Sur l'affaire Leonarda

En fait cette jeune fille est punie pour des fautes, si fautes il y a car aucune procédure judiciaire n’a été engagée pour en établir la preuve, commises par son père. Quelle peut être la valeur, en droit, de cette punition collective

    1. Cette jeune fille elle a fait la preuve de l’avis des enseignants, mieux placés que les autorités administratives pour le savoir, de sa volonté d’intégration.

    2. Le principe qu’il ne faut pas séparer les familles n’est pas absolu. La preuve est qu’il est même très souvent remis en cause par la justice lorsque l’éducation des enfants apparaît défaillante et/ou menacée

    3. Cette jeune fille veut poursuivre ses études contre la volonté de son père, ce qui est une preuve concrète de sa volonté d’intégration ; père qui, du reste, n’hésitait pas à exercer sur elle des actes de violence dûment constatés par les services chargés administratifs et judiciaires de l’enfance, lesquels avaient condamné le père à ne plus voir sa fille pendant 15 jours.

    4. Cette jeune fille a donc été doublement victime d’une injustice.

    5. - De la part de l’administration qui en l’occurrence n’est pas précisément judiciaire (sauf à attribuer un pouvoir judiciaire exorbitant au pouvoir administratif en contradiction avec le principe républicain de la séparation des pouvoirs), dès lors que celui-ci n’a pas tenu compte de sa situation personnelle. Ceci équivaut à prétendre qu’elle n’est que la propriété privée de son père et donc coupable à ce titre !
      - De la part de son père qui, c’est le moins que l’on puisse dire, est susceptible d’être considéré comme défaillant dans l’exercice de sa responsabilité parentale vis-à-vis de l’éducation de ses enfants.

    6. Il est donc juste que cette double injustice ce soit corrigée par son retour immédiat en France.


    • En ce qui concerne le cas de la jeune Léonarda, ce qui est inquiétant de la part de beaucoup de commentateurs et d’hommes politiques, c’est que très (trop) peu se sont interrogés sur le droit des enfants à l’éducation. Or, quelle que soit la famille, la question prioritaire est de savoir si l’enfant est ou non en danger là où on l’expulse au regard de son droit à l’éducation que la France à reconnu comme un droit fondamental de l’homme.

      Tout se passe dans ces commentairres, comme si les fautes éventuelles du père devaient nécessairement être imputées à la famille entière et aux enfants en particulier, comme si les enfants n’étaient que des biens privés du père et devaient être punis au même titre que lui pour ses fautes. La responsabilité devient familiale comme au moyen âge (et encore).

      François Hollande, sentant vaguement que cette histoire concernait le droit des enfants, a crû trouver la parade en exigeant que cette jeune fille mineure choisisse entre sa famille et son droit à l’éducation. Sa réponse qui prouve son intégration dans son milieu scolaire français, a été radicale : « C’est mort, Point barre ! »

      La lepenisation des esprits est bien dans ce double refus d’admettre les droits des enfants comme un droit de l’homme et de l’idée d’une responsabilité individuelle au nom d’une appartenance collective définie comme étrangère.

      Les droits nationaux contre les droits de l’homme sont la marque de fabrique de l’extrême droite ! Cette vision nationaliste des droits humains tend à devenir dominante.

    1) L'expulsion (peu importe le nom qu’on lui donne) de cette jeune fille  est-elle légale ? 
    Oui et non.

Oui si l’on se tient à la lettre d’une loi dénoncée par Hollande avant les élections comme injuste ,et qu’il s’était engagé à faire modifier
Non si l’on se souvient que même Sarkosy avait dans une circulaire d’application fait demander par son ministre de l’intérieur qu’elle ne s’effectue pas dans un cadre scolaire
Non dès lors que cette mesure d’éloignement à été prise sans quel’on sache siu cette jeune fille était ou non kosovar (c’est le comble) et sans que l’on soit assuré qu’elle puisse poursuivre des études dans ce pays alors qu’elle n’en connait pas la langue et que les roms y sont systématiquement discriminés, y compris sur le plan scolaire

        2) Cette mesure est-elle légitime ?

1) Non, car a été bafoué par elle le droit supérieur à l’éducation, reconnu par la France comme un droit fondamental et donc non soumis à des lois nationales de circonstance, dès lors que ce droit ne pouvait pas être garanti dans un pays dont cette jeune fille ne possède ni la nationalité et ni la langue comme il le mérite
2) Non, car le droit supérieur de l’enfant a été méprisé dans cette affaire avant l’expulsion, mais aussi après lorsqu’il lui a été proposé par le président de la République de revenir sans sa famille et de choisir entre son droit à la scolarité et son droit à vivre dans sa famille.

     3) La dimension européenne du  problème des roms a-t-elle été considérée ?

La réponse est oui en apparence et non en réalité, car il a suffi de déclarer et de décider arbitrairement que cette famille est kosovar (en ce qui concerne cette jeune fille, sa mère et ses frères et sœurs) pour qu’elle échappe à la loi européenne.
En réalité, comme toutes les familles roms vivant sur le territoire européen, cette famille est européenne et donc dès janvier 2014 pourra, sauf si elle demande collectivement la nationalité kosovar (demande auquel le Kosovo n’est pas obligé de répondre favorablement ) revenir faire des études et travailler en France .

Tout ça pour ça ? 
La réponse est simple : tout ça pour croire éviter la débâcle électorale qui s’annonce en empruntant au FN sa démagogie nationaliste.

Merci au gouvernement humaniste, sinon de gauche.


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