1) Le test ne pourra prouver que le fait que l’enfant est bien biologiquement celui de la mère et non pas celui du père qui veut faire venir sa famille en France au titre du regroupement familial ; ce qui ne prouve en rien que la mère soit l’épouse légale du père dans un contexte d’état civil considéré par les promoteurs de cet amendement sous-amendé comme défaillant.
2) Ce test est sans valeur pour prouver la filiation d’un enfant adopté par la mère et sauf à distinguer les enfants biologiques et les enfants adoptés, ce qui est contraire au droit français, cet amendement serait légalement, voire constitutionnellement et/ou devant la cour européenne des droits de l’homme, contestable
3) Dans ces conditions, aucun juge ou tribunal civil ne pourrait prendre au sérieux, en droit, un test qui n’assure en rien de la filiation légale d’une enfant, laquelle n’a pas grand chose à voir avec sa filiation biologique par rapport à une mère dont, qui plus est, rien ne prouve qu’elle soit la femme légitime du père (qui du reste dans plusieurs pays africain peut en avoir plusieurs). Sauf à voir immédiatement dénoncée sa décision comme un abus de droit au service d’un droit manifestement absurde, car contraire au droit général de la famille.
4) Faire précéder ce test d’un avis d’un comité de bio-éthique, c’est prendre le risque en permanence de voir cette procédure déclarée contraire aux principes de bio-éthique dans le cas où un enfant ne serait pas reconnu comme enfant biologique de la mère, tout en étant déclaré par son père ou sa mère légalement son enfant.
Conclusion: ce test gratuit pour ceux qui accepteraient de s’y soumettre sera payé par les contribuables français sans qu’il ait aucune valeur légale quant à la filiation légale de l’enfant vis-à-vis de son père, voire de sa mère..
Conclusion
de la conclusion: La procédure de ce test reste donc
pratiquement
inapplicable: on reste donc partagé entre l’indignation contre
le
visée au fond idéologiquement scandaleuse de ce test et
le rire devant
une telle absurdité logique. Je ne vois
pas, sauf à tromper sans y parvenir les électeurs du FN,
ce que NS a
à gagner à maintenir une telle singerie
nauséabonde. Je vois pas contre
tout ce qu’il a à y perdre en terme de légitimité
démocratique,
laquelle ne se réduit pas à une majorité de
circonstance.
Le 04/09/07
Le refus du test ADN discriminateur, le
droit moral et le droit politique
Le Droit éthique
refusant le discrimination génétique en
général concernant un droit fondamental de l'homme
(regroupement familial) et celui, en particulier qui refuse toute
discrination sur ce point entre les immigrés et les
français, vont de pair. Démonstration: Dire
qu’un droit fondamental de l’homme (regroupement familial) doit
être
universel et ne doit pas distinguer entre les français et les
étrangers
vivant ou aspirant à vivre en France (filiation
génétique et filiation
non-génétique sont équivalentes en droit), c’est
dire aussi sur un
point de droit que l’interdiction de distinguer pour l’obtention d’un
droit fondamental (regroupement familial) entre les individus pour des
motifs génétiques doit valoir pour tous, y compris pour
les immigrés. Il
s’agit, dans cet argument de la discrimination, de viser à
l’application aux immigrés, en dehors de tout procédure
criminelle,
d’une interdiction de recours à la discrimination
génétique ayant
valeur universelle. Les étrangers demandeurs de regroupement
familial
et particulièrement les enfants n’ont pas à être
traités comme des
criminels. Cette contradiction entre cette volonté
politicienne de discrimination et l’exigence d’universalité d’un
droit
de l’homme est au cœur du droit existant et il est bon d’en faire usage
pour rétablir l’exigence d’universalité des droits de
l’homme dans ses
droits, droits de l’homme qu’il ne faut pas confondre avec ceux des
citoyens . C’est pour un motif pratique évident
(problème de la constitutionnalité d’une droit
discriminant) que cet
argument mérite d’être utilisé et cela ne va pas du
tout à l’encontre
d’un droit éthique de type moral qui, bien que nécessaire
au débat
politique, ne suffit certainement pas pour rétablir une exigence
existante du droit que l’on peut estimer, à juste raison,
menacée. Le 08/10/07
Réponse à
un article de Marianne, minorant la portée de l'amendement ADN. Votre vision de l'amendement ADN comme d'une simple
maladresse est pour
le moins superficielle pour un journaliste aussi informé que
vous: dès
lors qu'il met en cause un droit de l'homme (celui du regroupement
familial) et qu'il institue une différence illégale en
droit français
entre la filiation biologique et la filiation adoptée, il remet
en
question la définition même de la famille. Il est
contradictoire
d'admettre cette mise en cause, comme vous le faites et, de minorer sa
portée idéologique et politique; à preuve le fait
que malgré son
caractère inapplicable après révision au
sénat, comme le reconnaît
Monsieur Mariani lui-même, il est maintenu dans son principe en
attente
de jours meilleurs. Le 15/10/07
De plus cette "biologisation" de la
définition de la famille, voire des individus eux-mêmes
(relire le
débat entre NS et Onfray) -nous le savons d'expérience
historique,- ne
va jamais sans une tentative insidieuse de biologiser la vision de la
société pour faire du droit de sang et de
l'identité ethnique , comme
l'a justement fait remarquer Monsieur Pasqua son fondement symbolique.
Ce qui va à l'encontre de la conception de la république
universaliste
et pluraliste que vous prétendez défendre.
Députés wallons et députés flamands,
en Belgique, incapables de s'entendre pour former un gouvernement ,
font l'unité pour durcir les lois sur l'immigration. Je suppose
que le
ministère de l'immigration et de l'identité nationale
relève de la même
logique dite d'ouverture de NS: chercher un consensus populaire minimum
sur le dos d'un bouc-emmissaire, l'immigré.
Je constate avec étonnement que sous
prétexte de défendre les plus défavorisés
vous donniez votre aval à
tous ceux qui prétendent que la résistance contre cet
amendement et
plus généralement la mobilisation sur la question de nos
rapport avec
les immigrés et ceux qui désirent le devenir ne soient
qu'une diversion
d'intellectuels ou de nantis. Nous savons aussi où peut conduire
une
telle vision populiste de la démocratie transformée en
tyrannie de la
majorité des français prétendument de souche
contre toute forme
d'altérité. De l'enquête vite ravalée pour
que les directeurs d'école
dénoncent les enfants de sans-papiers, jusqu'au conditions
scandaleuses
des expulsions tout contribue, au contraire, à faire de cet
amendement
un évènement majeur du débat entre la droite la
plus décomplexée et la
gauche universaliste et donc anti-xénophobe.
Ne faut-il rien faire contre la
lepenisation rampante qu'exprime cet amendement pour éviter
celle-ci?
Vous semblez penser que oui, permettez à un philosophe de
considérer
que ne rien faire c'est s'en rendre complice.