Genre et sexualité : tout est en branle !

La droite dite populaire a tenté récemment une manœuvre politico- idéologique (pétition parlementaire qui, depuis, semble avoir fait long feu, y compris auprès du pouvoir sarkosiste,) afin de s'opposer à une avancée scientifique majeure que les ouvrages scolaires des sciences de la vie et de la terre ont relayée récemment, à savoir que la sexualité vécue n'est pas réductible au sexe biologique , ni même au genre sociétal et sémantique, mais qu'elle est relative à l'histoire complexe des personnes entre biologie, société et expérience personnelle, bref que chacun ne nait pas sexuellement homme ou femme du point de vue de sa sexualité vécue, mais qu'il (elle) le devient .

Il s'agit là d'un constat sur les faits et non d'une opinion ou croyance et encore moins d'une considération morale , sauf pour qui prétendrait réduire la réalité humaine à des caractéristiques de naissance dûment essentialisées en genres et rôles sociaux pré-définis -et donc figés à vie- par une vision morale traditionnelle collective de la sexualisation vécue des individus. Cette prise de position vise à soumettre ceux-ci à un ordre moral traditionaliste intangible, au mépris de leurs réel désirs et à l'encontre du droit libéral de la sexualité inscrit dans les droits humains fondamentaux qui affirme que toute relation sexuelle dans la vie privée, voire intime, entre des adultes consentants, est et doit être considérée comme autorisée sans discrimination hiérarchisée entre les formes de sexualité. Il convient pour sortir du brouillard idéologique de cette vision traditionaliste et pour la mettre en cause de se poser la question : qu'en est-il, réellement et conceptuellement pour qui cherche à connaître la réalité, de la relation entre sexe biologique genre social et sexualité vécue ?

Le genre est une construction sociale et culturelle qui rend compte ou pré-définit, dans les sociétés traditionnelles (et toutes le sont peu ou prou), les rôles plus ou moins figés, de la femme et de l’homme comme masculin et féminin.

Notre société dite libérale qui promeut l’égalité des droits fondamentaux entre les individus hommes ou femmes met en cause ce modèle symbolique et donc la notion de genre comme marqueur identitaire et social. Toute discrimination sexuelle dans l'accès aux métiers et fonctions politiques et sociales est abolie, au point que le différence entre les femmes mariées et les femme primo-célibataires est contestée, voire supprimée dans nombre de pays occidentaux, alors qu'elle n'a jamais existé pour les hommes. Qu'en est-il du sexe dans son rapport au genre ?

Le sexe est d’abord une caractéristique biologique et sa détermination relève de la génétique donc des sciences biologiques ; en ce sens on ne devient pas, pas plus que les animaux, chromosomiquement mâle ou femelle, on l'est dès la naissance, mais chez les humains, voire chez certains animaux dits supérieurs, cette caractéristique biologique ne détermine pas nécessairement une sexualité hétérosexuelle et ne fonde pas une normalité morale privilégiant celle-ci. Affirmer que la sexualité n’est pas seulement biologique et que sa construction est aussi sociale et psychologique est un fait scientifique démontré . Le sexualité vécue d'un individu est le résultat d'une expérience et/ou d'une histoire personnelle dont le sexe biologique ne définit qu'une norme comportementale statistique qui du reste varie selon les cultures, et non pas morale, dès lors qu'elle peut être contredite sans dommage pour les dits hétérosexuels. En cela un(e) dit(e) homosexuel (lelle) n’est pas biologiquement différent(e) d’un(e) dit(e) hétérosexuel(lelle) et donc n’a pas à être considéré(e) comme déficient (e) biologiquement et encore moins comme pervers(e) moralement, sauf dans le cadre d’une idéologie moralisante qui biologise la morale, en cela qu’elle prétend réduire à la seule sexualité biologique, les comportements sexuels, affirmation particulièrement absurde en ce concerne l'espèce humaine

Ainsi, Derrière la dénonciation de cet énoncé scientifique que la construction de la sexualité est un fait complexe, se manifeste un vision normative et moralisatrice, voire liberticide de la sexualité d’origine traditionnelle et religieuse qui, de fait, confond genre, sexe biologique et sexualité vécue. Cette vision idéologique refuse, par cette confusion, toute évolution qui autoriserait à considérer que toutes les formes de sexualité non-violentes sont, en droit et en fait, légitimes.

Elle est donc tout à la fois anti-scientifique et anti-libérale...

Mais derrière cette vision, pour le moins obscurantiste (à savoir qui refuse l'examen scientifique des faits au nom de la religion et/ou de la tradition), se manifeste le désir de refuser l'homosexualité comme une forme légitime de sexualité. Il convient donc de s'intéresser à ce que l'on appelle l'homosexualité, en répondant à trois questions .

1) Un homosexuel est-il biologiquement si différent d'un hétérosexuel ? :

Si la réponse est non , la sexualité vécue ne se réduit donc pas au sexe génétique, la thèse naturaliste qui prétendrait confondre sexe biologique et sexualité vécue est alors rationnellement (ou logiquement) fausse

2) La prétendue 'homosexualité est-elle une déviance contre nature et/ou une maladie ?

Là encore, la réponse est non, car la nature ne définit pas de normes morales ou juridique. Et si un homosexuel ne souffre pas et ne fait pas souffrir ses partenaires il n'est pas malade et n'a pas à être déclaré tel par la médecine et l'état.

3) Le dit homosexuel est-il moins hétérosexuel que le dit hétérosexuel ?
Dans ce cas, la réponse est plus difficile, car en vérité personne, dans son vécu, n'est homosexuel car chacun vit sa sexualité différemment et donc tout couple est hétérosexuel, même les couples dits homosexuels et parois ont tanbdance à r eproduire les rôles (en) gendrés par la culture.

4) la prétendue homosexualité est-elle condamnée ou condamnable dans toutes les cultures ?
La réponse est non : Pour qui a étudié les classiques et l'histoire de l'antiquité le savent. Seules certaines religions, le plus souvent monothéistes, condamnent la dite homosexualité au nom de leur théorie des genres naturels et divins ; ce qui na rien à voir avec la biologie scientifique mais tout avec leur idéologie religieuse .

C'est pourquoi nombre de religions traditionnelles refusent la liberté et l'égalité sexuelles et ce qu'elles appellent la « confusion des genres », en tant que marqueur pertinent d'une société authentiquement libérale et démocratique.

Parler de sexualité « naturelle » est donc erroné et mystificateur :

La nature a, en effet, bon dos : on y trouve toujours ce que l'on cherche à justifier, tout et son contraire. Or la Nature, contrairement à ce qu'affirme ceux qui en font une création divinement ordonnée, ne connait ni la morale, ni l'interdit.

La preuve ne est que si la sexualité vécue était seulement déterminée par la biologie et donc seulement naturelle , il n'y aurait pas besoin de règles de morale pour en assurer le contrôle social et le désir sexuel non reproductif, n'existerait tout simplement pas

En effet, la sexualité ne se résume pas à la reproduction, ni chez les bonobos, ni chez les humains etc..

Ainsi, La position théologico-naturaliste s'auto-détruit logiquement dès lors qu'elle prétend absurdement interdire ce que la nature, selon eux, ne permet pas ou est sensée rendre impossible...Si l'homosexualité était anti-naturelle il n' y aurait nul besoin de l'interdire par la religion et/ou la morale traditionnelle anti-libérale !

La position des promoteurs de la confusion entre le sexe, le genre et la sexualité vécue a donc une apparence scientifique mais elle est réellement scientiste et métaphysique. Elle vise, comme toujours, à refuser la liberté individuelle et la démocratie comme normes des relation humaines pour les soumettre à un ordre et à un pouvoir supérieur incontestable ou sacré.

Le 13/10/2011 dans AV

Notes

La conversion d’un homosexuel en hétérosexuel semble impossible et l’inverse aussi. Je rappelle que les enfants d’homos ne sont pas plus homos que les enfants d’hétéros. Toutes les études l’ont confirmé. 


Ce qui est en cause c’est l’intolérance ou l’homophobie qui voudrait que l’homosexualité soit contre-nature et donc à la fois une maladie et une faute. Ce qu’elle n’est plus dans le droit dans tous les pays démocratiques, droit qui au contraire fait de l’homophobie publique un délit ! Même Marine a dû réviser sur ce point le discours du FN !

En fait la prise de position des traditionalistes obscurantistes (droite populaire) vise à mettre en cause cette avancée libérale dans le droit . Elle est précisément réactionnaire..

"ce n’est pas parce que l’on est homosexuel(le) que l’on cesse d’être de son sexe"


Au sens biologique, c’est ce que je dis, quant au genre social c’est une question en débat : Faut-il remettre cette notion en cause dès lors qu’elle semble cristalliser les rôles sociaux inégalitaires ou strictement différenciés entre les hommes et les femmes, à l’heure de la mixité et de la parité dans toutes les fonctions...revendiquées et voulues par le droit

Je ne vois pas en quoi le couple homo dans "Plus belle la vie" menace en quoi que ce soit les hétéros, sauf s’ils sont tentés par l’homosexualité et honteux de l’être...Ce qui pourtant n’a rien d’un péché, ni même un délit, sauf à se soumettre aux oukases de l’église catho...

Les études vont dans le même sens : rien ne dit que les enfants des homos soient plus en danger que les enfants des hétéros. C’est donc a ceux qui accusent les homos de pervertir leurs enfants qu’il incombe la charge de la preuve, sauf à accuser sans motif. 

 
Du bon usage de la présomption d’innocence

Il ne s’agit pas de faire de la dite homoparentalité une nouvelle norme, mais de mettre en évidence qu’il y a une pluralité de formes familiales aujourd’hui dont la légitimité vis-à-vis des enfants ne peut et ne doit pas être a priori disqualifiée, que ce soit les familles dites homoparentales, monoparentales ou recomposées à côté des familles de hétérosexuelle 


La question est de savoir si les enfants souffrent plusdans leur équilibre psychologique et leur éducation  dans les familles homos que dans les familles traditonnelles , recomposées ou monoparentales.

Si oui, il convient de le démontrer et non pas de l’affirmer selon des préjugés et des idées traditionaliste toutes faites. Or en l’absence d’une telle démonstration, absence aujourd’hui attestée, il est nécessaire d’éviter de stigmatiser les homosexuel(le)s parents, de fait sinon en droit, dans l’intérêts même des enfants qu’ils élèvent ensemble ou... les divorcés etc.. 

La tolérance et la résistance à l’intolérance, fusse-t-elle traditionnelle, fait aussi partie de l’éducation de la liberté à donner aux enfants.

Parmi tous mes contradicteurs lesquels seraient prêts à exiger de leurs représentants une loi pour séparer les enfants élevés par des parents dits homosexuels (appellation que je conteste) pour les confier à l’assistance publique, alors qu’au moins un des parents est légal ?

Je constate qu’aucun parti, même le FN, ne le réclame, j’en conclus que ce combat homophobe est d’arrière garde et donc qu’il faut aller jusqu’au bout de la logique pluraliste de notre société libérale et éviter des propos homophobes qui ne servant à rien sont nuisibles, car discriminants, en terme de justice et de paix civile. Ce sont bien des propos d’un autre âge.

Je suis très satisfaits de les avoir mis à découvert, pour les faire apparaître pour ce qu’il sont : des préjugés haineux et liberticides.

Les genres, entre les faits et le droit

1) Si l’on veut confondre genre social et sexe biologique, il convient alors de se demander ce que l’on doit faire des femmes ingénieurs et où des femmes politiques qui contredisent à leur sexe ou, plus crûment, qui portent la culote. La seule réponse est la suivante : les empêcher et, le plus facile pour cela, leur interdire socialement de prétendre à des rôles de pouvoir sur le monde et les hommes pour lesquels elles ne sont pas naturellement faites et/ou destinées, de par leur soi-disant immuable nature. Ces femmes sont des dangers sociaux et des perverses qui viennent par leur désir de se mesurer aux hommes dans le domaine de ces derniers sont des ferments de décomposition de l’ordre social et hiérarchique invariable, lequel doit le rester pour le bonheur de tous.

2) Si l’on refuse cette extrémité, contraire aux droits humains, il ne reste plus qu’à laisser à chaque femme la possibilité de s’auto-déterminer quant à son rôle social, en lui donnant toutes les chances, si elle le désire, de concourir aux même rôle que les hommes, y compris dans sa vie privée.

Ceci est donc une question de droit et non de fait ; confondre les deux ne peut être que liberticide. C’est dire que ces prétendues études ne peuvent servir d’argument , dans une perspective libérale, pour exclure ou discriminer les femmes des prétendues fonctions viriles

3) Que faire des hommes qui refusent les fonctions d’ingénieurs ou de chefs exclusifs, y compris de la famille ? faut-il les sanctionner ou les considérer comme des hommes manqués ou contre-nature qu’il faudrait traiter à coups de piqures de testostérone, comme certains l’avaient proposé, autrefois pour les dits invertis ?

De toute manière rien ne justifie en droit que l’on contraigne quiconque à ne pas déroger à son genre, quel que soit son sexe biologique.

La confusion entre genre et sexe n’éclaire en rien sur ce qu’il convient de faire des faits de détermination sexuelle de type biologique dont on croit pouvoir parler comme d’une vérité prouvée, alors même que ces faits sont aussi et indissociablement autant et, selon les anthropologues, plus des faits de société que des faits biologiques, contrairement à ce qui est trop souvent dit. Faits du reste indiscernables. Dans le doute il convient simplement de laisser les femmes, y compris les féministes, hommes ou femmes, se battre contre cette confusion dangereuse pour les droits humains afin de promouvoir les droits égaux des femmes.

Sylvain Reboul, le 15/02/2013.