Thèse:
L'altruisme pur est une absurdité logico-psychologique;
démonstration :
Citez moi une seule
personne purement
altruiste dont la générosité serait sans
représentation
de soi comme sujet de
la fin positive de son action
,
donc sans qu'elle se sente valorisée par cette même action?
1) Si vous me mentionnez
telle ou telle personne autre que vous, je vous répond qu'en
savez vous?
Que savez vous de ses
intentions conscientes et inconscientes?
Qu'est ce qui vous permet
d'affirmer
que cette personne serait suffisamment inconsciente d'elle-même
comme
sujet
de cette action
considérée comme bonne ou, volontairement ou non, de n'en
être pas intérieurement satisfaite en
tant que cause consciente de
cette
bonne action? N'y a -t-il pas contradiction logique entre la conscience
morale
et
l'impossibilité et/ou
refus
du sujet de se juger bon, en tant que sujet prétendu libre d'une
bonne
action et donc d'en
tirer un plaisir?
2) Si vous me dites
moi-même, alors je vous réponds que, du même coup,
vous vérifiez mon propos en vous
mettant en valeur à mes
yeux et en revendiquant dans votre réponse votre absolue
générosité. (contradiction
performative)
Le fait d'expérience
universel
que l'homme, comme être conscient de lui-même, est capable
de
se juger moralement
est contraire avec
l'affirmation qu'il ne prend aucun plaisir personnel dans son action
altruiste; de plus nous
n'avons aucune raison de
supposer que ce plaisir, qu'il est capable d'anticiper comme
conséquence de
son action, ne
joue aucun rôle dans sa
motivation
à agir en vue de l'obtenir ( se donner ce que l'on appelle bonne
conscience)
Conclusion: Seuls des
êtres
dépourvus de conscience de soi comme les insectes peuvent
être
purement, c'est à dire
mécaniquement
(absolument, nécessairement), altruistes. Les bien pensants qui
prétendent l'être ou que de tels
altruistes peuvent exister
sont
forcément des tartuffes, conscients ou inconscients de leur
hypocrisie,
et j'ai une
bonne raison de ne pas
préférer les seconds aux premiers: les hypocrites
conscients sont aux moins lucides, alors
que les autres sont rendus
stupides
par leur crédulité morale. De toute manière la
philosophie
doit privilégier, en
dernier ressort, la
lucidité (cynisme philosophique) à l'hypocrisie.