1) elle se sont déroulées sur des bases religieuses et éthniques qui sont deux obstacles majeurs sur la voie de la démocratie consensuelle. Placer la loi divine au dessus de la loi humaine comme l’affirme les chiites radicaux, ou les sunnites islamistes et faire de la séparation géographique des ethnies et de leurs intérêts particuliers la seule revendication légales, voire légitimes sont des facteurs lourds de dissensus violents futurs (pensons au partage des revenus du pétrole)
2) En l’absence d’unité politique interne consentie, la pacification éventuelle (mais non encore réalisée) de la situation, exige la présence militaire et d’occupation et la tutelle politique sans limite temporelle des forces américaines perçues comme une force extérieure non légitime au regard des parties les plus violentes en conflits.
Il est clair que les populations qui vivent en Irak ont démontré par leur participation à ces élections qu’elles souhaitent la paix dans leur grande majorité mais il est tout aussi clair qu’elles vont confier le pouvoir politique sous tutelle à des forces en grande partie religieuses anti-démocratiques ou séparatistes qui ne se tolèreront que sous la contrainte de forces extérieures non légitimées par le droit international et qui devront imposer leur arbitrage par la menace permanente ou la corruption sur chaque question et elles sont nombreuses qui les divisent.
Sans parler du rôle ambigu qui va devenir décisif, c’est le moins que l’on puisse dire, de l’Iran dont le régime prétendument démocratique car électoral n’est qu’une insulte aux droits de l’homme et de la femme.
Une
élection ne fait pas plus la démocratie qu’un hirondelle le printemps
et dans certains cas une dictature majoritaire (chiite par exemple)
peut devenir parfaitement théocratico- totalitaire. S’il faut souhaiter
que les irakiens acceptent de déreligiosier la politique pour pouvoir
faire la paix entre eux, condition de leur autonomie, et virer les
forces américaines, il ne faut pas laisser croire naïvement que
l’administration Bush est en Irak uniquement pour le bien des irakiens.
Seule une force légitime internationale pourrait apporter son concours
à une réelle volonté pacifiante et démocratisante des populations qui
vivent en Irak (méfions nous de la notion mythique et mystificatrice de
"peuple").
S.Reboul, le 18/12/05