Quelles incidences a ce
mode de désignation
du
chancelier
sur le scrutin du 18/09/05?.
La première incidence est que la proportion entre
les
députés des différents partis, compte tenu des
résultats proportionnels
très
serrés n’est pas (le 19/09) encore déterminée
(able) compte tenu du
fait qu’une
circonscription de Dresde ne votera que le O2/10/05 suite au
décès
d’une
candidate du NPD (extrême droite); il n’ y a pas en effet de
suppléants
des
candidats directs dans le système électoral allemand .
Les électeurs de
cette
circonscription ( 220000,) connaissant les résultats nationaux,
pourront
donc faire la différence et ce
avec l’accord de pure forme de la cour constitutionnelle ; ils
doivent
élire 3 députés alors que la différence
actuelle entre le SPD et la CDU-CSU est
précisément de 3 députés au
bénéfice provisoire de cette dernière !
Mais le nouveau parti dit de gauche promet de
contester cette élection éventuellement décisive devant
la même cour (qui ne s’est pas encore
prononcée su le fond), après les élections. Et
cela promet en effet !
La seconde, la plus importante, est
que compte tenu des résultats très serrés (un
point d’écart à
la proportionnelle entre les deux grands partis CDU-CSU/SPD) 3
coalitions sont
possibles pour faire un majorité parlementaire et donc
élire un
chancelier, dès lors qu’aucune prévue (SPD-verts ou
CDU-CSU-FDP) n’est
aujourd’hui possible : Grande coalition SPD/ CDU-CSU ;
Coalition
CDU/CSU, FDP (libéraux), Verts ;Coalition dite
« feux de circulation »
SPD rouge, FDP(libéraux) jaunes,Verts). Une seule semble
exclue : celle
qui inclurait le nouveau parti dit de gauche
amalgamant les anciens communistes de la DDR (ex-Allemagne de
l’EST),
des alter-mondialistes ainsi que des déçus de la SPD
(dont certains
dirigeants
syndicalistes) emmenés par Oscar Lafontaire ex-président
du SPD et
pendant
quelques mois super-ministre de l’économie et des finances de
Schröder en 98. Mais cette exclusion
du parti dit de
Gauche (Linkspartei) pourrait être contournée par une
coalition
minoritaire
SPD/Vert qui ferait appel a eux pour être élue et qui
jouerait à l’occasion avec la
FDP, voire avec la
CDU/CSU pour faire passer telle ou telle décision
législative. Donc il
pourrait
se faire qu’une coalition SPD-Verts se mette en place qui
serait minoritaire en droit mais qui en fait
jouerait sur des majorités variables au cas par cas (proposition
de
Daniel
Cohn-Bendit), auquel cas Schröder resterait Chancelier et
maître du
jeux
politique, comme il a déclaré qu’il en a l’intention au
soir des
résultats.
Un dernier point mérite d’être
souligné : la
chambre
haute en Allemagne (Bundesrat) qui représente les
différents
« Lander » (ou régions autonomes) dispose
constitutionnellement d’un
droit de veto à propos de tout texte concernant leurs
compétences. Or
comme
celles-ci sont très nombreuses et qu’elle sont par eux
considérées
comme
extensibles , cette chambre haute peut faire barrage à toute
décision
de la
chambre des députés. Quand la majorité au
Bundesrat est contraire à
celle du
Bundestag alors le blocage est presque assuré en période
préélectorale ;
c’est ce qui a justifié, entre autres raisons subtiles,
le recours par Schröder à des élections
anticipées le 18/09.
Les électeurs allemands malgré le
score élevé du
FDP (plus
de 10%°) ne sont pas prêts à tenter l’aventure de
l’ultra-libéralisme. Schröder
a incontestablement remporté une
victoire contre Merkel par rapport aux prévisions, mais rien
n’est
joué…Regonflé, il aura besoin de tout son sens politique
-et il est
impressionnant- pour gagner la chancellerie à l’arraché
avec on ne sait
encore
qui . Quant à Merkel elle semble politiquement assez
décrédibilisée à
l’intérieur même de la coalition
CDU-CSU/FDP pour prétendre à ce poste.
Sylvain Reboul, le 19/09/05
Cette "Fraction", en effet, a tout fait pour dissuader les femmes de travailler afin de les maintenir dans ce rôle traditionnel avec pour résultat que les femmes qui travaillent retardent de plus en plus leur maternité et hésitent d’avoir plusieurs enfants, sachant que cela les condamne à ne plus travailler et en tout cas à sacrifier toute perspective de carrière alors qu’elles sont globalement plus diplomées que les hommes et mieux adaptées à une économie de service (communication et compétences relationnelle). Maintenant elle accuse les femmes de ne pas s’occuper suffisament des enfants qu’elles refusent de faire dans de telles conditions (et elles ont raison).
Que cette partie de la classe politique allemande balaie devant sa porte et crée des conditions favorables (crèches, écoles maternelles gratuites qui n’existent pas en Allemagne et dans le primaire et le secondaire, faire en sorte que les enfants soient accueillis toute la journée ce qui n’est pas dans la plupart des cas) et l’on verra comme en Suède les femmes travailler, faire plus d’enfants et s’en occuper mieux avec l’aide du père et ce dernier point est décisif!.
Néamoins je pense que sur ce point les choses sont en train d’évoluer: les femmes des nouveaux landers (ex-allemagne de l’est) dont est issue la chancelière revendiquent ce qu’elles avaient dans l’ancien régime et celle des nouveaux leur emboitent le pas et sont en train de changer de mentalité (tout ne va pas dans le même sens et c’est très bien ainsi). Ce qui explique ce rapport réactif et pour tout dire réactionnaire.
Ce
que révèle ce rapport du gouvernement
fédéral, c’est que les partis dits chrétiens ont
peur de
perdre leur pouvoir sur les femmes et, à travers elles, les
églises sur
la société.
Le 27/04/06
Le nouveau gouvernement allemand: une alliance de centre gauche surgie des urnes.
Ce qui était prévisible semble s'inscrire dans les faits: le nouveau gouvernement de l'Allemagne est plus cohérent qu'il n'apparaît, car il repose -et cela n'a rien avoir avec la cohabitation à la française- sur l'idée de cogouvernance sur des objectifs communs . Cette cogouvenance va devoir expérimenter une alliance de "centre gauche" reposant sur la fraction anti-neolibérale (et non pas anti-libérale) de la CDU/CSU dans les personnes des représentants de la CSU à des postes clés que sont Edmund Stoiber (Economie, qui comprend l'industrie, la terchnologie et l'innovation) et Horst Seehofer (agriculture) et le fraction réformiste la plus libérale (et non pas neo-libérale) de la SPD dans les personnes que sont les trois bras droits de Shröder et les fers de lance de sa politique de réformes pour sauver l'état social dans la cadre de la mondalisation: Franz Müntefering (Travail et affaires sociales), Peter Steinbrück (finance) et Steinmeyer (Affaires étrangères). Il faut savoir en effet que les deux poids lourds de la CSU, bien que conservateurs sur le plan éthique, sont plus favorables à l'état interventioniste et social que la "majorité" de la CDU (ex: Seehofer reste favorable à la PAC) . Ainsi Merkel sera extrêmement limitée dans ses vélléités neo-libérales (peut être plus affirmées pendant la campagne pour des raisons tactiques -alliance avec le FDP oblige- que réelles), en particulier sur le plan fiscal et du droit du travail et il y a fort à parier que la ligne de Schröder se poursuive dans un cadre politiquement consensuel plus favorable: nul n'a intérêt en effet de faire capoter cette alliance qui est la conditionnécessaire pour réformer et non pas abolir l'état social et les règles du jeu fédéral. Les convergences sur ces deux objectifs étaient déjà à l'oeuve sous le règne de Shröder.
Du Schröder sans Schröder en somme: plus ça change, plus ça continue! Merkel sera à rude épreuve; mais on peut faire confance à son passé politique de tueuse qui a laissé au moins cinq cadavres ou blessés de la CDU derrière elle : Sa devise: "Gardez moi de mes ennemis extérieurs, mes ennemis ou ex-amis parmi mes amis politiques, je m'en charge!".