Liberté d'expression et anonymat.
La
liberté d'expression dans l'anonymat est une liberté qui rend possible
des comportements et des propos irresponsables. C'est une liberté qui
se cache et qui peut faire mal ou agresser impunément. C'est une
liberté anti-citoyenne et donc anti-démocratique.
Sauf à
penser que nous vivons dans un régime qui ne protège pas la liberté de
parole, il est absurde de se réclamer de l'anonymat pour pouvoir dire
n'importe quoi. Un pseudo est un masque qui sous couvert de
préserver la liberté d’opinion, la dé-responsabilise et
permet d’affirmer n’importe quoi impunément, voire d’insulter ou de
manipuler par des pseudos qui font croire à la multiplicité de qui
les utilise.
En ce cas, sauf à penser que nous vivons en un
pays de non-droit ou que nos droits, dans un pays de droit, non pas à
être défendus à visage découvert, un pseudo n’est
q’une lâcheté contraire à la liberté d’expression responsable et
donc citoyenne.
Les responsables de sites sont déjà
tenus par la loi à n'accepter que des commentaires publics de personnes
dont ils connaissent l'identité et peuvent, voire doivent, censurer les
propos diffamatoires ou haineux. C'est une exigence de l'état de droit.
la
liberté mérite d'être défendue à ciel ouvert, elle est un combat public
et non l'expression occulte ou masquée d'une opinion non assumée par
son auteur.
Sauf à faire le jeu des ennemis de la liberté qui
profitent de l'anonymat pour manipuler les autres sans prendre la
responsabilité de leurs propos, elle exige, dans un état de droit,
d'être défendue à visage découvert. Pour être défendue, la liberté doit
être reconnaissable, c'est à dire responsable d'elle-même et de ses
effets et elle implique de faire appel aux autres et donc de déclarer
qui est l'auteur de paroles publiques -et cela vaut pour le net- et les
raisons de son combat.
L’argument employé par certains qui
consiste à vouloir éviter l’argument d’autorité par l’anonymat au
bénéfice du lecteur tombe dès lors qu’un argument rationnel
est présent et que l’on peut et doit, si l’on est un authentique
lecteur critique, discuter ce dernier. L’argument d’autorité ne
vaut, en effet, que pour ceux dont on juge qu’ils y seraient
sensibles et qui seraient de ce fait incapables d’y opposer leur esprit
critique.. Vouloir en protéger le lecteur contre son grès, c’est
forcément le mépriser en le
pensant incapable d’y résister par lui-même.
Beaucoup
d'internautes confondre souvent l'expression privée de la vie
privée qui ne concerne pas la publication sur le net
et l'expression personnelle publique de sa position
philosophique ou politique ou même de sa vie privée (ce qui pose un
problème concernant ses proches) qui concerne toute publication sur le
net, en particulier sur AV.
Je considère que nul ne
doit, dans un état de droit, être menacé pour avoir dit
ce qu’il pense dans les limites du droit. Toute menace ne
pourrait être qu’illégitime, ce qui oblige à refuser
ouvertement, au nom du droit à la liberté d’expression, cette
menace : la liberté d’expression doit donc aussi être un combat
responsable contre quiconque prétendrait illégalement la
restreindre. Se dérober devant ce combat est une capitulation qui ne
peut que renforcer les ennemis de la liberté d’expression
Qui a
peur de ce combat fait mieux de s’abstenir ou de réserver sa
parole à qui peut l’entendre sans le menacer, mais il s’agit alors d’un
propos privé qui n’a rien à faire sur le net.
Vouloir rester
tranquille ou protégé derrière un pseudo n’est jamais favorable au
combat responsable pour les libertés La lâcheté n'est pas la liberté
citoyenne, car celle-là n'exprime que le refus apeuré de se battre pour
celle-ci.