Populisme et démocratie.

Ce qui définit le mieux le terme de « populisme » dont les significations restent souvent vagues derrière sa connotation négative, c'est le fait de recourir aux électeurs réduits au rang de peuple mythique fusionnel pour mettre en place et rendre légitimes des mesures qui mettent en cause les droits individuels (droits de l'homme) ou collectifs particuliers (droits sociaux). C'est donc le recours à la référence démocratique, voire à ses procédures, pour faire échec aux conditions de possibilité de la démocratie (pluralisme, laïcité, séparation des pouvoirs, droits des individus opposables, droit syndical etc...). Ce qui exprime le mieux le populisme, dans sa visée anti-démocratique sous couvert d'ultra démocratie, c'est la dénonciation constante des élites au nom du vrai peuple d'en bas, les sans-grade, revalorisé par l’obéissance à un chef charismatique en vue de l'instauration d'une unité nationale de type ethnique exclusive, d'où la xénophobie permanente et le refus des différences d'origine, de sexualité vécue, de religion etc... de toutes les formes de populisme.

Du fascisme franco-français.

Les franco-fascistes actuels sont très (si) peu différents des nationaux populistes nationaux ouvriéristes français d'avant guerre qui sont passés directement du PC à a collaboration sous Vichy (ex: Doriot, Déat et consorts): même nationalisme, même référence à un peuple ethnique homogène, sinon biologiquement au moins culturellement, même discours social étatique ou social- nationaliste, même refus du mélange entre le pur (nous) et l'impur (les autres intérieurs et extérieurs), même refus de l'ouverture au monde, même fantasme protectionniste vis-à-vis de l'extérieur mais aussi et surtout vis-à-vis de l'ennemi intérieur, afin de conserver la pureté culturelle du peuple mythique qui ferait sa force d'âme, même haine du pluralisme démocratique et des droits humains universels, même culte de la guerre verbale et militaire, du hard-power contre tout ce qui est étrange et/ou étranger, même virilisme ou fantasme du combat ultime qui écraserait, et ferait disparaître totalement toute opposition, voire toute hostilité, même amalgames « créateurs » d'entités collective fictives d'ennemis indifférenciées et désindividualisées, même désir paranoïaque de toute puissance, même culte du chef (taine) charismatique et tout(e) puissant(e).

En cela Marine Le Pen est plus idéologiquement fasciste que son père malgré les apparences médiatiques trompeuses qui prétendent la dédiaboliser, car plus social-nationaliste,voire social-étatiste encore par sa récupération du programme du parti national-communiste d'antant. Elle est de ce fait plus dangereuse. Voir le vote des jeunes en desesp-errance sociale et des ouvriers! Ce sont les mêmes jeunes qui, dans les années 30, en Allemagne, ont formé les SA et ceux qui en Italie ont été les jeunes fascistes italiens dans les années 20, troupes de choc de la prise de pouvoir de Hitler et de Mussolini (lequel avait été le grand dirigeant des socialistes italiens au début du XXème siècle!).

Nul doute que si Le FN se réclame de la démocratie c'est pour mieux la transformer en tyrannie majoritaire violant les principes même des droits de l'homme et du citoyen qui en sont le fondement. Confondre la démocratie, dans son principe pluraliste, égalitaire et libéral avec le droit de la majorité de nier ces principes au nom du peuple souverain est bien la définition du populisme qui vaut sans exception pour tout les partis facsisants en  Europe.


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