Faut-il et comment expliquer le djihadisme, comment le combattre en Europe?
Qu'est-ce que le « djihad » ?
Définition : Le terme de Djihad signifie dans l'arabe coranique (classique) « Effort dans le chemin vers Dieu » C'est le grand djihad qui préconise l'effort intérieur sur soi-même, donc personnel, pour se rendre pur et conforme aux obligations divines éthiques (Charia) , afin de lutter contre les passions, l’égoïsme et la haine qui génèrent la discorde (fitna) dans la communauté des croyants (Ouma).
Mais un autre sens du terme de Djihad apparaît dans le Coran : celui de l'effort de faire la guerre contre les mécréants. Cet effort extérieur oblige tout musulman à sauvegarder la communauté des vrais croyants contre tous ceux qui la menacent, au prix de son sacrifice ici-bas, lequel sera récompensé au paradis, . C'est le petit Djihad.
Pour Averroes il y a 4 djihads :
celui du cœur ; la lutte contre le moi intérieur ;
celui de le langue; la prédicationcelui de la main ; pour contraindre.
celui de l'épée. pour vaincre ses ennemis
Les deux premiers sont plutôt pacifiques, les deux derniers sont violents et/ou guerriers.
Deux écoles musulmanes apparaissent en ce qui concerne ce deuxième
djihad : l'une qui préconise de ne faire la guerre ( qital
) qu'aux ennemis qui menacent les vrais croyants ( Fard
ʿAyn): ce qui limiterait le guerre à la légitime
défense. Cela implique, en particulier, de renoncer à employer le
violence contre les gens du livre (bible) pacifiques qu'il faut au
contraire protéger dès lors que leurs prophètes sont les
précurseurs de la prophétie de Mohamed, lequel reprend pour les
achever toutes les prophéties antérieures, (celle de Jésus y
compris lequel n'est pas Dieu mais seulement prophète pour le
Coran). « Nul ne doit, dit le Coran, être contraint en
matière de religion ».Ainsi est-il dit dans le Coran :
« Le chaos est pire que la guerre. Tant qu'eux ne vous
combattront pas dans l'enceinte sacrée, ne leur livrez pas la
guerre. Si eux vous déclarent la guerre alors tuez-les. Voilà la
fin des infidèles » et« Ne vous donnez pas la
mort »
La guerre est ainsi justifiée et limitée par 4 conditions :
quand les non-musulmans envahissent une terre musulmane ;
quand les lignes de bataille commencent à se rapprocher ;
quand un imam appelle une personne ou un peuple pour se lancer au combat ;
quand les non-musulmans capturent et emprisonnent un groupe de musulmans.
Mais il est toujours loisible à
une autorité religieuse musulmane de déclarer l'une ou l'autre,
voire les 4, de ces conditions remplies. D'où le fait qu'une autre
interprétation du Djihad expansionniste est, de fait, toujours
possible.
C'est pourquoi une autre école s'appuie sur d'autres sourates violentes offensives du Coran telle que :
« Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la (les cinq prières), la salat et acquittent l’aumône obligatoire (la zakat) , alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »
et « Qu’ils combattent donc dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense »
et « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah seul. S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes »
et « Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah: ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l’Evangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu’Allah à son engagement? Réjouissez-vous donc de l’échange que vous avez fait: Et c’est là le très grand succès) »
et enfin : « Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux – sauf ceux qui ont quelque infirmité – et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d’Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense »
« Comptez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne distingue parmi vous ceux qui luttent et qui sont endurants? »
Ce qui fait dire à Françoise Micheau, professeur d'histoire médiévale des pays d'Islam à l'Université Paris I
« Le statut juridique des non-musulmans s'appuie sur un double fondement : le comportement de Mahomet et les conditions de ses conquêtes. Lors de la soumission de l'Arabie dans les dernières années de sa vie, le Prophète a conclu des accords de soumissions avec les groupes d'Ahl al-Kitâb (les gens du Livre), notamment les juifs de Khaybar (au nord de Médine) et les chrétiens de Najrân (sud de l'Arabie). (...) L'attitude de Mahomet à l'égard des Ahl al-Kitâb, au sens strict juifs et chrétiens, fut étendue après débat aux zoroastriens, qui disposaient également d'un livre sacré avec le Zend-Avesta, et pratiquement à toutes les confessions des pays conquis. Néanmoins il est difficile de connaître précisément les conditions faites aux populations vaincues car les sources sont postérieures et servent surtout à légitimer un état de fait. En particulier, le pacte dit de 'Umar, attribue au calife 'Umar qui régna de 634 à 644 et devenu la référence normative en matière de définition des clauses de la dhimma, a peut-être été élaboré à l'époque du calife al-Mutawakkil (qui régna de 232/847 à sa mort, en 247/861) qui obligea tous les non musulmans à se conformer aux règles de leur statut, mais la plus ancienne version conservée date du VIIe/XIIe siècle39. »
Mais retenons que la question reste ouverte de savoir, entre ces deux, voire trois écoles, si ce deuxième sens du djihad préconise ou non l'usage de la violence extrême dans tous les cas, contre ses ennemis, y compris les prétendus faux-musulmans, sous le terme qui désigne le guerre sacrée, différent du terme djihad: le kital
Qu'en est-il de la doctrine de Daesh ?
Pour Daesh la réponse est positive : C'est dire que le terme de djihad vise, pour eux, tout autant les non-musulmans que les traîtres musulmans qu'il faut terroriser pour les soumettre à leur interprétation politique (le califat) du Coran et des hadiths ?
Ce mouvement
s'appuie, en
effet, sur cette dernière
interprétation pour utiliser la violence terroriste, partout dans
le monde, contre les puissances considérées comme anti-musulmanes,
occidentales, mais aussi orientales et moyen-orientales afin de
parvenir à la (re) constitution d'un état sunnite unique, de tous
les vrais musulmans sunnites (le Califat) , sous l'autorité d'un
pouvoir théologico-politique autoritaire, voire totalitaire, régit
par la seule loi islamique (la charia) dont un ces principes de base
est le refus de l'égalité entre les hommes et des femmes et de la
liberté sexuelle, au nom de la différence fonctionnelle des sexes
ou plutôt des genres et de l'ordre social reposant sur la famille
patriarcale et le retour au
mode de vie du temps du prophète.
Daesh !« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou
européen - en particulier les méchants et sales Français - ou un
Australien ou un Canadien, ou tout (...) citoyen des pays qui sont
entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez
sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière »
«Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d'un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le»
Faut-il tenter d'expliquer le djihadisme ou y renoncer pour mieux le combattre?
Notre premier ministre a commis un commentaire qui a provoqué un choc tonitruant parmi les spécialistes des sciences humaines : « Expliquer le djihadisme, c'est déjà un peu l'excuser ». Que veut dire cette formule ? Elle semble vouloir dire qu'une explication vaut comme une circonstance atténuante et donc implique une réduction de responsabilité et de culpabilité , alors même que le violence des actes terroristes exige une mobilisation sans faille pour les punir , voire détruire ou exterminer ceux qui en sont les auteurs ! Expliquer serait donc une quasi trahison de la guerre sans pitié qu'il faut mener contre le terrorisme islamiste pour les vaincre, car il marquerait une compréhension (prendre en soi) de leurs actes intolérables qui conduirait alors à une tentative d'excuse de leurs auteurs. Toute explication les déresponsabiliserait. Dès lors, en effet, qu'on leur trouve des motifs psychologiques et sociaux qui les auraient poussé à commettre leurs crimes, on s'interdirait de prendre la mesure de la responsabilité de les éliminer, sans état d'âme. La question, en effet, de savoir pourquoi les terroristes en sont venus là, risque de nous amener à nous interroger nous-mêmes sur la question de savoir si, dans les mêmes circonstances, nous n'aurions pas eu leur tentation, voire leur détermination à massacrer des civils par la haine que ces conditions sociales et psychologiques auraient provoquer. Les djihadistes sont des monstres sanguinaires qu’il faut mettre hors d’état de nuire, aucun explication ne doit nous amener à relativiser leur crime qui les dédouanerait de leur entière culpabilité.
Mais cette volonté de ne pas expliquer pour mieux réprimer, se heurte au fait que ces terroristes sont parmi nous, ont été élevés en France, éduqués dans nos écoles, et que nous ne pouvons pas pour les combattre en amont en nous dispensant de réfléchir sur les causes de leur violence aveugle, afin de prévenir leur dérive criminelle. D'autant plus que les djihadistes ne peuvent pas être terrorisés, dès lors qu'ils souhaitent mourir en martyrs et que en se contentant de réprimer leurs crimes, on peut au contraire encourager certains candidats au djihadisme à trouver, dans l'exemple de ces criminels, des héros ou des martyrs, c'est à dire des modèles à imiter. Or les explications sont nombreuses : « Les djihadistes sont les produits d’un désordre mondial dont l’Occident serait responsable » disent certains géopoliticiens. « Les djihadistes sont des victimes de la crise » précise certains l’économistes. « Les djihadistes sont des gamins des cités qui ont mal tourné, affirment certains sociologues, ils sont la preuve que notre modèle d’intégration est failli. D'autres avancent même qu'ils sont les héritiers de la vogue humanitaire, leur mobilisation est comparable à celle des étudiants qui s’engagent dans une ONG à l’autre bout du monde. Les djihadistes sont des jeunes qui étouffent dans une société de vieux, ils partent se dépayser en Syrie comme d’autres deviennent cuisiniers en Australie. Mais aussi et peut-être surtout ils sont de purs produits de notre société du spectacle, et des jeux vidéo violents en quête de célébrité, Mais pour Gilles Kepel «on a envisagé toutes les explications, toutes les causalités possibles, sauf une : la religion. »
Il faut peut-être
en ce sens ajouter une correction à l'affirmation de ce dernier
: celle d'Olivier Le Roy : « le djihadisme est un
phénomène de radicalisation quasi-pulsionnelle (pulsion de mort) et
générationnel d'une jeunesse déboussolée qui s'est donnée
l'islam comme justification. Il y aurait donc deux explications.
L'une qui verrait dans le djihadisme une radicalisation de l'islam
(Gilles Kapel) et l'autre une islamisation de la radicalité de
jeunes en rupture sociale (Olivier le Roy) ?
J'ajouterais , pour
ma part, à ces explications, le désir de violence, voire de
vengeance, dont cette jeunesse peut jouir par la terreur qu'elle fait
régner, comme expression d'un désir de puissance instantanée et
absolue qu'elle définit comme puissance divine, laquelle puissance
est du même coup non pas une simple promesse mais le certitude du
paradis post-mortem quels que soient leurs péchés antérieurs.
C'est pourquoi un très grand nombre de djihadistes ont été des
délinquants convertis ou reconvertis non seulement civils mais aussi
religieux. Par leur apparent sacrifice altruiste qui n'en est pas un
pour eux, ils rachètent leurs manquements antérieurs (considérés
cmme des péchés vis-à-vis de dieu, en vue de leur renaissance dans
un autre monde post-mortem (mais aussi déjà annoncé dès leur
séjour sur terre par l'EI à ses nouvelles recrues), où tous leurs
désirs, y compris sexuels, pourront être totalement satisfaits.
Ce rêve de purification salvatrice en éliminant tout ce qui est
impur, à savoir tous les autres, y compris eux-même, les transforme
en anges exterminateurs, en fous de Dieu qui leur conférera un
bonheur absolu, entièrement mérité, confondu avec le satisfaction
de tous leurs désirs actuels encore insatisfaits. C'est en cela que
la cause religieuse est décisive, ce qui me fait préférer
l'explication de Gilles Kepel par rapport à celle d'Olivier Roy, non
pas en ce qui concerne le seul fantasme de puissance et de pureté
absolues qui, lui, est universel, mais dans son passage à l'acte.
Qui ne combat pas la prégnance de cette cause idéologique
proprement religieuse qui concerne le salut post-mortem, donc la
décompensation de l'angoisse de la mort ne peut retourner les
djihadistes. Qui ne veut pas voir que ce risque de violence est
inscrit dans tout désir de purification religieuse donc absolue du
monde et dans la certitude proprement religieuse du salut
post-mortem, courre à l'échec pour combattre le djihadisme. Deux
moyens pour cela : opposer une interprétation pacifiante, voire
lénifiante, de la religion ou déconstruire dès maintenant la
prégnance de la foi religieuse comme source de vérité universelle
( voie de la critique philosophique et de l'ouverture à l'esprit
critique des croyances révélées ou sacrées) ; la première
est extrêmement précaire car elle se trouve vie en butte avec la
radicalité de l'interprétation intégriste. Tout musulman qui se
refuse au martyr et au meurtre spectaculaire de ses ennemis est
considéré par les islamistes comme un faux musulman, voire un
apostat. Il est un traître, à savoir un ennemi pire que les
non-musulmans car intérieur. Par son désir de se sauver dans ce
monde en pactisant avec lui, il se compromet avec le mal absolu, la
mécréance, et compromet du même coup l'ensemble des musulmans. La
deuxième voie est longue et difficile, car elle a besoin de toute
une éducation publique non-religieuse et donc rationnelle-critique,
à savoir laïque, dès l'enfance, laquelle nécessite un état qui
promeuve cette éducation pour tous et refuse tout lien organique
entre lui et les religions, un état non pas athée, mais a-religieux
mais qui laisse aux athées la liberté de déconstruire le discours
religieux en tant que tel. Examinons cela
Comment combattre l'islamisme radical ?
Il nous faut distinguer le combat contre le djihadisme dans les pays dits musulmans, combat qui relève de leur propre évolution interne vers le démocratie que les démocratie doivent soutenir du combar contre le djihadisme chez nos ressortissants qui relève de notre entière responsabilité.
Reprenons les différentes explications du djihadisme en Europe : elle sont au nombre de 3
Sociologique : Toute violence est toujours liée à une frustration et à une humiliation ressentie due à une discrimination sociale plus ou moins permanente (racisme, xénophobie héritage de la domination coloniale) , qui met en cause la possibilité de la construction d'une identité, individuelle ou collective, positive. Ceci semble être le cas de nombreux jeunes, musulmans ou non, à l'heure du chômage massif dans leur tranche d'âge. C'est pourquoi de nombreux jeunes djihadistes passent sans transition de la délinquance économique (drogue, vol, braquage) à l'apparent contraire : la religiosité extrême ou fanatique pour se croire re-valorisés au regard de Dieu et des autres de son groupe de croyance. Cette religiosité ne peut être que violente et tournée contre la société libérale toute entière qui semble les rejeter : son mode de vie leur apparaît comme diabolique et tout plaisir qu'elle offre, surtout sexuel, est vécu comme une manifestation du péché contre Dieu, confondu avec l'ordre patriarcal traditionnel, et donc passible d'une violence purificatrice salvatrice post-mortem. De ce point de vue, ce qui est à la fois désiré et refusé et d'autant plus désiré que c'est refusé, par les jeunes djihadistes, c'est l'égalité des filles et des garçons, comme contraire aux traditions familiales et religieuses des mariages arrangés, voire forcés. Ce refus de l'égalité est fondé sur la domination des femmes par les hommes et l'interdit de leur liberté sexuelle comme susceptible de compromettre la certitude de la filiation comme mode privilégié, voire exclusif, de la reproduction de la société et de la transmission des biens, des positions et des statuts qui constituent le lien social, comme lien tribal et/ou clanique. C'est en effet la paternité qui est douteuse et non la maternité, ce qui, pour sortir de ce doute, oblige les hommes à interdire aux filles et aux femmes toute liberté sexuelle, jusqu'à provoquer ce qui est appelé crime d'honneur, pratiqué par les membres masculins de la famille (frère ou père ou cousins), parfois avec l'accord des autres femmes, en cas de transgression de cet interdit majeur. Ceci explique aussi que l'excision des filles, voire leur infibulation, pratiques bien antérieures à l'islam, qui sont censées réduire le désir sexuel féminin et sa pleine satisfaction, soit si répandues au moyen-orient et en Afrique, sans même que cela soit prescrit comme une obligation musulmane dans les textes coraniques
Psychologique :
Les jeunes djihadistes
seraient, alors,
des adolescents
perturbés par cette perte d'identité positive qui
leur ferait préférer la pulsion de mort qui réalise
instantanément le désir narcissique frustré de toute puissance à
la pulsion de la vie . La jouissance que procure la violence extrême
l'emporte chez eux sur les
plaisirs et les
ambitions qui exige des efforts et du temps dans la vie sociale
ordinaire toujours plus ou moins décevante et précaire en terme
d'image de soi. Cette image héroïque de soi que procure la violence
purificatrice contre les autres, la société et ses institutions,
trouve son stimulant dans les jeux vidéos auxquels ils peuvent
s'identifier
d'autant mieux que leur violence extrême est présentée par le
commerce spécialisé, comme hyper-valorisants en terme de
représentation de soi. Cette mise en scène d'eux-mêmes au travers
de la violence des jeux vidéos paraît en effet consubstantielle
de
l'engagement dans les groupes radicaux djihadistes. Du reste les
djihadistes du M.O , pour recruter chez nous efficacement
, recourent aux mêmes
images que celles des jeux vidéos violents. Parmi
les déterminations psychologiques, il faut aussi faire référence à
la misère sexuelle de nombreux jeunes dont la
culture familiale est aussi responsable de
celle-ci, dans la mesure ou
un tabou et un interdit, plus encore chez les filles, pèsent sur les
relations sexuelles, et cela
dans un cadre de vie
occidental qui, au contraire, exhibe le désir sexuel et la séduction
comme éminemment positifs, jusqu'à en faire l'aliment moteur
exclusif de
la publicité, laquelle
exploite en
permanence le désir
érotique des femmes et des
hommes pour exacerber
la
soif de consommer. Cette
fracture de leur psychisme sexuel, jusqu'à
la psychose à forme religieuse,
est la cause de
la violente frustration
de leur désir des femmes
jusqu'à les conduire à un
ascétisme qui les amène à imposer aux femmes de cacher leur
corps, ou si elles s'y refusent, à les traiter de prostituées qui
méritent le viol qu'elles pourraient subir, c'est à dire qu'ils
pourraient leur faire subir !
Leur hyper machisme sexuel
violent est l'expression de leur misère sexuelle et de la peur des
femmes qu'elle génère,
c'est à dire celle de
leur désir, terriblement frustré, des femmes. C'est
pourquoi la lutte contre le machisme et l'homophobie (c'est tout un)
à l'école, est un enjeu éducatif considérable et probablement
prioritaire qui passe par
l'éducation du
désir érotique à la
liberté sexuelle responsable
dans le
cadre d'une stricte égalité
entre les hommes et les femmes.
Religieuse :
la religion la plus fanatique
promet toujours le salut post-mortem comme récompense du sacrifice
suprême et de la violence pour purifier le monde du mal. La sacré
implique le sacrifice violent de soi et des autres,le mécréants,
pour aller au paradis. La religion musulmane se sent,
particulièrement
aujourd'hui, en butte à
la domination mondiale du
modernisme et de
la pensée libérale qui bouleverse ses traditions et son mode de
vie. Donc certains que l'on peut appeler les radicaux
contre-révolutionnaires
anti-libéraux (anti-droits de l'homme au nom du droit divin), par
exemple les radicaux djihadistes, sont convaincus de faire du bien en
tuant aveuglement tout ceux qui désirent vivre ici-bas et jouir des
plaisirs « matérialistes » de la vie moderne.
Le bien exigé de Dieu, qui, seul, selon eux peut donner sens à la
vie personnelle et collective ici-bas, légitime la
violence extrême contre
ceux qui aiment et recherchent les plaisirs proprement terrestres
qui sont par nature contradictoire avec ce
qu'ils considèrent comme l'ordre
et l'amour exclusif de Dieu
et des seuls croyants qu'ils
reconnaissent comme tels, en
vue du salut post-mortem.
En fait la vie libérale et
donc individualiste est pour eux à la fois un objet ambivalent
d'attraction et de répulsion. La violence sert alors pour eux à se
dégager de cette ambivalence en eux-mêmes qui les déchirent et qui
compromet radicalement la possibilité de se construire une identité
stable par le recours à des certitudes religieuses incontestables.
C'est la haine d'une partie d'eux -mêmes (leur désir de vivre
librement les plaisirs de la vie ordinaires qu'ils considèrent comme
corrompus et corrupteurs, à savoir impurs) qui leur permet de
compenser en la masquant la
blessure narcissique provoquée par cette ambivalence qui les
travaille en profondeur. La religion devient pour eux un recours
contre le désir de la vie ordinaire frustré et frustrant et
contre l'angoisse provoquée par une liberté vécue comme
impuissance , car plus ou
moins marqué par le sentiment dépressif de leur incapacité
à l'exercer dans une
société libérale déstabilisante et
discriminante qui les
oblige à faire des choix et des efforts difficiles et souvent déçus
pour réussir. Ce qui fait de l'islam radical plus qu'une
islamisation de la radicalité, c'est la certitude absolue du paradis
post-mortem comme récompense garantie des attentats suicidaires, ce
qui n'est pas le cas d'autres formes de radicalité . Et cela est une
spécificité qui rend le passage à l'acte à la fois obligatoire et
intéressé y compris et surtout pour les néo-con(s)-vertis.
On peut se demander alors quelle explication l'emporte sur les autres et comment lutter contre la violence fanatique?
Je
répondrais, pour ma part, aucune et
qu'elles ne sont pas
exclusives car elles
s'impliquent toutes. Mais
je considère
que l'explication religieuse
est celle qui permet de comprendre le passage à l'acte hyper-violent
de nombreux jeunes révoltés. Sans la certitude du salut divin
post-mortem , la mort joyeuse du terroriste qui se fait sauter au
milieu de la foule ne serait pas possible. Elle ne pourrait pas
satisfaire le désir de
violence, voire de vengeance, dont cette jeunesse peut jouir par la
terreur qu'elle fait régner, comme étant
celle d'un désir de
puissance instantanée et absolue qu'elle
réalise en tant qu' expression, pour
eux, de la puissance
divine absolue.
Laquelle
puissance divine est
du même coup, non pas pour
eux,
une simple promesse de
salut, un
simple espoir toujours accompagné de doute, mais une certitude
d'autant plus évidente qu'elle est vécue comme un sacrifice
suprême, salvateur de soi, et des autres, les mécréants. C'est
pourquoi on ne peut terroriser les terroristes, ni
par la répression
ni par la terreur contrairement à ce que prétendait feu Charles
Pasqua et que le seule
manière de réduire le risque de violence terroriste
est de travailler en amont
par la prévention et l'éducation critique et auto-critique des
croyances chez nos enfants. C'est
toute la
question de l'éducation à la laïcité par rapport aux religions !
Celle-ci passe d'abord,
selon moi, non
par le refoulement du religieux, mais par l'étude critique et
historique des religions dans leur diversité, afin de montrer
qu'aucune ne peut l'emporter sur les autres en terme de vérité
et/ou de vraisemblance afin, surtout, de faire apparaître leurs
implications politiques et sociales réelles. Libre ensuite à chacun
de faire de sa religion non une certitude indiscutable mais une
simple croyance préférée mais ne valant pas nécessairement pour
les autres . La religion considérée comme un domaine de
croyances douteuses, vaut dans nos sociétés libérales et
pluralistes plus et mieux, pour réduire le risque de violence
fanatique, que des dogmes considérés comme devant être
universellement partagés. Et si l'école publique pouvait, avant
toutes
autres institutions, lesquelles interviennent toujours trop tard,
participer à cet effort laïque qui consiste à penser la vie
citoyenne indépendamment de la confession religieuse, ce serait tout
bénéfice pour la paix et la concorde civiles. C'est dire que
l'école contrairement à ce que prétend affirmer la charte de la
laïcité ne peut se contenter de rester neutre vis-à-vis des
croyances et des préjugés religieux, particulièrement
en ce qui concerne les préjugés sexistes et sexuels :
Dès lors qu'elle enseigne objectivement les faits religieux comme
faits historiques et
idéologiques dans leurs conséquences politiques,
elle les démystifient et les relativisent du même coup pour en
réduire
les effets de violence que provoque nécessairement toute vérité
absolue sacrée devant s'imposer à tous, non par la raison, car cela
est impossible, mais par la force. Reconnaissons
cette vérité démontrée dans l'histoire de toutes les religions :
Qui se croit investi de la
puissance divine, laquelle
a seule le pouvoir idéologique
de transformer radicalement
la violence en bien, peut jouir de celle-ci sans frein,
ni limite. S'en
prendre, dès l'école primaire, à cette dimension religieuse qu'est
le fanatisme est donc un impératif éducatif majeur pour
réduire le risque de radicalisation violente inhérent à toute
religion! L'école pour tous ne peut être qu'une école
anti-fanatique. C'est
à l'oublier, sous prétexte de neutralité religieuse, que nos
démocraties ont pu produire la dérive djihadiste en interne, parmi
certains jeunes déboussolés et discriminés. Le combat pour une
véritable laïcité par le développement de l'objectivité critique
du jugement à l'école et l'intégration par l'école doit devenir
notre premier combat contre la violence politico-religieuse,
djihadiste ou autre. L'école
laïque n'est et n'a pas à être neutre, car elle est
celle de la vérité
scientifique critique contre les croyances fausses, y compris en ce
qui concerne l'enseignement non-religieux des religions, et celle de
la liberté citoyenne contre celle de l'autorité sacrée des
traditions religieuses.
Arabie saooudite
Écrit par L'Equipe Dine Al-Haqq. Publié dans Prospectus
Louange à Allah, Prière et Salut sur le Messager d’Allah, ses proches, ses Compagnons et ceux qui sont guidés par son droit chemin.
Les Paroles des gens de science sur Abou Bakr Al-Baghdâdy et son soi-disant "état islamique" ainsi que sur Al-Qaïda et Al-Nosra:
Cheikh ‘Abdel ‘Azîz Âli Cheikh, Moufty du Royaume d’Arabie Saoudite, président du comité permanent de la délivrance de la fatwa ainsi que du conseil de Fiqh de la ligue islamique mondiale - qu’Allah le préserve : « Les idées extrémistes et les actes terroristes mis en exécution par les deux organisations "l'État Islamique" et "Al-Qaïda" sont l’ennemi numéro un de l’Islam (…) ces organisations n’ont rien à voir avec l’Islam. »
Cheikh Sâlih Al-Fawzân, membre du comité permanent de la délivrance de la fatwa du royaume d'Arabie Saoudite - qu’Allah le préserve : « Le rôle des savants de l'Islam est de les condamner, d'exposer la nullité de la voie qu'ils ont empruntée et de proclamer qu'ils méritent la mort pour pouvoir être préservé de leurs maux, car le prophète - Que les éloges et le salut d'Allah soient sur lui - à dit à propos des khârijites: "Où que vous les trouviez, tuez-les!" »
Al-Hasan Al-Badr - le fils du grand savant Cheikh ‘Abdel-Mouhssin Al-'Abbâd Al-Badr - raconte avoir rapporté à son père que certains faibles d'esprits en Arabie Saoudite ont prêté allégeance à Al-Baghdâdy et disent qu’il est le calife des musulmans. Cheikh ‘Abdel-Mouhssin Al-'Abbâd, grand savant du hadith et autrefois directeur de l'université islamique de Médine - qu’Allah le préserve – répondit : « Ils ont certes prêté allégeance à Satan! » Il a aussi dit: « Il n'y a nul doute que les membres de DAECH sont des khârijites, leurs caractéristiques et agissements sont ceux des khârijites »
https://www.zamanfrance.fr/article/lettre-120-savants-musulmans-contre-terrorisme-daesh-12371.htmlhttps://www.zamanfrance.fr/article/lettre-120-savants-musulmans-contre-terrorisme-daesh-12371.html
Cette lettre de 22 pages, rédigée en arabe, comporte de nombreuses citations tirées du Coran et d'autres sources de l'islam. Elle condamne les tortures, meurtres et destructions commis par l'EI dans les zones qu'il contrôle.
"Vous avez fait à tort de l'islam une religion de dureté, brutalité, torture et meurtre", écrivent ces personnalités. "C'est une grosse erreur et une offense à l'islam, aux musulmans et au monde entier."
Les signataires utilisent des arguments théologiques pour réfuter les déclarations faites par le calife autoproclamé de l'EI, Abou Bakr al Baghdadi et par son porte-parole Abou Mohamed al Adnani, pour justifier leurs actes et attirer de nouvelles recrues.
La lettre est adressée à Abou Bakr al Baghdadi et "aux combattants et partisans de 'l'Etat islamique auto-proclamé'" mais aussi aux recrues potentielles, aux imams et à ceux aussi qui voudraient dissuader les jeunes musulmans de rejoindre l'EI.
Les 126 signataires sont tous sunnites. Ils sont originaires de nombreux pays musulmans, comme l'Indonésie ou le Maroc, mais aussi de pays où vivent des musulmans comme la France, la Belgique, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Si des chiites et des femmes avaient été signataires, cela aurait pu discréditer l'autorité de ce texte aux yeux des islamistes fondamentalistes auquel il s'adresse.
"REPENTEZ-VOUS"
Parmi les signataires, figurent l'actuel et l'ancien grand mufti d'Egypte, Chaouki Allam et Ali Gomaa, le sultan nigérian de Sokoto, Muhammad Sa'ad Abubakar, et le chef de la grande organisation indonésienne Muhammadiyah, Din Syamsuddin.
Huit éminences de l'université Al Azhar du Caire, la plus haute autorité de l'enseignement sunnite, ont également signé la lettre.
Les signataires ne se contentent pas de condamner l'assassinat des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et de l'humanitaire britannique David Haines mais rejettent aussi ces actes en invoquant la tradition musulmane de protection de ceux qui servent d'émissaires entre groupes.
La lettre qualifie de "crimes de guerre atroce" plusieurs cas de meurtres de prisonniers de l'EI, 2.850 au total. Pour étayer ce point, la lettre rappelle plusieurs citations du prophète Mahomet interdisant cette pratique.
Elle souligne aussi que les Arabes de religion chrétienne et les Yazidis, adepte d'un culte ancien dérivé du zoroastrisme, sont deux "peuple du Livre" qui doivent être protégés selon la loi musulmane, la charia.
Ces deux communautés ont été poussées à la fuite quand l'EI a envahi le nord de l'Irak.
"Reconsidérez vos actions, renoncez-y, repentez-vous en, cessez de faire du mal aux autres et retournez à la religion de la miséricorde", conclut la lettre.
Nihad Awad, du Council on American Islamic Relations (CAIR), qui a présenté cette lettre à Washington mercredi, a dit espérer que les combattants en puissance lisent ce document.
"Leur théologie est tordue", dit-il dans une vidéo d'explication de la lettre à propos des partisans de l'EI. "Ils se sont basés, à de nombreuses reprises, pour mobiliser et recruter des jeunes, sur des textes religieux classiques qu'ils ont mal interprétés et mal compris."
Cette lettre de 22 pages, rédigée en arabe, comporte de nombreuses citations tirées du Coran et d'autres sources de l'islam. Elle condamne les tortures, meurtres et destructions commis par l'EI dans les zones qu'il contrôle.
Les exactions de groupes comme Daech sont en totale contradiction avec les préceptes de l'islam. Il suffit de lire le Coran pour le savoir: tuer une personne, c'est tuer l'humanité tout entière (5:32); la persécution et le chaos sur Terre constituent des péchés plus graves encore (2:217). Le Coran parle avant tout de paix, de justice, et des droits des hommes. Il prône la liberté de conscience et nous interdit de punir les apostats et les blasphémateurs.
L'étude des enseignements du Prophète nous montre qu'il mettait en garde, de manière étonnamment précise, contre l'actuelle montée en puissance du fanatisme religieux.
Voilà 1400 ans, il avait prédit que l'Islam ne serait un jour plus qu'un nom, le Coran, plus qu'un mot, et que les "mosquées seraient magnifiquement parées mais dépourvues de foi" (Mishkatul Masabih). En ces temps troublés, l'esprit de l'islam ne serait plus, et la religion deviendrait une coquille vide réduite à ses rituels. Des imams corrompus provoqueraient des conflits, ajoutait-il.
Et ce n'est que trop vrai: dans certains pays musulmans, les imams extrémiste prêchent la division et la haine.
Sa description ne s'arrête pas là: il parle aussi des organisations terroristes comme Daech. Quand la dissension règnerait, "un groupe de jeunes gens immatures et stupides" verrait le jour et voudrait détourner la foi. Leur discours serait séduisant mais ils commettraient des atrocités. Face à leur surenchère de prières et de jeûne, les autres musulmans feraient piètre figure. Ils ne comprendraient rien à l'esprit du Coran et n'en régurgiteraient que des passages soigneusement choisis en vue de recruter e nouveaux membres. Pour le Prophète, ces groupes seraient "la lie de la création".
Et si tout cela ne suffit pas, le calife Ali (quatrième successeur du Prophète) raconte dans le livre Kitâb al-Fitan que ces personnes auraient de longs cheveux et porteraient des drapeaux noirs. Ils auraient "des cœurs durs comme le fer" et se réuniraient en... État (Ashab al Dawla). Il est aussi fait mention d'alliances rompues, de mensonges, et de noms évoquant leurs villes, comme celui du "calife" de "l'Etat islamique", Abu Bakr al Baghdadi.
Le Prophète décrivait en détail ces êtres malfaisants pour prévenir les Musulmans, et leur intimer de s'en méfier et de les combattre. "Quiconque s'élève contre eux est meilleur qu'eux aux yeux d'Allah", proclamait-il.
Gardez bien ceci en mémoire. Quand les membres de Daech tuent au nom de l'islam, quand ils prétendent suivre le Coran ou sèment le chaos à l'occasion du ramadan, souvenez-vous que le Prophète nous a explicitement parlé de ces imposteurs, et attend de nous que nous les éradiquions.
Les seuls qui refusent de s'en souvenir sont les membres de Daech, leurs sympathisants et les islamophobes qui veulent faire croire au monde entier que Daech est le représentant légitime de l'islam. Mais ceux qui réfléchissent un peu percevront la sagesse du Prophète et resteront unis contre l'extrémisme et l'ignorance.
En octobre 2014, Fikra
Forum publiait les premiers sondages d’opinion mesurant le
degré de sympathie suscité par Daech dans trois pays arabes. Leurs
résultats allaient être instructifs. Seuls 3% des Égyptiens
voyaient l’État islamique d’un œil positif. Les Saoudiens
étaient 5% et les Libanais moins d’1%. Un an plus tard, Pew
Research trouvait qu’à peine 1% des Libanais avaient une
«opinion favorable» de l’EI. En Jordanie, majoritairement
sunnite, la proportion montait à 3%. En Israël, elle était à 1%.
Dans les territoires palestiniens, on atteignait 6% mais, même ici,
une majorité écrasante de sondés –84%– avaient une opinion
défavorable de l’EI. Des enquêtes antérieures menées au sein de
sociétés musulmanes montrent des tendances similaires vis-à-vis
d’al-Qaida.
Mais tous les pays connaissent des homicides. En 2015, le rapport Global Burden of Armed Violence, publié par l’ONG genevoise Small Arms Survey, concluait que, pour chaque mort de la guerre ou du terrorisme, il fallait compter sept meurtres. Dans le monde entier, et pour quasiment tout le monde, le meurtre est une menace bien plus conséquente pour la sécurité humaine que la violence politique organisée.
En 2011, une étude d’importance menée par le politologue M. Steven Fish, de l’Université de Californie-Berkeley, examinait des données statistiques transnationales et montrait qu’entre 1994 et 2007 le taux d’homicide moyen du monde musulman s’élevait à 2,4 pour 100.000 habitants. Soit globalement le tiers du monde non musulman. Un taux inférieur à la moyenne européenne et divisant quasiment par deux le taux d’homicide aux États-Unis.
Thèse de Badiou :
La structure du monde contemporain, selon A.Badiou façonne une forme de représentation de soi qu’il appelle « subjectivité typique » et qui prend trois formes : la subjectivité occidentale, la subjectivité du désir d’occident et la subjectivité nihiliste. Elles ont en commun de se définir en fonction de l’ordre mondial unique, occidental donc, qui définit la conscience de soi d’un sujet dont l’essence est d’être salarié-consommateur, et qui assigne des désirs d'être et de paraître qui sont les désirs narcissiques stimulés dans le sens de la consommation spéculaire (représentation de soi pour les autres et pour soi) par le système de production capitaliste. C’est dans ce contexte d’hégémonie du narcissisme des désirs promeut par le capitalisme qu’apparaît c qu'il appelle le fascisme contemporain : « je pense qu’on peut appeler "fascisme" la subjectivité populaire qui est générée et suscitée par le capitalisme. [...] Le fascisme est une subjectivité réactive. Elle est intracapitaliste, puisqu’elle ne propose aucune autre structure du monde » . C’est pourquoi les tueurs du 13 novembre sont, dit-il, de « jeunes fascistes », des déçus du désir d’Occident, devenus « ennemi[s] de l’Occident, parce qu’en réalité [leur] désir d’Occident n’est pas satisfait »