Socialisme et libéralisme

Cette opposition fallacieuse introduite pas Ségolène Royal entre le libéralisme politique et économie de marché d’un côté et le socialisme démocratique de l’autre est un cadeaux idéologique de poids fait aux étatistes plus ou moins socio-nationalistes d’un côté et aux ultra-peudo-libéraux de l’autre.

Les premiers peuvent en son nom revendiquer la volonté de fonctionnariser l’ensemble de la vie économique et sociale avec le résultat catastrophique (au moins en temps de paix) que l’on sait pour l’économie et la démocratie (faussement appelée populaire) et/ou se réclamer du Fürher principe pour instaurer un ordre anti-libéral plus ou moins xénophobe, voire racial.

Les seconds peuvent facilement présenter les socialistes comme des étatistes négateurs des libertés fondamentales en jouant sur le mot liberté pour faire légitimer leur réel despotisme éco-financier.

C’est dire que je ne suis pas d’accord avec Ségolène Royal quand elle dit que le libéralisme politique a été tellement intégré au socialisme démocratique qu’il serait dangereux d’y faire référence, au nom d’une opposition traditionnelle entre les deux termes en France, qu’elle sait pourtant fallacieuse,. Il faut rappeler, qu'à plusieurs reprises, elle a défendu le libéralisme politique et la marché concurrentiel régulé de même que Bertrand Delanoë aujourd'hui. Elle a donc sur ce point une avance certaine sur ce dernier au sein du PS. Il est donc théoriquement absurde et donc incompréhensible et à mon avis tactiquement douteux pour elle de se dénier à quelques semaines pour tenter de se distinguer sur une base aussi confuse de Bertrand Delanoë afin, croit-elle, de l'emporter sur lui à la direction du PS.

Cette opposition ne peut faire que le lit des extrêmes qui_ a aboutit à l'échec du référendum sur le TCE qui est à mon avis la cause principale de l'échec de la gauche de gouvernement aux élections présidentielles de 2007; elle;risque de rendre impossible rend difficile la nécessaire clarification politique dont le PS a tant besoin pour gagner.

Le seul libéralisme authentique, à savoir celui qui accorde égalitairement les mêmes libertés à chacun est non pas celui, despotique, du "renard libre dans le poulailler libre", mais le socialisme démocratique. il faut précisément distinguer celui-ci des socialismes anti-libéraux prétendument socialistes qui ont démontré que la fusion entre l'état ou le pouvoir politique et le pouvoir économique conduit à coup au sûr au désastre totalitaire.

L'état a, pour des démocrates, pour rôle de définir des règles de justice individuelles et sociales dans l'exercice des libertés économiques et sociales en mettant au service de l'intérêt général des services publics qui seuls peuvent rendre possible (et non pas nécessaire) cette justice dans l'égalité des droits formels et réels. Mais il ne doit pas refuser le libre marché en prenant le contrôle direct de la relation de l'offre et de la demande. La dernière déclaration des principes du PS qui se dit aujourd'hui réformiste et non plus révolutionnaire l'affirme, malgré qu'elle prétende qu'il serait possible de dépasser les contradictions de capitalisme sans dépasser le capitalisme, ce qui me paraît vide de sens.

Ségolène Royal, par cette déclaration et pour un motif purement politicien auquel elle ne disait ne pas vouloir succomber, ajoute à la confusion et à l'incohérence politique de son parti la sienne propre; ce qui ne peut que rendre encore plus obscure la déclaration des principes à laquelle elle et ses amis (dont j'étais) ont souscrit.

SR s’est donc lancée dans une très confuse querelle sémantique pour contrer BD et séduire Besancenot. Cette sortie est d’autant moins crédible que celle-ci contredit tout ce que SR avait dit auparavant sur le libéralisme. Affirmer dans le même propos que le socialisme démocratique avait intégré le libéralisme politique et le marché pour conclure que les deux termes sont incompatibles pour la seule fausse raison que les français en général prétendument les opposent : il fallait le faire !
Confondre le pseudo- neolibéralisme ou capitalisme financier sauvage et despotique ( et donc anti-libéral) avec le libéralisme politique et économique c’est faire le jeux des premiers et/ou de ceux qui rêvent encore d’une économie d’état, conférant à l’état un pouvoir total sur la vie publique et privée.

La seule conclusion logique qu'il faut tirer de l'explication ultérierure de SR sur les rapports entre le libéralisme politique et le socialisme, analyse que j'approuve en grande partie, est, au contraire de ce qu'elle dit, qu'il ne faut surtout pas laisser au pseudo-libéralisme financier (et non pas économique) despotique (donc réellement anti-libéral) le monopole de l'usage du terme de liberté mais lui opposer un autre usage plus conforme à son sens profond, à savoir que seul le socialisme démocratique est réellement libéral au sens universaliste du terme. Sa stratégie, ou plutôt sa tactique démagogique à courte vue, qui consiste à opposer socialisme et libéralisme, risque de faire le jeu du pseudo libéralisme ( ou des anti-libéraux étatistes) aux dépens des socialistes. je ne vois du reste en quoi elle se distingue sur le fond de la position de BD. Une mauvaise querelle sémantique ne peut faire une bonne politique. C'est sur la démocratie participative qu'elle peut se distinguer de ce dernier.


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