Les sujets du baccalauréat
 
 

Etude de texte
 
 
 

Dégagez l’intérêt philosophique du texte en procédant à son étude ordonnée.

 
    Introduction :

 
   Thème du texte : problème philosophique

   Thèse principale de l’auteur

   Enjeu du texte : importance  des conséquences de la thèse.

 

   1) Analyse ordonnée (Etude) :

 
   1-1 Analyse globale :

   Plan (analytique ou dialectique) : enchaînement des idées.

   Questions (problématique du texte) dans l’ordre linéaire du texte

 

   1-2 Analyse conceptuelle :

   Définir les concept importants pour répondre aux questions dans l’ordre du texte en vous appuyant sur vos
   connaissances des thèses de  l’auteur ou des positions philosophiques sur le thème et en examinant les connecteurs
   logiques (opposition, implication, principe à conséquence, distinction, identification etc. ) et la  signification des
   métaphores éventuelles.

 
   2) Commentaire philosophique :

 
    2-1 Les termes du débat philosophique : Les positions en présence

   2-2 Evaluation des arguments  de l’auteur ; en quoi résistent-t-ils à la critique et en quoi soulèvent-ils  selon           vous des difficultés et/ou ont-ils des limites ?

   2-3  Actualisez le thèse de l’auteur en montrant en quoi le thème, son enjeu et la thèse de l’auteur nous concerne
   encore  pour développer une réflexion fondamentale sur un ou des problèmes actuels.

 

   Conclusion :

    Rappelez en une phrase ce que le texte a apporté d’essentiel à votre réflexion sur votre expérience de la vie. 



 

La dissertation

 
1)  Principes de la dissertation.

 

Répondre à une question après avoir défini quel(s) problème(s) philosophique(s) elle soulève.

Un problème philosophique porte sur une question de principe fondamentale (voir la fiche : « Présentation de la philosophie ») ; il est toujours une
contradiction ou un paradoxe apparents entre au moins deux positions qui peuvent être rationnellement argumentées bien qu’elles semblent incompatibles

L’objectif est de prendre une position personnelle rationnellement argumentée après une confrontation (discussion et/ou dialogue) entre les positions contraires
dont les arguments ont été énoncés et soumis à l’examen critique. Une dissertation est donc le mise en forme et en scène d’un dialogue intérieur. En cela ce
n’est pas un simple essai qui peut se contenter de ne développer qu’une seule position.  L’impératif est : Osez penser par soi-même (Kant) en mettant les
opinions toute faites en question.

Une dissertation est donc nécessairement spéculative, dialectique et téléologique :
 

      Les exigences à respecter sont alors les suivantes :

·      Problématiser : Définir le problème philosophique et les questions à se poser pour le traiter.

·      Conceptualiser : Transformer les notions vagues et confuses en concepts rigoureusement définis (exempts de pluralité de signification incompatibles)
   applicables à l’ensemble des cas possibles domaine de référence)

·      Argumenter : logiquement et/ou empiriquement (voir plus loin dans : Comment raisonner ?)

 2)  Comment construire ?

 

 2-1 Introduction : Définitions ou exemples significatifs => Problèmatisation de la question => Enjeu de la question

 2-2 Développement :

 Deux types de plan principaux :

 ·      Dialectique : Envisagez tour à tour des thèses rationnellement argumentées et critiquées opposées (voir plus loin) avant de terminer sur votre prise de
   position argumentée.

 ·      Analytique : Examinez plusieurs questions impliquées par la question qui vous est posée (énoncées dans l’introduction) vous permettant de répondre à
   la question du sujet sur le fond (problème philosophique énoncé dans l’introduction).

 ·      Mixte : Tout plan réel est une combinaison entre les deux (ex : principal analytique et secondaire dialectique ou le contraire) ; le choix dépend du sujet :
   Analytique, s’il est complexe ; dialectique, s’il vous est présenté sous la forme d’une question plus simple.

 2-3 Conclusion :  Doit trancher d’une manière claire la question en une phrase frappante en cohérence avec votre dernière partie ; le rappel-résumé de votre
 démarche peut être apprécié par certains correcteurs.

 

 3)  Comment raisonner ?

 

 3-1 Cela dépend d’abord du sujet :

 Plusieurs formulations reviennent souvent :

 Le verbe principal est

·      Le verbe « être » : deux sens sont possibles : « identique » ou « implique » ; dans le premier cas il convient d’établir cette identité à partir de définitions
   argumentées et dans le second de préciser la raison de cette implication et la différence entre les termes impliqués ; très souvent, vous devrez examiner les
   deux hypothèses.

·      Le verbe « pouvoir » : Deux sens possibles : « capacité à , « pouvoir réel» et « permission de », « droit de». Dans le premier cas il convient de
   monter quels sont les moyens de ce pouvoir et en quoi il sont suffisants (ou non), dans le second il convient de dire en quoi et au nom de quels principe,
   valeur ou règle philosophiquement valides cela est permis (ou non).

·      Les verbes "falloir"  ou « devoir» Deux sens possibles : Nécessité logique ou obligation éthique ; dans le premier cas il convient de montrer qu’il y
   aurait contradiction (ou non) à admettre un énoncé ou un concept ; dans le second il convient de monter au nom de quelle valeur, principe de l’action
   personnelle ou politique, philosophiquement valides, il convient de choisir telle position plutôt que telle autre à l’égard de la question.

 ·      Le verbe « vouloir », deux sens sont possibles : désirer ou choisir après réflexion ; le premier cas est sans valeur philosophique sauf à monter que le
   désir en question est légitime ; dans le second, il convient de monter quel principe raisonnable justifie ce vouloir.

 

3-2 Les types d’arguments :

Positifs, négatifs et/ou critiques.

Positifs :

·      Spéculatif : Montrez qu’une position découle logiquement d’un principe et/ou d’un concept explicites philosophiquement valides et/ou qu’il serait
   contradictoire de penser le contraire.

·      Empirique : Montrez que la position permet de rendre compte d’exemples pertinents (dont il convient d’établir le pertinence en montrant qu’ils
   appartiennent à son domaine d’application). Exemples très communs et significatifs.

·      Mixte : faire la combinaison des deux pour renforcer la valeur de l’argumentation ; se rappeler que sans argument spéculatif, l’argumentation n’a aucune
   valeur philosophique !

Négatifs ou critiques :

·      Spéculatif : Montrez qu’une position est logiquement contradictoire, confuse ou inacceptable (confusion qui affecte la définition des concepts qu’elle
   implique) soit en elle-même, soit en amont dans ses principes de justification, soit dans ses conséquences ; seuls le premier et le dernier cas sont suffisants
   pour invalider totalement la thèse.

·      Empirique : Montrez que la position est en contradiction avec un ou des exemples pertinents significatifs ; cette critique peut n’affecter la thèse que
   partiellement la position dès lors qu’on redéfinit les limites de sa validité et son domaine d’application.

·      Mixte : même remarques que pour l’argument mixte positif.

 

3-3 Les faux arguments :

·      Les images et ou métaphores séduisantes ; transformez les en énoncés conceptuels argumentés.

·      Les arguments d’autorité : citations d’auteurs consacrés, opinions ou préjugés dominants, ils ne peuvent valoir d’arguments que s’ils ont été par vous analysés et justifiés. Si vous citez un auteur utilisez ses arguments et analyses.

S. Reboul, le 11/10/99 



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