1)
Croyances et valeurs pratiques
2)
Valeurs et vérité
3)
Valeurs et illusion
4)
Du
bon usage des croyances pratiques
Croyances et
valeurs pratiques
Croire c'est
adhérer à une
idée et se fier à elle pour agir. Les valeurs pratiques
sont des croyances qui
visent le bien-vivre.
Or les valeurs pratiques ne sont
pas, dans la vie concrètes, cohérentes entre elles et le
prétendu fondement
religieux des valeurs est source de conflits irréductibles.
En quel
sens une valeur pourrait-elle alors être dite plus vraie qu’une
autre ?
Par exemple la proposition : « L’homme est libre » n’est empiriquement vraie que si les institutions sociales, politiques et juridiques permettent l’exercice des droits fondamentaux encore appelés droits de l’homme et du citoyen.
Mais si elle signifie qu’il nous faut « nécessairement » considérer tous les hommes comme capables de se déterminer eux-même indépendamment de la pression des circonstances extérieures et de leurs désirs (ou passions), nous savons depuis Kant qu’une telle proposition est métaphysique et donc que sa vérité n’est ni démontrable formellement, ni prouvable expérimentalement.
La confusion entre vérité
théorique et croyance pratique
est le facteur idéologique décisif de ce qu’il faut
appeler l’autorité plus ou moins sacrée des
valeurs. Mais il s’agit d’une illusion qui consiste à confondre
ces deux types
de jugements afin d’inscrire à tort les valeurs dans le champs
de la vérité
connaissable et de la vérité. Cette confusion
opère toujours en prétendant insrire les finalités
éthiques dans la nature et/ou dans un ordre symbolique
réputés intangibles. Or cette inscription est
démentie par les évolutions des sociétés et
acune science objective ne peut faire usage du principe de
finalité pour expliquer les phénomènes. Elle est
donc métaphysique et partant non seulement indémontrable,
mais démentie par l'expérience historisque et
anthropologique. Il s'agit donc d'une croyance et de rien d'autre
et il est illusoire de la prendre pour un vérité. On ne
peut en faire un usage sans illusion qu'en tant que fiction
régulatrice.
Du
bon usage des croyances pratiques
Les croyances métaphysiques ou religieuses ne peuvent plus valoir comme fondement indiscutable de l’éthique dans des sociétés modernes, démocratiques, laïques et pluralistes..
Mais la liberté et la démocratie
ne sont-elles pas des
valeurs ? Je réponds : Ce sont des principes
régulateurs, des droits
et des pratiques procédurières désirables et
pragmatiques en vue de
démilitariser et de désacraliser les conflits sociaux et
politiques, ni plus ni
moins, et cela suffit.