L’abandon des charges contre DSK : un déni de justice ! 

Article publié dans Agora vox le 27/08/2011

Dans le rapport du procureur Cyrus Vance se trouvent des éléments à charge, y compris objectifs, et à décharge (crédibilité de la présumée ) vis-à-vis du présumé innocent DSK, mais il conclut paradoxalement à la levée de toutes les charges contre ce dernier Or ce rapport, à mes yeux, et selon le droit français justifierait un procès loyal et contradictoire devant un jury en France...

Démonstration :

Les indices objectifs du rapport sont accablants pour DSK même si ce rapport minimise l'expertise médicale qui conclut, elle, à un viol et s'il fait l'impasse totale sur l'état de choc, dûment constaté, après le viol présumé qui, à lui seul, selon tous les spécialistes des états de choc, suffit à expliquer les variations de mémoire sur l'après événement, alors que sur le déroulement de l'agression présumée le témoignage de la plaignante n'a pas varié . Le rapport porte les preuves d'une relation sexuelle précipitée (6 minutes) qu'il renonce à qualifier de viol.  

Ce renoncement est justifié par les prétendus mensonges de la plaignante concernant en particulier son comportement à la suite des faits.Tout l'abandon des charges demandé repose en effet dans ce rapport sur les prétendus mensonges de la plaignante sans rapport avec ce présumé viol et sur ses erreurs de mémoire à propos de son comportement à suite de ce dernier. Mais chacun sait que dans un état de choc une mémorisation très précise serait précisément le signe d'une absence de choc et donc de viol. Or transformer ces erreurs de mémoire en mensonge tel est le tour de passe passe rhétorique et hypocrite pour disqualifier la parole de la présumée victime et lui interdire un procès équitable.

La preuve de l’innocence de l'accusé présumé n'est pas apportée au terme d' un procès dans lequel chacun devrait et en particulier DSK aurait à donner sa version des faits. Celui-ci n'est donc pas blanchi comme le prétendent nombre de ses amis. Il bénéficie d'un non lieu pénal qui ouvre de fait la porte, aux USA, à un procès civil. Il est permis de se demander si ce n'est pas là la vraie raison de l'attitude du procureur : passer la main au civil pour ne pas :

- soit se rendre responsable d'un échec devant un jury lequel devrait être unanime pourdécider de la culpabilité de DSK, ce qui semble impossible aux dires du procureur.

- soit pour le motif plus politique et moins avouable encore de ne pas maintenir un tel personnage politique français en prison aux USA.

L'absence de procès en l'occurrence apparait donc comme un faux fuyant juridique et ne garantit en rien l'innocence de DSK qu'il ne faut pas confondre avec la simple présomption d'innocence qui ne concerne que le déroulement de la procédure.. La présomption d'innocence dont certains se targuent pour déclarer fallacieusement DSK définitivement innocenté est, il est bon de la rappeler, le fait de l'institution judiciaire tant que le procès n'est pas clos. Or il n'y aura préciséement pas de procès pénal. Ce qui veut dire que, hors tout jugement juridique sur les faits, chacun a le droit à son intime conviction et à l'exprimer

Le droit au procès est un droit de l'homme ; il incarne le droit d'avoir des droits et de les faire valoir dans le cadre d'une procédure équitable et contradictoire. Il a été refusé à la plaignante. La décision du procureur et du juge est donc un déni de l'idée justice.

3 questions "innocentes" pour terminer :

Qu'est ce qu'un rapport sexuel précipité non tarifié et non-violent que la victime estime non consenti ? On sait, en effet, que tout violeur présumé prétend toujours que sa victime était consentante.

Est-ce à l'accusé d'estimer le consentement de la plaignante et contre son avis ?

DSK et ses avocats n'ont ils pas menti en prétendant, au départ, qu'il n'y avait eu aucun rapport sexuel ?


Explications du texte:

le rapport du procureur est l’unique objet de mon article

À propos de ce rapport vous m’avez très mal lu : je ne dis pas que DSK est coupable , je dis que les faits objectifs, rapportés par ce rapport, justifiaient un procès contradictoire. Cependant ce rapport n’innocente donc en rien DSK, car nombre d’indices objectifs d’une relation sexuelle agressive y sont rapportés.

Toute le question est de savoir si cette relation était consentie ou non , or je prétends avec tous les spécialistes que l’état de choc constaté objectivement dans lequel se trouvait ND après les faits expliquent ses erreurs de mémoires sur son comportement après les faits (relation prouvée dénommée, par euphémisme, par le procureur "relation sexuelle précipitée")

Le procureur affirme que ces erreurs sont des mensonges, ce qui est une interprétation morale et subjective des faits qui lui permet, elle seule, de botter en touche en abandonnant toutes les charges au pénal, abandon qui ouvre aux USA la possibilité d’un procès civil, comme vous la savez, ce qui peut arranger beaucoup de monde, a commencer par le gouvernement et l’état américains qui n’auront pas à conserver DSK, homme politique français considérable et internationalement reconnu, en prison

Ceci dit le procureur ne dit pas et ne démontre que DSK soit innocent , il se dit même incapable de faire cette démonstration du fait de ce qu’il appelle à tort les prétendus mensonges de ND.Ce qui reste sont interprétation personnelle pour se débarrasser d’un procès au pénal qu’il n’était pas certain de gagner, comme si la possibilité d’un procès impliquait qu’il soit gagné d’avance !

Bref ce rapport disqualifie des faits objectifs au nom d’une vision subjective et moralisatrice du mensonge tout à fait fallacieuse. L’ absence de procès dans ces conditions ne signifie rien d’autre que le refus que la justice se fasse dans la cadre d’un procès contradictoire qui n’a pas à être voulu gagné ou perdu d’avance, sauf à ce qu’il ne serve à rien.

La certitude que voudrait le procureur n’existe pas, sinon pour un Dieu qui serait sensé tout savoir, ce que n’est pas un simple procureur, même pas un juge et encore moins un jury, surtout s’il refuse un procès contradictoire avec confrontation entre les deux versions des personnes concernées (DSK n’ pas eu à répondre à quelque interrogation sur le fait de relation sexuelle précipitée). 


La vérité ne peut être que le résultat d’un effort contradictoire de recherche . Dans les affaires judiciaires, il y a encore moins de certitude possible, c’est pourquoi face à un acte de viol présumé il faut un procès contradictoire pour décider de la culpabilité ou non du justiciable. Ce que le procureur quels que soient ses mobiles a refusé. C’est en cela et selon la logique judiciaire en France qui privilégie la recherche impartiale de la vérité qu’il y aurait eu en France très probablement un procès après une instruction menée à charge et à décharge qui ne contenterait pas de juger de la non-crédiviblité de la plaignante au mépris d’ indices objectifs convergeants (sans jeu de mots) recencés dans la rapport.

La procédure américaine est sur ce point absurde : face aux éléments matériels et médicaux attestés un procès s’impose et parler de mensonges de la plaignante sans même s’interroger ni l’interroger sur ses erreurs de mémoire après l’état de choc lui même constaté est inique.

Au regard des critères du procureur aucun acte de viol ne pourrait mérité d’être jugé, car je ne connais personne qui n’ait pas menti dans sa vie, y compris DSK qui a laissé dire au départ qu’il n’avait eu aucune relation sexuelle avec la plaignante ! le droit de mentir lui est donc accordé au contraire de cette dernière ! Deux poids deux mesures.

Cette façon de substituer à la recherche de la vérité l’opinion d’un procureur et celle supposée d’un jury avant le procès est sophistique. 


Reste le procès civil qui lui sera confrontatoire ! Reste à DSK à accepter cette confrontation s’il désire vraiment être innocenté et non pas seulement jouer indéfiniment le rôle purement juridique de "présumé innocent avant procès"

Considérons une instant l'hypothèse du piège "sexuel"  : si elle était  vraie, DSK searit non seulement incapable de résister à ses pulsions sexuelles mais il serait un imbécile incapable de sentir le piège, alors même qu’il avait déclaré que c’était là un de ses points faibles


De plus c’e serait un menteur pour avoir fait dire par ses avocats qu’il ne s’était rien passé entre lui et ND.
Décidément la défense de DSK se retourne comme un gant au point d’être plus destructrice encore de son image politique : autant dire qu’il est inconscient et irresponsable et qu’il s’est sabordé lui-même, que ce soit par le piège ou par le viol.

Mais les défenseurs de DSK devraient  aller jusqu’au bout de leur logique  pour que leur hypothèse soit vraissemblable : ce serait  DSK qui se serait  fait violé par ND, sans qu’il ait donné son consentement. Elle l’aurait donc forcé à bander !

C’est une logique psychologue tout à fait banale : en état de sidération ou de choc chacun peut perdre l’anamnèse des évènements qu’il a vécu et s’efforce non sans mal, surtout lorsqu’il est acculé par des policiers ou juges apparemment hostiles ou suspicieux de reconstituer l’enchaînement des faits. En ce qui concerne ND, la version définitive et prouvée objectivement (cartes magnétiques) n’a fait que confirmer l’essentiel de sa première version sur ce qui suivi les faits , or sur le déroulement des faits eux-même, elle n’a jamais varié ! 


Elle n’a jamais eu droit, contrairement à DSK lequel n’a pas eu à dire quoi que ce soit (bien que ses avocats aient, avec son accord, menti en prétendant, au début, qu’il avait un alibi), à être assistée un avocat lors de ses auditions !

Qui peut dire qu’un telle procédure de justice a été juste ? 

Le prétendre n est pure mauvaise foi et hypocrisie


Dernier acte des avocats de de DSK:  ils ont demandé le 26/09/2011, avec son accord, à la justice civile américaine d'abandonner toute procédure au motif qu'il était couvert  au moment et après les faits par l'immunité diplomarique!!
J'e vois là un indice de plus de sa volonté d'échapper à la justice et donc de se croire au dessus des lois. Si ce n'est pas une preuve de sa culpabilité, c'est au moins  celle de sa difficulté à faire valoir son innocence  dans la cadre d'une procédure contradictoire où il aurait à s'expliquer sur les faits.