liberté d’action : il faut savoir limiter la liberté de faire et de dire n’importe quoi, surtout publiquement, pour réduire le risque de violence qui est toujours indissociablement morale et physique. Nul n’irait insulter quelqu’un qui ne lui aurait rien fait sans en subir les conséquences et c’est très exactement l’effet que peut produit une caricature qui assimile la religion musulmane dans son ensemble -et donc tous les musulmans- au terrorisme.

Une telle provocation, les islamistes en rêvaient, certains prétendus journalistes l’ont faite.

Je ne peux pas me sentir solidaire d’une expression insultante, qu’elle soit consciente ou non (ce n’est pas le problème), objectivement au service du renforcement parallèle (en miroir) de l’islasmisme anti-démocratique et de l’islamophobie haineuse. Je sais que ma position n’est pas « politiquement correcte », mais je considère que les journaux sont aussi des acteurs politiques et donc qu’ils ont des responsabilités particulières pour ne pas pousser les individus et les groupes à des comportements passionnels potentiellement violents. La démocratie exige un climat de dialogue pacifié. Qui détruit ce climat sert, qu’il le veuille ou non, les ennemis de la démocratie.

J’approuve tout à fait votre intervention, à laquelle il conviendrait d’ajouter l’analyse du contexte danois dans lequel cette affaire des caricatures a éclaté; ce que font deux articles de Libération et du Monde. Il semble bien que ces caricatures prennent un sens politique particulier dans le cadre d’une campagne xénophobe et islamophobe menée par la droite danoise plus ou moins extrême à laquelle je m’étonne comme vous qu’un journal comme Libération (hormis et malgré l’article cité ci-dessus) fasse écho au nom du soi-disant principe sacré de la liberté absolue d’expression.

Comme quoi, dés lors que l’on se réclame d’un absolu quelconque qui n’existe que dans le fantasme, on se met en position de jouer le rôle peu enviable de l’idiot utile. Verra-t-on bientôt Libération publier des caricatures anti-sémites ou anti-arabes du journal Minute condamnées en justice?

Les islamistes terroristes et anti-démocrates tirent, c’est évident, des bénéfices immédiats de l’islamophobie; ce dont ils rêvaient, les islamophobes l’ont fait; il est malheureux qu’ils soient aidés par ceux qui prétendent défendre la liberté d’expression sans limite et le droit à l’insulte contre la religion musulmane.

Touit dépend de la forme insultante ou non de cette parole ou dessin; une caricature qui assimile tous les musulmans aux terroristes islamiques est fausse et donc injurieuse; de plus elle fait nécessairement le jeu de ces derniers.

Critiquer n’est pas insulter les gens que l’on critique, je suppose que vous-même (et je le souhaite pour vous et votre entourage) vous savez faire la différence...Alors mettez-vous à la place d’un musulman que l’on traite de terroriste (à travers un symbole de sa foi) sans aucune raison de le faire..L’islamisme terroriste et anti-démocratique se nourrit de l’islamophobie insultante

Enfin, dans cette affaire il faut savoir dans quel climat xénophobe danois ces caricatures ont été publiées. Il n’est pas question de cautionner les manifestations des islamistes et autres régimes anti-démocratiques du Moyen-Orient et d’ailleurs, c’est pourquoi il est totalement absurde de traiter avec un tel mépris la religion musulmane dans son ensemble, en la caricaturant comme intrinsèquement violente.

Comme le montre les nombreuses vociférations clairement islamophobes de certains commentateurs sur ce forum, une quelconque solidarité avec une agression que même ceux qui l’ont publiée (par solidarité dévoyée avec un principe de la totale liberté d’expression qu’il ne reconnaissent pas sur d’autres sujets) juge idiote et de mauvais goût (Libération), sert la soupe aux extrémistes nationalistes de la droite extrême et aux islamistes les plus violents.

Le résultat politique de cette campagne islamophobe, relayée par celle des prétendus défenseurs de la liberté d’expression la plus irresponsable est, en effet, particulièrement brillant : Le gouvernement danois, après avoir refusé, avant que cette affaire n’éclate, de recevoir les représentants de l’islam danois modéré pour éviter qu’elle ne dégénère, n’arrête pas d’aller à Canossa (jusqu’à rendre publiquement visite, en forme de demande de pardon, à Monsieur Bourbakheur pour lui demandre d’intervenir ) pour le sortir d’un mauvais pas économiquement (le Boycott) et politiquement ( le gel de toute relation diplomatique) catastrophique. Et tout le monde voit qu’il ne peut pas faire autrement ; pas plus que les autres gouvernants des pays démocratiques, s’ils veut éviter de solidariser la majorité des musulmans avec les islamistes terroristes, dès lors que personne, y compris chez les brailleurs islmophobes, n’est prêt à faire la guerre à plus d’un milliard de musulmans. On le voit bien en particulier à l’attitude des populations, y compris aux USA, vis-à-vis de la guerre en Irak...

Un telle provocation ne peut, dans ces conditions, que donner du grain à moudre à ceux que l’on prétend combattre. La forfanterie impuissante et les rodomantades haineuses des imbéciles irresponsables n’ont jamais fait bon ménage avec l’efficacité politique. Une provocation dont on ne peut maîtriser les effets, dès lors qu’elle nous place en position de faiblesse dans un jeu diplomatique américano-européen très compliqué (Iran, Palestine, Syrie, Liban etc) ne sert à l’évidence ni l’Europe, ni la paix, ni la démocratie dans le monde.


La laïcité n'est pas une nouvelle religion
Il convient de remarquer

1) qu’il est faux d’affirmer que la liberté d’expression est sans limite (absolument souveraine); car la loi réprime toute incitation publique à la haine religieuse et raciale et aux injures qui portent atteintes à la dignité de personnes.

2) qu’il est fallacieux de prétendre que tous les musulmans à travers leur prophète sont des terroristes; ce que proclame ouvertement, quoiqu’en dit aujourd’hui son auteur, la caricature qui montre le prophète avec une bombe sur la tête; Si vous voulez examiner les choses concrètement, comme vous l’affirmez, faites nous une analyse sémiologique de ces caricatures et dites nous ce que vous y voyez. Si vous y voyez un autre sens qu’une insulte à tous les muslmans au travers du symbole fondamental de leur religion et/ou un sens respecteux des musulmans dans leur ensemble, je prétends que votre point de vue est au mieux subjectif, au pire de mauvaise foi.

3) qu’il est absurde de confondre le droit de critique argumenté avec le droit à la caricature insultante non argumentée et, qui plus est, adressée sans discernement à tous les musulmans.

4) qu’il ne suffit pas de dire que l’émotion suscitée par ces caricatures est instrumentalisée par les ennemis des libertés et des droits de l’homme; il faut ajouter que, si cette instrumentalisation est efficace, c’est que ces caricatures sont un magnifique cadeau qu’on leur a fait.

Autrement dit en défendant ce prétendu droit à l’insulte dans une période très difficile sur le plan diplomatique pour l’Europe, laquelle se présente comme médiatrice de la paix en Iran, Palestine, Syrie etc.., vous ne faites qu’attiser les rancoeurs dont les terroristes font leur miel... ce qu’on très bien compris nos gouvernants, les responsables poltiques européens toutes tendances confondues, les journaux anglo-saxons pourtant peu suspects de sympathie avec les islamistes et d’anti-libéralisme.

À ce point d’aveuglement, on peut se dire qu’il n’ y a pas de pire danger pour nos démocraties laïques que l’anti-religion obtuse et l’irresponsabilité de certains qui, tout en se prétendant laïques, veulent faire du combat pour la laïcité une nouvelle guerre de religion.



Droit et liberté
Si notre droit reconnaît un certain de nombre de limites à la liberté d'expression, c'est en vertu d'une principe de réciprocité positif très rationnel: nul ne peut impunément faire usage de sa liberté pour agresser de son mépris et humilier publiquement d'autres hommes qui globalement ne sont coupables de rien, sauf à confondre encore une fois (argument que vous rejetez sans explication) terroristes islamistes et musulmans. En effet assimiler le prophète à un terroriste c'est diffamer tout musulman qui n'est pas terroriste. Si on suit votre propos sur l'absolue liberté de publier des propos offensants , pourquoi en exclure la diffamation et l'appel à la haine contre un groupe qui n'est en tant que tel coupable de rien? Il y a violence dès lors qu'un musulman est objectivement considéré comme un terroriste dangereux sans avoir rien dit ni fait pour "mériter" un telle agression.

Le droit est toujours à la croisée d'exigences très souvent contradictoires entre elles et on ne peut donc affirmer aucun de ses principe comme ayant une valeur absolue (inconditionnelle); il n'est qu'à relire la déclaration des droits de l'homme dans son article premier sur l'égalité pour s'en convaincre ; du reste aucun philosophe de la liberté n' a jamais prétendu que la liberté devait s'exonérer de toute responsabilité; bien au contraire la liberté nous rend d'autant plus responsables des conséquences de nos actes ou propos vis-à-vis des autres et je le redis de l'éventuel climat de violence qu'entraine forcément un sentiment justifié (voir plus haut) d'humiliation provoqué par une pure provocation insultante.

Toute religion est susceptible d'évoluer de l'intérieur dans le cadre d'une relation de dialogue critique avec l'extérieur; c'est le cas du christianisme chez nous par rapport à la pensée démocratique ; il y a un siècle le droit au divorce, voire à l'avortement, aurait suscité des réactions d'une extrème violence de la part des catholiques les plus croyants, mais ce n'est en insultant en permanence leur christianisme que la tolérance est devenue une valeur reconnue par eux. La violence aveugle (en cela qu'elle met tous les individus sans distinction dans le même sac au nom d'une prétendue croyance commune consédérée comme intrinsèquement violente) dans ce domaine ne peut qu'engendrer dev représailles et une surenchère croissante dans la riposte violence et l'on sait déjà qui en profite.

Calmer le jeu peut donc être un devoir politique pour qui veut raison garder et éviter le cycle infernal et liberticide de la violence: le fait que vous ayez cru que je m'en prenais à vos propos et non aux caricatures manifeste bien à quel niveau la passion idéologique peut perturber, chez un esprit aussi éclairé que le vôtre, le jugement critique et produire les amalgames les plus insensés

Enfin un croyance religieuse n'est pas une simple opinion mais un engagement de toute l'existence ( en particulier face à la mort) indissociable d'un lien social identitaire qui valorise les individus qui y adhèrent. On ne peut insulter le fondement de leur croyance (mais on peut, en choisissant ses termes montrer en quoi celui-ci est douteux pour qui raisonne) sans les insulter eux-mêmes (cf Hume); on ne peut que tenter par la pratique de montrer que la tolérance (que vous écartez un peu vite) est nécessaire au dialogue qui permet chacun de se redéfinir d'une manière plus autonome. Ce genre de provocation provoque non l'autonomie citoyenne mais le renforcement pulsionnel du lien fusionnel. elle est donc anti-libérale dans son résultat; or on juge un arbre à ses fruits

Retour sur la laïcité bien comprise

Nos valeurs laiques reposent sur la tolérance et le débat critique respectueux des personnes et de leur conviction, sans céder à la surenchère insultante et aux amalgames (musulmans = prophète= terroristes) que certains des commentateurs ici et ailleurs se font un plaisir de répandre sans avoir conscience qu’ils font exactement ce qu’ils reprochent aux islamistes intégristes.

Leurs valeurs réelles par la forme qu’ils donnent à leur défense est plus proche de celles de leurs adversaires que des valeurs libérales et démocratiques qu’ils prétendent incarner : il pratiquent en vérité la solidarité communautariste haineuse des autres sans chercher à établir les conditions d’un dialogue critique avec qui ne croient pas comme eux. Il ne servent certainement pas leur cause affichée, car il le font d’une manière trop arrogante pour être crédible et efficace. Une caricature qui assimile tous les musulmans à un terroriste est une insulte de la grande majorité des musulmans qui pratiquent le tolérance. Pas une critique, une déclaration générale et sans discrimination d’hostilité. Rien d’autre.

Après cela ils s’étonnent des réactions et de l’instrumentalisation politico-religieuse qui en est faite par toutes les forces anti-démocratiques islamistes et islamophobes.

Décidemment certains ne veulent pas comprendre ce qui fait la supériorité de nos valeurs : leur universalité ; ce qui nous impose non une liberté d’expression absolue qui n’a jamais, ni en droit ni en fait, existé sinon dans leur fantasme, mais une expression rationnelle et argumentée des désaccords.

1) La laïcité n’est pas le refus des religions, mais le refus de voir la religion accaparer le pouvoir politique
2) Or ce refus a une contre-partie inscrite dans la loi de 1905, à savoir celle qui oblige l’état laïque à garantir le respect de toutes les croyances religieuses (et anti-religieuses) ainsi que liberté de culte. ce qui implique nécessairement d’interdire l’appel inconsidéré à la haine contre une religion dans son ensemble qui mettrait en cause son droit à être respectée; ce qui ne veut pas dire son droit à ne pas être critiquée pour ce qu’on dit, pense et fait en son nom et qui contrevient aux principes fondamentaux de la démocratie libérale. Et si vous ne croyez à ma volonté de lutter contre la croyance religieuse et ses effets avec un discours non de haine mais fondé sur le dialogue argumenté faites un tour sur mon site L’illusion religieuse

  Ceci signifie que pour être efficace et conséquente la lutte contre les forces anti-laïques ne doit pas emprunter les procédés d’amalgames et d’exagération de ses adversaires, sinon cela rend possible l’instrumentalisation par ceux-ci de humiliation subie.
Dans ma position il n’ y aucune contradiction: la lutte résolue et efficace contre l’islamisme anti-laïque exige de ne pas confondre la religion musulmane dans son ensemble, donc la totalité des musulmans, et le terrorisme.


Sociabilité, religion et laïcité

Toute société pour se maintenir dans un état relativement stable a besoin de produire les conditions d’une identification des individus aux autres membres du groupe et ce d’autant plus qu’elle se sent menacée de l’intérieur par des forces antagonistes ; c’est alors l’ union sacrée contre les ennemis intérieurs et extérieurs. Mais cette union sacrée comporte un risque, celle de mettre en péril la liberté individuelle dont nous nous réclamons. Comment penser une telle contradiction ? Est-il possible de la résoudre ?
Cette identification spontanée aux autres dans toute société est toujours nécessairement valorisée et valorisante, car, c’est en cela qu’elle offre aux individus une protection suffisante contre la menace dépressive toujours présente de la perte de soi (déréliction), du mépris et de l’angoisse de la mort et peut répondre fantasmatiquement au désir universel de la reconnaissance de soi, y compris jusqu’au sacrifice valorisant du soi biologique et égocentrique en faveur du groupe ; Elle peut emprunter la forme religieuse ou nationale(iste), voire raciste particulariste qui n’en est qu’une variante sécularisée ou bien se référer à des valeurs qui sont proclamées universelles, c’est à dire valant pour tous, ; ce qui est la cas des sociétés occidentales aujourd’hui.
Mais le racisme ou la xénophobie sur fond de ces valeurs communes, y compris celles qui se présentent rationnellement comme universelles, corrompent nécessairement les réactions spontanées de chacun dans le sens du rejet de la différence de l’autre. Cela est vrai vis-à-vis de qui parle une langue que l’on ne comprend pas ou se livre à des rituels symboliques étranges car étrangers, donc inquiétants en cela qu’ils menacent le sentiment valorisant d’être protégé moralement par un groupe uni et sans faille dans l’expression d’une identité spontanément valorisante.

Ainsi La seule manière de desserrer cet étau, véritable glue sociale, qu’est cette identification valorisante au groupe et le rejet de la différence qu’elle provoque (la caricature comme provocation identitaire) est de refuser de se dissoudre dans un groupe plus ou moins fusionnel qui génère une solidarité automatique (non choisie) pour s’affirmer capable (et donc fier) de penser et d’agir par soi-même dans le respect des autres, respect qui est aussi la condition d’une authentique autonomie individuelle. Cet effort implique que l’on sache traduire les comportements et les croyances des autres en une langue qui nous soit compréhensible , tout en combattant d’abord en soi et ensuite dans la société les idées, les comportements et surtout les émotions qui interdisent cet effort pour se dégager du racisme spontané et la xénophobie réconfortante qu’engendre l’identification aux valeurs de son groupe.

Or si dans nos sociétés le racisme est dévalorisé au nom d’un humanisme universel et c’est tant mieux, il n’est pas vaincu dans la dimension profonde de notre identification aux autres ; c’est pourquoi il peut réapparaître lors d’un conflit en empruntant le masque de ces mêmes valeurs, mais en en faisant un usage xénophobe. C’est très exactement , me semble-t-il, ce qui se produit lorsque, au nom de la valeur universelle de la liberté d’ expression, on s’autorise à insulter ou à offenser les croyances des autres, sans chercher à les comprendre, ni à savoir si ces autres sont ou non des criminels liberticides assimilables à des terroristes qu’il est tout à fait nécessaire cde combattre par tous les moyens idéologiques politiques, juridiques et militaires dont nous disposons. Ce dernier combat suppose donc que l’on s’oblige à dissocier en permanence les comportements criminels avérés et ceux qui s’y livrent (ex :les terroristes) des croyants d’une religion dans son ensemble avec qui il convient de dialoguer en les respectant, pour justement qu’ils deviennent, en eux-mêmes, capables de cet effort qu’exige les valeurs universelles dont on se réclame à bon droit, non seulement pour soi, mais tout autant pour les autres. On est alors aux antipodes d’une prétendue liberté sauvage, au fond liberticide, mais au plus près d’une liberté régulée, à savoir respectueuse de celle des autres et de la notion universelle de droit de l’homme qui, en aucun cas, ne peut signifier le droit à insulter autrui pour se défouler ou se faire plaisir dans la réaffirmation de notre appartenance collective..

Mais il convient de le savoir et de la faire savoir, cette affirmation du primat des droits de l’homme est contraire à toute conception communautariste fusionnelle de la société ; elle exige que l’on accepte (voire que l’on milite pour) une société libérale dans laquelle les droits de l’individu, autonome juridiquement et politiquement, prime sur la solidarité automatique au groupe et dans laquelle les relations entre les individus sont nécessairement contractuelles et révisables ; c’est à dire mobiles. La question est alors de savoir si nous sommes prépares à affronter les risque d’une telle autonomie et l’instabilité de la solidarité qu’elle implique nécessairement.

La laïcité n'est pas anti-religieuse

La laïcité est détournée dans sa lettre et son esprit lorsque l’on prétend enfermer la religion dans la sphère purement privée, comme si le culte public devait être interdit et comme si les religions ne devaient pas être prises en compte en tant que phénomène social. Cette exclusion de la religion hors de la vie sociale est totalement contraire à la loi de 1905 qui affirme en effet que l’état ne soutient aucune religion (ou philosophie anti-religieuse), mais affirme en un même mouvement que l’état doit garantir la liberté religieuse et de culte, laquelle implique aussi la possibilité de son expression publique. Il existe du reste un ministère des cultes qui a la charge de veiller au respect de cette liberté.

Ce qui est affirmé par la loi sur la laïcité c’est la séparation des religions non de la vie publique (au sens hégélien de société civile), mais de la vie politique qui ne doit pas être soumise à l’autorité de quelque religion que ce soit. En cela si la société politique doit être athée (a -privatif- theos -Dieu-= sans Dieu), il n’est pas exigible que la vie publique le soit dans tous ses aspects non politiques.

Cependant cette reconnaissance de la légitimité des religions dans le vie civile a pour contrepartie la liberté des athées de critiquer les religions, voire ce qu’ils peuvent considérer comme l’illusion religieuse dans son ensemble (ce qui est mon cas), liberté qu’il ne faut pas confondre avec un quelconque droit à l’offense, même si celui-ci a pu jouer un rôle positif en une période antérieure de notre histoire alors que le pouvoir politique était peu ou prou théocratique et antidémocratique (ex: Voltaire). Or nous vivons aujourd’hui dans un état laïc très différent de la monarchie absolue de droit divin dans lequel le droit à l’offense d’une religion ne peut être admis comme légitime, dès lors que ce prétendu droit met en cause l’interdiction légale de l’incitation à la haine religieuse, interdiction qui est elle-même laïque au vrai sens du mot..

Si la société laïque dans son organisation politique d’ensemble est athée, les religions ne sont pas pour autant hors de la société, pas plus que l’athéisme: il est temps de définir des règles du jeu pour faire que le dialogue critique rationnel soit possible entre tous.


Comment lutter contre les menaces islamistes et anti-laïques?

La réponse est simple: toute activité, voire tout propos, qui contreviendraient aux fondements de la démocratie individualiste doivent être punis par le droit, sans aucune concession vi-à-vis d’un quelconque prétendu droit communautaire. Il ne faut en aucun cas tolérer l’intolérance et le déni des droits de l’homme (et de la femme!) et du citoyen.

Mais Il est de toute première importance de comprendre et de faire comprendre que ce qui ne tombe pas sous le coup du droit républicain relève de la liberté, y compris la liberté de culte et d’exprimer publiquement sa foi, dans le mesure où elle ne prétend pas s’imposer au mépris du droit. Ce qui implique l’entière liberté de critiquer les contenus de la foi qui pourraient menacer le droit républicain et la laïcité (séparation de la religion et de l’état).

C’est pour cela qu’il faut distinguer le droit de critique de celui d’agresser sans discernement les personnes qui croient, sans qu’elles soient, dans leur comportements ou propos, sanctionnables par le droit; ce que ne faisaient pas à mon sens les caricatures de Mohammed..(Mohammed= terroriste=musulmans)

C’est pourquoi cette publication a été, selon mon anlyse, une très grave erreur politique qui nourrit, comme on le voit sur notre forum, l’islamophobie (incitation à la haine d’une religion "en tant que telle" et de ses croyants) et la montée en puissance réciproque (en miroir) de l’extrémisme islamiste (et non pas islamique) anti-démocratique, voire terroriste. Les conséquences de cette publication, au nom d’une prétendue liberté absolue c’est à dire nécessairement irresponsable, démontre, me semble-t-il, sa nocivité. C’est en effet aux citoyens d’en débattre et à la justice de trancher.

Nul n’a intérêt à l’autoréalisation de la prédiction concernant la "guerre" (et non pas le "choc" qui tout autre chose) "des civilisations". Ni nous, ni l’immense majorité des musulmans, car un telle guerre, ils ne peuvent, à terme, que la perdre chez eux et n’ont aucune chance de la gagner chez nous. Aucune religion ne peut plus prendre, chez nous, le pouvoir de l’état et moins encore la religion musulmane qui n’a même pas une église pour ce faire. Le pouvoir des religions ne peut être, au mieux que d’influence (de plus en plus faible et de moins en moins reconnu comme légitime) et au pire de nuisance, qu’il convient de combattre intelligemment.

La démocratie exige pour être défendue dans ses principes de ne pas, contrairement à ce que fait le gouvernement US à Guatanamo, utiliser la terreur aveugle contre la terreur aveugle et de refuser d’opposer l’islamophobie terrorisante aux islamistes terroriste en un jeu pervers dont ceux-ci ne peuvent, à court terme, que profiter pour mobiliser davantage au service de leurs objectifs de violence, comme on le voit tous les jours

Le 04/03/06 sur Agoravox


Droit de critique et délit de blasphème

Il convient à mon sens de distinguer l’insulte, comme appel à la haine religieuse, et le droit à la critique argumentée contre des dogmes, idées ou comportements religieux ou non (voire anti-religieux).

Un blasphème n’a à l’évidence pas de sens dans une démocratie pluraliste et anti-théocratique (ce qui est un pléonasme) et je doute que cette proposition confuse est force de loi un jour. Mais cela ne doit pas nous masquer un danger récurrent: celui de monter les croyants ou non croyants les uns contre les autres, jusqu’à une guerre civile avouée ou masquée. Ce qui a un sens donc c’est le délit d’insulte aveugle et indifférencié contre tel ou tel groupe religieux dans son ensemble, qu’il faut aussi distinguer de l’église, imam ou dignitaire religieux (pape compris) , comme machine de pouvoir, jouant un rôle déterminé que l’on a droit de critiquer.

Or détourner dans un sens négatif un symbole religieux qui n’est en rien un dogme, car tout symbole, au contraire d’une dogme, est indéfiniment réinterprétable, peut atteindre sans discernement tous les croyants et mobiliser les autres contre eux, en tant que croyants, est très dangereux pour la paix civile, comme on l’a vu dans l’histoire. C’est alors que l’on peut parler d’incitation à la haine religieuse, ce qui n’a pas grand chose à voir avec le droit de critique: critiquer ne veut pas dire mépriser des symboles religieux mais discuter, voire contester des idées, y compris et surtout des dogmes, et comportements avérés par des arguments précisément ciblés. Dans ces conditions une critique peut être respectueuse des personnes, sinon de leurs idées et comportements.

Toute cette querelle confuse vient de fait que l’on confond critique et insulte d’une part et symbole et dogme d’autre part. Le droit au blasphème n’a aucun sens chez nous, pas plus que le devoir de ne pas blasphémer, le droit de ne pas insulter aveuglément et publiquement sur fond de détournement des symboles est par contre une condition du "vivre avec" pacifiquement, c’est à dire de l’ordre public.

Mais j’ai conscience que ce genre de clarification est difficile à être persuasive, sinon pour emporter la conviction (au sens de convaincre), quand les passions collectives l’emportent sur la raison, à savoir le désir de la guerre sur celui de la paix.
le 21/03/06 sur
Agoravox


Christianisme, Islam et paix.


Le moins que l’on puisse dire c’est que le message chrétien a été au cours des siècles sujet à des interprétations qui ont été à l’opposé de l’amour dont on parle souvent; dans nombre de textes canoniques il est non seulement parfaitement légitime de tuer par amour les hérétiques et autres mécréants en référence à l’évangile de Mathieu ("j’ai apporté au monde le glaive et non la paix"), pour ne rien dire de l’apocalypse selon l’évangile de Jean; mais la guerre voire la tuerie était tout à fait nécessaire pour le triomphe de la vraie foi et de son incarnation mondaine et sacrée, l’église catholique; Lisons aussi quelques pairs de l’églises tel Saint-Augustin, voire déjà St Paul, sans oublier une masse de conciles et d’encycliques au propos haineux à propos des hérétiques et des juifs désignés comme peuple déicide.

On peut dire que c’est de l’histoire ancienne, peut-être et heureusement en Europe (et encore, voir l’Irlande), mais malheureusement pas nécessairement ailleurs (certains chrétiens fondamentalistes américains visent un nouvel apocalysme, à commencer au Moyen-Orient) et que c’est une trahison du message évnagélique.

Mais je répondrais que le christianisme est indissociable de ses avatars historiques, car  je ne crois en rien que le christianisme se réduise aux affirmations du concile Vatican 2.

Maintenant  on pourrait argumenter en disant que, du point de vue des évangiles, le chistianisme à toujours et partout été un facteur de paix dans le monde et que tous les papes jusqu’à Léon XIII (au moins) ont été des traitres à la vraie foi chrétienne etc..Mais, je ne crois pas à la notion de vérité religieuse et encore moins donc à celle d’une seule religion ou interprétation vraie d’une religion. Je considère plutôt avec d’excellentes preuves historiques (et pour moi il n’y en a pas d’autres sur le plan des faits) -et cela vaut aussi pour l’Islam comme pour le christianisme- que chaque religion est toujours plurielle et evolutive, car toute culture est historique et qu’il n’existe, selon moi aucune vérité a-historique prétendument éternelle. L’irreligion, voire l’athéisme, peuvent naître dans n’importe quel contexte religieux, dès lors que les conditions économiques et sociales s’y prétent.

Du reste j’interprète l’intégrisme islamiste (et non pas islamique) comme un signe de faiblesse réactionnel et pour cette raison acculé au terrorisme face à une évolution, au sein même des cultures d’origine musulmanes, vers la modernité qui remet en question la religion traditionnelle autoritaire de moins en moins en phase, c’est le moins que l’on puisse dire, avec le monde en voie de mondialisation idéologique et économique (ce qui ne veut pas dire uniforme) dans lequel toutes les prétendues vérités religieuses et morales se relativisent nécessairement.

Le terrorisme sacrificiel et suicidaire n’est autre chose que l’arme des perdants. Ce qui ne veut dire qu’il ne faut pas le combattre idéologiquement et militairement mais qu’il ne convient pas de considérer tous les musulmans comme des ennemis "religieux". Combattre les intégristes, si nous voulons gagner à moindre frais, ce n’est pas mener une nouvelle guerre de religon contre tous les musulmans; mais au contraire se garder comme de la peste de cette identification précisément religieuse.
le 30/04/06


Proposition fausse de définition
"L’islamophobie est la critique de l’Islam "

Pas du tout: une phobie est une peur haineuse, aveugle et irrationnelle , pas une critique raisonnable, discursive, précisément ciblée et respectueuse de qui on s’adresse!

Le nazisme n’est en rien une critique de la religion juive, mais l’expression de la haine phobique des juifs en général, religieux ou non, comme l’isamophobie est l’expression de la haine des croyants musulmans en général, intégristes ou non.


Croyance et tolérance

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