Démocratie et homoparentalité,
Dialogue avec monsieur Pascal Jacob (en rouge), professeur de philosophie et Sylvain Reboul (en vert) à propos de  textes (en noir)  publiés par Sylvain Reboul




La victoire du Hamas n'est pas celle de la démocratie!


Il ne faut pas réduire la démocratie à une simple procédure électorale, ni
croire que celle-ci puisse suffire à entraîner, comme par magie, un
changement démocratique de et dans la société.

Encore faut-il qu’ un certain nombre de principes d’organisation de la
société soient reconnus et garantis par la loi, à savoir:

la reconnaissance des droits égaux entre tous (hommes et femmes); la
question du statut des femmes étant le meilleur marqueur du fonctionnement
de la société démocratique qui soit.


Voici un principe qu’il faudrait justifier, car les grecs qui ont inventé la
démocratie ne connaissaient pas une telle égalité. Je serais d’ailleurs
curieux de savoir sur quelle évidence rationnelle peut bien reposer, pour
vous, « la nécessité de droits égaux entre tous ».

Je considère en effet qu'Athènes n'était pas une démocratie au sens moderne, mais une oligarchie esclavagiste (Il faut ajouter que Platon était un adversaire radical de la démocratie) . Les droits égaux sont nécessaires au maintien de la paix civile dans une société qui ne reconnaît plus l'inégalité entre les individus comme naturelle (native) ; mais comme produite par le hasard et des déterminations sociales sur lesquelles il est possible d'agir pour faire progresser la société. L'égalité des droits et des chances ne signifie pas l'égalité sociale mais l'accès à tous à la compétition sociale ainsi que la mobilité des conditions (anti-aristocratisme) . Si la démocratie peut fonctionner c'est sur la base du suffrage universel, ce qui implique que nul ne soit a priori exclu du droit politique égalitaire de décider de la loi générale qui détermine les même droits et les mêmes devoirs pour tous. Un droit universel et donc égalitaire est même pour Kant une condition de l'état rationnel qu'est non seulement la démocratie mais tout régime républicain (res publica ou chose publique qui appartient à tous pour tous) pour la bonne raison qu'il considère comme contradictoire que l'on se  reconnaisse des droits que l'on refuse à autrui; ce qui ne peut pas ne pas provoquer de conflit non seulement entre les  individus mais aussi au sein même de chacun d'entre eux , dàs lors qu'il exige que les autres respecte des droits qu'il considère comme universellement rerspectable alors qu'il les leur refuse.
Je souscris parfaitement à cela, mais est-ce pour vous un axiome indémontrable que tous les hommes sont égaux (en droits, je suppose), et d’où le tenons-nous ? (Nous sommes non dans la démonstration, mais dans la régulation pratique à effet expérimentaux)

Les libertés individuelles fondamentales: économiques, politiques et de
penser.
Ce qui implique la reconnaissance pleine et entière de la laïcité et de la
séparation entre la religion et la politique .


Au risque de vous choquer, je
crois qu’il n’y a là aucun rapport avec la laïcité, et même que la manière
dont vous la considérez serait plutôt un obstacle. Car c’est dans la
religion judéochrétienne qu’est affirmée la première fois l’égalité de
l’homme et de la femme, même si cet enseignement a peut-être mis 4000 ans à
s’imposer. Si vous gommez cette racine, alors cette égalité repose sur un
volontarisme tout à fait arbitraire.

Le tradition chrétienne sur la question  de l'égalité des droits est moins claire que vous ne le dites: elle vaut pour le ciel, mais pas nécessairement sur terre. Saint Paul n'hésite pas à affirmer que sur terre tout pouvoir (inégaliraire)...
Vous ne pouvez pas exiger l’égalité dans la Cité et prétendre en même temps que le pouvoir est par nature inégalitaire, car il n’y a pas de Cité sans l’exercice d’un pouvoir. (Il faut distinguer le pouvoir dans sa fonction exécutive, en effet inégalitaire, et sa finalité universelle pour ne pas être despotique et républicain qui elle implique l’égalité non du pouvoir mais des droits fondamentaux que la pouvoir exécutif doit servir) vient de Dieu et qu'il est donc non seulement vain mais une faute (un péché contre Dieu) ....de refuser de se soumettre aux pouvoirs terrestres quels qu'ils soient. Ainsi Saint Paul n'admet pas que la femme ne soit pas soumise à l'homme (ce qui est aussi lié au mythe de péché de chair qui, dans l'ancien testament, advient par Eve  présentée comme la tentatrice et la séductrice Cela est erroné, la soumission dont parle saint Paul n’est pas une soumission servile, mais désigne le fait de recevoir l’amour de son mari, comme l’indique le texte (cet amour n'est pas égalitaire, car il est dit que le femme doit obeir à son mari sans restriction et non le mari à sa femme), de plus sa position à propos de l'esclavagisme est -c'est le moins que l'on puisse dire- peu contestataire... Peut-être, mais c’est la première contestation, et elle vient du christianisme, vous ne pouvez pas lui retirer cela. Si saint Paul avait vécu au temps de notre laïcité, on lui aurait dit de se mêler de ses affaires !. (Peut-être mais ce n'est pas le problème, du reste sans réponse)... Par la suite l'esclavagisme des amérindiens a été condamné par l'église qui voulait évangéliser ces derniers, mais en ce qui concerne  les noirs, il a fallu du temps pour qu'elle admette qu'ils étaient simplement humains vous avez des documents là-dessus, concernant cette attitude de l’Eglise catholique ? (la controverse de Valadolide) et donc qu'ils avaient les mêmes droits fondamentaux que les blancs. Je vous  rappelle que les neo-calvinistes et les catholiques du sud des Etats-Unis ont longtemps justifié l'esclavage au nom de l'ancien testament (qui ne le condamne pas) et de Saint-Paul. Mais il faut reconnaître qu'aujourd'hui l'église interprète le message du Christ dans un sens égalitariste et qu'elle admet comme conforme aux principe du christianisme les  principes de la démocratique et, dans une moindre mesure, de la laïcité. Le combat politique contre la monarchie théocratique qui été la doctrine officielle de l'église catholique jusqu'au début du XXème siècle a donc sur ce point remporté une très grande victoire. et je m'en félicite.
Dernier point sur ce point: Selon moi la christianisme et sa doctrine sont toujours a examiner dans leur histoire et non du point de vue d'un "sens éternel" qui n'existe que pour le croyant.
C’est votre droit, comme croyant non chrétien

Pour le moment la victoire du Hamas n’est donc pas plus une victoire de la
démocratie que la victoire de Hitler en 33. La majorité d’une population
peut toujours devenir une tyrannie majoritaire dès lors que les principes
susnommés ne sont pas reconnus...


Vous avez été plutôt discret sur ces principes ! Le régime d’Hitler était
tout à fait laïc, et ne contestait pas à ma connaissance l’égalité entre
l’homme et la femme. En revanche, je note que ce régime païen s’est trouvé
incapable de penser une égalité entre les hommes. La nature biologique ne
nous enseigne-t-elle pas l’infériorité du plus faible ? Par quel miracle et
sur quelle base rationnelle pouvez-vous donc affirmer que le plus faible
possède le même droit au respect que le plus fort ?

Si le régime de Hitler se prétendait laïc, il usait et abusait de phraséologie religieuse et invoquait en permanence la mission divine du peuple (Volk) allemand; Hitler voulait simplement fonder une nouvelle religion politique raciale en reprenant le côté cultuel et la pompe de l'église catholique dont il admirait l'efficacité propagandiste au contraire des  luthériens qu'il méprisait pour être trop libéraux.. Il voulait une société dirigée par une église disposant du monopole idéologique dont il était le chef incontestable. Mais ce qui est plus important encore c'est que le programme d'Hitler était clairement depuis le début contre l'égalité des droits humains et contre la démocratie. La question du fort et de faible , n' a rien d'une distinction valant absolument (métaphysiquement) car nul disait déjà Rousseau après Hobbes suffisamment fort pour être définitivement le plus fort: ce dernier peut-être malade ou dormir et devenir de ce fait même la proie du soi-disant plus faible. Le pouvoir de donner la mort est égal entre tous les hommes franchement je ne crois pas, le plus fort possède davantage ce pouvoir tant qu’il est plus fort.(justement là est le problème) . et c'est ce pouvoir qui selon moi fonde le droit égal à la vie et aux règles qui en garantissent la possibilité dans violence généralisée et auto-destructrice. La biologie ne nous enseigne rien la dessus car la théorie de l'évolution concerne des individus mutants donnant jour à des espèces différentes et non des races à l'intérieur d'une espèce dont la définition en ce qui concerne l' espèce humaine est contestée par la biologie, si tant est que la nation de race  ait un sens biologique autre que pour définir un résultat génétiquement homogène qui résulte d'une sélection  et d' un élevage eugénique et  systématique humains; ce qui n'est donc en aucun cas un  processus naturel...là je n’ai pas bien compris où vous vouliez en venir…(Je veux dire que le racisme est toujours artificiel et donc qu’une théorie de la sélection naturelle ne peut être raciale. Une race animale est toujours une création culturelle, sélectionnée par des hommes en fonction de leurs besoins).

Compte tenu de l’idéologie et du programme actuels du Hamas, sa victoire est
donc tout sauf celle de la démocratie!

Mais on peut toujours rêver...



Sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité

Pour certains la condamnation du mariage homosexuel résiderait dans
l'identité nécessaire entre le biologique et le culturel;

 

Je pense que vous êtes conscient du fait qu’en prêtant vous-même des
arguments fallacieux à vos adversaires, vous ne prenez pas trop de risques…
En outre, vous présupposez une réalité que vous appelez « mariage homosexuel
». Au titre du Code civil, cette appellation est aussi contradictoire que
celle d’un cercle carré. Si le mot « mariage » est construit sur celui de «
mari », le mari est l’époux de la femme. En outre, un mariage n’est pas «
homosexuel ». Le mariage est un contrat d’ordre juridique, donc défini par
le droit. Ce contrat encadre une communauté de vie entre deux personnes qui
sont mari et femme, car être mari, c’est être mari d’une épouse, comme être
fils c’est être fils de ses parents.

Je prête des arguments à ceux qui les utilisent , a savoir qui affirment que l'hétérosexualité serait , au contraire de l'homosexualité naturelle ou que l'homosexualité serait contre nature dès lors qu'elle ne permettrait pas le reproduction. Je suis satisfait que vous ne fassiez pas vôtre cet argument. Que le code civil ne reconnaisse pas le mariage entre homosexuels est un fait, mais  cela  qui ne signifie pas que ce fait soit légitime (légalité n'est pas légitimité) ainsi le code civil napoléonien ne reconnaissait pas l'autorité parentale mais celle exclusive de chef de famille; or cela a été changé depuis car cela semblait contraire à l'égalité constitutionnelle entre les hommes et  les femmes. Le droit peut et parfois doit changer lorsqu'il est dans certaines de ces règles contradictoire avec ses principes généraux fondateurs. Mais sur quel principe absolu fonderiez vous votre analyse de la légitimité ? (aucun, je n’ai pas besoin d’absolu pour fondé un raisonnement empirique, je constate seulement que si les principes de notre droit sont libéraux, le droit devient contradictoire et donc contestable, s’il viole ses propres principes).

 

La relation sexuelle entre hétérosexuels est une relation, qui, de sa
nature, est susceptible de déboucher sur la naissance d'un enfant. C'est
pourquoi la communauté de vie de deux hétérosexuels a besoin d'être entourée
d'un cadre juridique, qui protège en particulier l'enfant, plus vulnérable.

C'est vous qui reprenez l'argument naturaliste, mais il est faux: une relation sexuelle peut ne pas viser la reproduction c’est pourquoi j’ai écrit « susceptible », si les partenaires de la relations ne le désirent pas (la contraception a existé dans toutes les sociétés en utilisant des procédés plus ou moins efficaces) et rien n'empêche deux homosexuelles d'éduquer des enfants... oui, mais deux homosexuelles entretiennent une relation qui, de soi, n’est pas susceptible de donner naissance à un bébé. Après cela, si l’une ou l’autre élève un enfant, je veux bien que l’on reconnaisse leur vie commune : pourquoi pas ? Mais alors, si deux sœurs célibataires avec enfants font vie commune, pourquoi leur refuserait-on ce droit ?...qui soient et doivent être protégés selon les mêmes droits que les autres enfants nés d'unions hétérosexuelles Je vous rappelle un détail : aucun enfant n’est jamais né d’une union homosexuelle ! (Vous confondez origine biologique et responsabilité parentale, c’est bien là que vous êtes naturaliste.)

Or la communauté de vie de deux homosexuels et leurs relations sexuelles
n'ont pas cette dimension sociale : il s'agit d'une pratique, entre deux
personnes consentantes et majeures, qui ne regarde qu'eux. Parler ici de
"mariage" n'a strictement aucun sens.

Pas tout à fait à partir du moment où cette union homosexuelle ou cette communauté de vie s'occupe de fait d'enfants, quand, par exemple,  un des membre est naturellement et juridiquement la mère ou le père , cela regarde aussi la société .Admettons, mais alors encore une fois, pourquoi ne pas accepter de marier un frère et une sœur qui s’occupent ensemble de l’enfant de l’un des deux ? De plus la possibilité d'adopter des enfants pour des homosexuel(le)s changerait  en effet la donne et ferait  de cette union autre chose qu'une simple relation privée à deux; ce qui veut dire que si l'on autorisait l'homo-parentalité cela entraînerait nécessairement une relation contractuelle qui obligerait non seulement vis-à-vis du partenaire mais aussi des enfants ; ce qui entraîne une responsabilité sociale des deux partenaires  vis-à-vis d'eux. Cela pour dire que le vrai débat est entre reconnaître ce qui existe (plus de 200000 enfants en France élevés par des couples homosexuels et ce chiffre croît de jour en jour) pour légiférer en faveur des enfants ou refuser cette reconnaissance en laissant ces enfants sous l'autorité d'adultes qui n'auraient alors aucun droit reconnu à l'exercer. Il y aurait ainsi une contradiction dans le droit  vis-à-vis de l'intérêt supposé des enfants et,  pour réduire cette contradiction, soit il conviendrait d'enlever ces enfants à leur père ou mère juridique dès lors que celui-ci ou celle-ci vit avec un partenaire du même sexe (ce que nul ne songe à faire au regard du droit libéral; dès lors que l'homosexualité n'est pas un délit et encore moins un crime, elle ne peut alors entraîner  alors de sanction sur aucun plan de la vie social), soit on légifère dans un sens plus tolérant et on reconnaît l'autorité parentale aux deux adultes qui, de fait, s'occupent de lui. Vous avez raison sur la nature du problème, cependant faut-il faire d’une situation de fait, qui à mon sens n’est pas bonne pour l’enfant (avoir un papa et une maman est quant même mieux, et avoir deux papas ou deux mamans n’est pas la panacée), une situation de droit ? Faut-il inscrire dans le droit une situation qui impose à un enfant des « parents » de même sexe ? (exactement, puisque, à moins que vous placiez l’enfant dans une autre famille (ce que vous ne préconisez pas) , vous ne pouvez pas faire autrement)

Le mariage homosexuel peut avoir une importance de reconnaissance symbolique personnelle mais aussi et, selon moi surtout, du droit d'un couple  homosexuel à exercer le statut de parent. au même titre qu'un couple hétérosexuels Pour ma part, je ne leur reconnais pas ce droit, car le droit de l’enfant prime.(ce n’est en l’occurrence que le droit de ravir l’enfant à sa mère et/ou celui que vous lui imposez à votre tour au nom de votre conception morale du mariage). Ce qui supprimerait toute discrimination fondée sur la sexualité à propos du droit fondamental à fonder une famille. Il n’y a pas là de discrimination : il s’agit de traiter différemment des situations différentes. Nous sommes mêmes profondément à égalité devant ce droit : chacun de nous peut fonder une famille avec une personne de sexe opposé, et chacun de nous ne peut le faire avec une personne du même sexe. (pour la moment et je ne vois au nom de quoi vous interdiriez à des homosexuels de fonder une famille sur la base de leur couple, sinon au nom d’une vision particulière et péjorative de l’homosexualité qui je le rappelle n’est ni un crime, ni un délit et qui ne se transmet du reste en rien à l’enfant et dont vous ne pouvez pas décider à l’avance qu’il en souffrirait si ce n’est du fait des préjugés anti-homosexuels qu’il convient de combattre comme tout préjugé discriminant  tel le racisme) (Cette discrimination ne peut que relever d'une morale particulière qui refuse l'universalité des droits au nom de cette morale sexiste discutable et ne peut valoir donc comme droit valant pour tous).

Toutefois, si l'on veut donner un cadre juridique à la communauté de vie de
deux personnes, quel que soit leur sexe, pourquoi réserverait-on ce cadre à
ceux qui ont entre eux une pratique sexuelle ? Pourquoi, si l'on va dans ce
sens, la communauté de vie entre un frère et sa soeur, un oncle et son
neveux, trois cousins germains, ne pourrait-elle pas bénéficier de ce cadre
juridique ?

Je n'y vois aucun inconvénient Moi non plus, simplement il ne faut pas appeler cela un mariage. Le pacs me semble aller en ce sens, mais pourquoi le fermer aux personnes ayant un lien de parenté ? (Soit, je suis pour la suppression du mariage civil et pour un  pacs généralisé incluant la question de l’éducation des enfants)

Réserver le mariage à deux personnes de sexe opposés se comprenait jusqu'ici
en raison du fait que leur relation sexuelle pouvait, par sa nature (c'est à
dire sans tenir compte des cas de stérilité et autres empêchements
d'engendrer), donner naissance à un enfant.
"Par nature", c'est vous qui le dites et pas moi: mais l'espèce humaine n'est plus aussi naturelle et encore moins naturaliste que vous le dites: contraception et avortement n'ont rien de naturels et l'anthropologie montre que le modèle familial que vous affirmez comme naturel ne l'est pas davantage que d'autres possibles et réel ma phrase est mal écrite, pardonnez moi : je parlais de la nature (essence) de la relation sexuelle. « Par sa nature » signifie ici « en vertu de ce qu’elle est »(je suis contre tout essentialisme dans le domaine de la compréhension des comportements humains, car je suis contre toute métaphysique de l'humina qui ne peut que dogmatiser sans examen historique; voir plus haut)

Or la nature s'impose-t-elle à la culture?

S.R: C'est la culture qui décide de considérer tel ou tel comportement comme naturel ou non. et cette décision est toujours discutable et modifiable; ce par quoi l'humanité est une construction historique..

P.J: Si l'on abandonne ce critère, pourquoi restreindre encore le mariage aux
homosexuels ? Je ne vois pas pourquoi la relation homosexuelle créerait plus
de droits que la relation simplement familiale, amicale, voire
professionnelle


S.R: En effet, ni plus ni moins.. Aucune discrimination entre des individus qui doivent jouir des mêmes droits. Reste le problème des enfants qui obligent à une responsabilité sociale particulière et donc doit relever d'un contrat spécifique au vue de cette responsabilité, mais et la question de la sexualité n'a rien à voir la-dedans.
P.J: Oui, si ce n’est que l’enfant construit son identité sexuelle aussi en relation à celle de ses parents.
S.R: Mais pas par mimétisme, surtout dans le domaine du comportement sexuel aucune éducation, ni modèle éducatif,  ne peut faire d’un individu un homo ou un hétéro sexuel. L’explication est à voir plus loin : nous sommes tous des hétéros à notre manière)


Aussi serait-il profondément injuste, si l’on voulait étendre le droit du
mariage jusqu’à marier entre elles deux personnes du même sexe, de ne pas
également marier deux frères (à moins que cela ne heurte vos principes, mais
leur demande-t-on de coucher ensemble ?) un frère et une sœur, un oncle et
sa nièce ou son neveu, et même une multitude de personnes, comme des
collègues de travail.

D'accord si vous dites que la mariage est un contrat qui  ne concerne que  les partenaires du couple et ne fait pas intervenir la notion "d'autorité parentale". Le problème est que le mariage est un cadre juridique qui a en vue notamment l’enfant. Il peut exister d’autres formes de contrats ! (C’est exactement ce que je dis : la question de la responsabilité parentale est centrale !)
 

Cela dit, les homosexuels ont parfaitement le droit de se marier. Mais pas
avec une personne du même sexe. Moi qui ne suis pas homosexuel, je n'ai pas
non plus le droit de me marier avec une personne du même sexe que moi. Il
n'y a donc là aucune inégalité. L'homosexuel et l'hétérosexuel sont soumis à
la même loi. Quant au droit « d’avoir des enfants », je ne crois pas que
l’enfant soit une « chose » à laquelle « on puisse avoir droit ». Chacun
souhaite en effet « avoir » des enfants, c’est bien naturel. Mais l’enfant
n’est pas objet de droit, il est au contraire sujet de droits. Les personnes
homosexuelles n’ont pas à réclamer qu’on leur confie un enfant, car l’enfant
lui-même a un droit qui me semble plus fondamental, qui est qu’on ne le
prive pas injustement d’un père ou d’une mère.

En effet un enfant est sujet de droit, mais cela n'a rien à voir avec la question de savoir si ses parents sont homos ou hétérosexuels sauf si la société se met à les discriminer sous ce fallacieux prétexte; ce qu'elle ne peut d'ailleurs plus faire. Et c'est tant mieux non seulement pour les parents ou ceux qui jouent ce rôle mais aussi et surtout pour les enfants. Cela signifie que l’un de ses droit est peut-être qu’on ne lui impose pas de n’avoir pas de papa ou de maman. (Si le jeu de rôle peut faire que l’un joue le papa et l’autre la maman constamment ou alternativement mais les deux rôles subsistent beaucoup plus que dans une famille monoparentale que vous n’interdisez pas (là encore vous faites deux poids deux mesures)

Mon hypothèse est que les individus, en tant que tels, exigent que les
décisions contractuelles qu'ils prennent soient reconnues socialement et
donc que la société soit au service des individus et non l'inverse
; cela découle de la définition de la société libérale et individualiste moderne :

Seulement il faut peut-être reconnaître que tous les contrats ne sont pas
équivalents : le contrat que je passe avec un client pour lui livrer des
cacahuètes ne justifie pas que je réclame de jouir avec lui des droits du
mariage. Si le fait de faire vie commune suffit à l’exiger, alors offrons-le
à tous ceux qui font vie commune, quel que soit leur nombre et leurs
relations de parenté.

Je vais vous rassurer, je ne suis pas plus que vous pour la mariage civil : un simple contrat suffit amplement ; la seule question à se poser c'est celle de l'exercice de l'autorité parentale et de l'éducation des enfants que l'on soit marié ou non. Quand au mariage comme sacrement religieux, nul ne songe à l'interdire, mais il ne concerne que la morale des  croyants et non le droit dans une  société laïque (voir plus haut) c’est évident. Le mariage civil est bien un simple contrat, d’ailleurs.

Mais pour bien comprendre ma position à propos de l'homosexualité indépendamment de  la question du mariage et de l'homoparentalité,  il faut ajouter que, selon moi, l’homosexualité n’existe pas; c’est une catégorie-fiction sociale plus ou moins (mal)commode, telle l’aristocratie, qui a plus ou moins de sens symbolique pertinent dans telle ou telle formation politique et sociale;  en effet chaque individu vit une sexualité propre et différente de celle des autres. Si deux êtres accordent leurs sexualités tant mieux pour eux, mais il restent toujours sexuellement psychiquement différents, c’est à dire hétérosexuels.. Si on est authentiquement libéral, l'homosexualité est une notion qui ne doit plus avoir de sens dans nos sociétés individualistes. (ce qui ne veut sans responsabilité individuelle)
Je suis assez d’accord là-dessus, et j’irais même plus loin : la notion de sexe renvoie nécessairement à la différence sexuelle. Il n’y a donc relation sexuelle que dans le cadre de cette différence (condition nécessaire mais non suffisante : le viol n’est pas une authentique relation sexuelle). Celui qui se masturbe n’a pas avec lui-même une relation sexuelle. Deux hommes ou deux femmes qui s’embrassent ou qui utilisent leurs organes génitaux pour éprouver du plaisir ne sont pas non plus dans une relation sexuelle, car le masculin est relatif au féminin, pas au masculin. Leur relation n’est pas fondée sur leur identité sexuelle qu’ils mettraient en relation, mais sur la jouissance commune. En ce sens, je dénie à la relation dite « homosexuelle » le caractère « sexuel ». Ce n’est pour moi que du génital. (Vous me semblez confondre le masculin et le féminin (genre) avec le sexe biologique : il y a relation sexuelle lorsque deux êtres prennent plaisir à accorder leur sexualité et cela n’a pas grand chose a à voir avec la question de savoir qui joue tel rôle ou tel autre à tel ou tel moment de la relation, chacun est toujours sexuellement différent : n’avez vous jamais joué à être féminin avec vos partenaires même femmes ?)

En outre, pour aller dans votre sens, je ne crois pas que l’on « soit » homosexuel comme on « est » homme, breton, ou malade. Vous avez raison là-dessus : la différence psychique est elle aussi sexuelle. Dans une société absolument libérale, on peut coucher avec qui l’on veut, on peut se masturber et se sodomiser si l’on en a envie, faire des partouzes à 15 et tout ce que l’on veut. C’est toujours une façon d’utiliser son corps et les possibilités de jouissance qu’il offre. Mais ce n’est pas de la sexualité, sauf à confondre « sexualité » et « recherche de plaisir ».

Votre vision de la sexualité est, c’est le moins que l’on puisse dire, très limitée ; c’est votre droit, mais c’est l’effet de votre morale particulière et vous ne pouvez exiger que les autres la  partagent. Sauf à prétendre leur imposer votre sexualité….


La victoire du Hamas en Palestine est-elle une victoire de la démocratie?
Mariage homosexuel et homoparentalité
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