Hervé Mariton piégé par Caroline Fourest

Article publié par Agoravox le 16/04/2013

Dans un débat qui opposait, hier soir, sur LCP Caroline Fourest et Hervé Mariton celle-là l'en emporté par un coup direct imparable qui à conduit au chaos de son adversaire . A la question de celle-ci : « les familles homosexuelles existantes sont-elles pour vous des familles » le député UMP à répondu « Non, ce ne sont que des circonstances ».

Le débat très agressif n'a sans doute pas permis à Caroline Fourest de poursuivre plus avant, elle s'est contentée d'opposer une fin de non-recevoir à ce mépris pour le droit de ces enfants de voir reconnaître leur seule famille réelle ; sans doute lui apparaissait-il suffisant d'avoir démasqué l'hypocrisie de son adversaire qui, pour s'opposer au dit mariage pour tous, invoque en permanence le droit et l'intérêt des enfants. Mais il n'est pas interdit de réfléchir plus avant au delà ce débat, techniquement très confus, voire inaudible, à la signification de cette réponse de Mariton.

De deux choses l'une en effet :


Or nous voyons qu'Hervé Mariton ne veut pas et/ou ne peut pas et/ou n'ose pas choisir entre les deux alternatives, ce qui le conduit, au nom de l'intérêt supérieur des enfants, à accepter qu'ils soient confiés, sans pourtant reconnaître aux homosexuel(le)s les droits et les devoirs de vrais parents et d'une vraie famille, à de pseudo-parents homosexuels dont il estime a priori et hors toute preuve qu'ils ne peuvent pas, par principe, être de bons parents.


C'est par cette inconséquence que ce député UMP fait paraître, malgré ses dénégations, son propos pour qu'il est : un propos méprisant les homosexuels en tant que parents de droit, mais sans aller pourtant jusqu'à leur dénier la possibilité de l'être en fait, dès lors qu'il n'exige pas que l'état les confie à une autre vraie et bonne, selon lui, famille. Ce faisant, par sa réponse méprisante, il s'est pris les pieds dans son tapis argumentaire et il a laissé retomber sur lui une pierre qu'il a lui-même, soulevée.


Merci à Caroline Fourest de nous avoir, par sa question aussi incisive que décisive, éclairé sur les dits et non dits des adversaires mous ou « républicains » de mariage pour tous, qui par leur inconséquence, ne peuvent faire que provoquer, à côté d'eux, le déchainement de l'homophobie radicale anti-républicaine.

Lien pour (re)voir l'emmission :

http://www.lcp.fr/emissions/ca-vous-regarde-le-debat/vod/146231-le-mariage-pour-tous

Aucun opposant, ici et ailleurs, au mariage homo ne répond à la question simple que pose mon texte après l’intervention de Caroline Fourest : que faire des familles homos ?

Faut-il les interdire et donc séparer les enfants de leurs parents de fait, pour les confier à une « vraie » famille hétéro en droit ?

Faut-il les laisser à leurs parents de fait, quitte à refuser à ceux-ci le droit, les devoirs et donc les responsabilités d’être parents et de faire famille ?

Tant qu’aucune réponse ne sera apportée à ces questions, l’opposition des opposants n’est que rhétorique, sauf à interdire à ces enfants le droit d’avoir des parents et donc les punir pour l’homosexualité de leur « faux » parents à défaut de pouvoir punir ces derniers !

J’attends vos réponses avec impatience, car pour l’instant tous les « critiqueurs » de mon intervention bottent en touche. C’est cela qui fait la victoire de Caroline Fourest : l’incapacité de son adversaire d’aller jusqu’au bout de sa position, à savoir punir les parents en leur enlevant ces enfants dès lors que l’on déclare leur parenté illégale, voire criminelle. C’est probabement ce que cherchent, sans encore pouvoir le dire, les adversaires radicaux et homophobes du mariage pour tous dont Mariton sent bien le danger pour la démocratie puisqu’il se refuse à cette extrémité ’totalitaire" et qu’il s’interdit de l’assumer.

Sur ce plan, la simple cohérence argumentaire est donc bien du côté des extrémistes qui veulent sanctionner les dits parents homosexuels et de Caroline Fourest qui veut les reconnaitre et non de Mariton pris au piège logique d’une l’interdiction légale qu’il revendique, mais sans proposer de sanction. Ce qui est proprement absurde.

Objection: Un sondage indique le 16/ 04/2013 que plus de la moitié des sondés, contrairement au jours antérieurs , refuse l'adoption par des homosexuels

Réponse: Un sondage ne vaut pas élection,

1) sauf à prétendre voter tous les jours
2) sauf à prétendre que 1000 sondés incarnent des millions d’électeurs
3) un sondage ne vaut qu’un seul jour et interdit d’affirmer qu’il ne peut être démenti le jour d’après,
3) sauf à changer de politique au fil quotidien de l’eau médiatique, c’est à dire à nier l’action politique on ne peut bâtir une politique que dans une cohérence temporelle durable (ex : 5ans). On ne peut donc agir durablement à coup de sondages successifs

Le sondagisme est la négation de la politique et une perversion de la démocratie.


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